On gougellise, on est facebookable, on" réseaute" - mais si, ça existe, c'était même l'un des 10 mots choisis pour la semaine de la langue française -, on a sa mémoire sur disque dur - sauf que ce sont des "données" et non des souvenirs ! -, on escape ou l'on "Pomme Z" pour effacer. Bon allez, LOL (Laugh out loud)1 ? je plaisante
Je vous entends déjà : « Et qu'est-ce que j'en ai à faire si je twittère ou linkelndise ? Et qu'est-ce que c'est que ce « LOL » ? LOL ? Mais vous savez bien c'est MDR ! « Mort de rire ! Connaissiez pas ? En latin RMS « risu mortuus/mortua sum ». C'est ce que j'apprenais à mes élèves de latin à l'époque où j'enseignais cette langue vivace, avec « Vultusliber », le livre des têtes-à-Toto et millions d'amis, alias Facebook.
Du gogol à google
Alors, que signifie Google ? Larry Page et Sergey Brin, créateurs du fameux moteur de recherche en 1998, se seraient inspirés d'un mot d'enfant suggérant « gogol » à un oncle mathématicien qui cherchait comment appeler un chiffre suivi de 100 zéros. Ce qui a donné googol puis google. En anglais to google est entré dans le dictionnaire pour dire « chercher à l'aide d'un moteur ». Et, en mathématiques, un gogol suivi d'un gogol de zéros s'appelle un « gogolplex » ce qui a donné le nom du siège de l'entreprise (Googleplex) à Mountainview, Californie !
Mot d'enfant, signifiant « barjo, cinglé, débile, fada, frappadingue, givré, grave, tcharbé », repris par un mathématicien et utilisé par ceux qui ont traduit notre vie en équations et algorithmes (commerciaux) !
Gazouillons et suivons
Et Twitter ? Le fameux billettophage qui fait pâlir nos politiques, propage les révolutions et nous soumet au lit de Procuste des 140 caractères maximum pour envoyer nos « gazouillis » - tweets en anglais ! Créé en 2006, il a pour slogan : « Découvrez en temps réel ce qui se passe partout dans le monde ». Ce qui rappelle l'ami Pierre Schaeffer, directeur du Service de la Recherche à l'ORTF, parlant de « pollution de l'information » : à force de trop d'informations, on est parfaitement désinformé. Quand on pense qu'au départ, on voulait permettre aux utilisateurs de décrire ce qu'ils étaient en train de faire via SMS ! Un progrès dans l'espionnage « do it yourself » et du nombril élevé au rang des Beaux-Arts. Raconter ce qu'on fait au moment où on le fait ! de quoi devenir fou: du Héraclite2 sans le savoir.
De plus, sur Twitter, les tweets sont postés par les personnes que l'on a choisi de « suivre ». Donc vous, M. ou Mme X, « suivez » M. ou Mme Y : on dit que X est un(e) abonné(e) de Y et que Y est un abonnement d'X. » Pigé ? Vous n'êtes pas un abonné, mais un suiveur (follower). Tout un programme de ce qu'on appelle le « réseau social » !
Avec pour slogan moderne : KISS ? Keep it simple, stupid : « Fais simple et stupide. »3 Et « wiki », « wiki » ! Pourquoi wiki ? suite au prochain numéro ?
Bon, eh bien je vous Pomme Q et A+
(à suivre)
Elizabeth Antébi (www.lepetitjournal.com/cologne) Mardi 11 octobre 2011
1 « Rire à gorge déployée ».
2 Philosophe grec auteur du Panta Rei, « tout s'écoule » et « on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve ». Idée reprise par le dessinateur François Cointe qui souligne l'absurdité d'écrire ce qu'on fait au moment où l'on écrit puisque l'on ne peut dire qu'une chose, c'est qu'on écrit ce qu'on écrit. http://www.fcointe.com/
3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Keep_it_Simple,_Stupid
Articles à relire :
LE GENIE DE LA LANGUE - Les Faux-Amis
LE GENIE DE LA LANGUE - Le mot de la fin
LE GENIE DE LA LANGUE - L'Esprit du Vin
LE GENIE DE LA LANGUE - La Gauche est-elle sinistre ?
LE GENIE DE LA LANGUE - La Machine à écrire : un mythe englouti ?
LE GENIE DE LA LANGUE - Quand les lettres gambadent