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EN APARTÉ – Valérie Kuhlmann, professeur de français

Écrit par Lepetitjournal Cologne
Publié le 21 juin 2012, mis à jour le 26 août 2014

 

A Cologne depuis dix-huit ans, Valérie Kuhlmann mène une vie bien remplie entre sa vie de famille et son métier d'enseignante de français. Interview avec une femme qui a su aller au delà des schémas familiaux allemands traditionnels

Lepetitjournal.com : Qu'est-ce qui vous a amené à Cologne ?

Valérie Kuhlmann : Mon mari. Il est musicien et a plus d'opportunités en Allemagne qu'en France. Nous avions décidé de tenter l'aventure pour trois ans et nous voici à Cologne depuis dix-huit ans.

Quelles sont vos principales occupations ?

Je suis professeur de français et mère de trois enfants ! Je consacre beaucoup de temps à mon métier que j'adore. A coté de ce dernier, je tâche de faire tourner notre petite entreprise familiale: organisation de la vie à la maison, devoirs (j'ai refait avec mon ainé tout le programme scolaire jusque la Terminale, les maths y compris!), repas le plus souvent équilibrés et cuisinés, vacances, anniversaires? Les journées sont bien remplies même si mon mari est très investi à la maison.

Que pensez-vous des manifestations culturelles à Cologne ?

Cologne est une ville qui offre de la culture en abondance et c'est ce qui fait d'elle une ville agréable à vivre. Il y en a pour tous les goûts : arts plastiques, théâtre, musiques, cinémas dont 3 "d'art et d'essais" qui proposent régulièrement des films français en VO. Je fréquente surtout les musées - Wallraf, Ludwig, le merveilleux nouveau Rautenstauschsmuseum sur les arts primitifs - ainsi que l'Opéra. A Paris, nous étions accrocs, et ici, je peux affirmer que nous n'avons jamais été déçus. Le dernier en date était Tosca, version antéchrist très réussie.

Où vous échappez-vous le temps d'un week-end ?

Lorsque j'ai l'occasion de m'évader, mes destinations de prédilection sont Paris (ma ville natale), Bruxelles et les villes allemandes voisines où je peux retrouver des amies. Le massif de l'Eifel, me fait rêver par sa nature et son authenticité. Il me rappelle la campagne française profonde.

Votre meilleure découverte gastronomique ?

En hiver, je suis devenue une inconditionnelle du Grünkohl (attention, en français, cela n'est pas du "choux vert" mais du "choux frisé") et de la soupe au potiron et au curry. J'aime aussi les gâteaux simples comme la tarte à la rhubarbe ou aux groseilles à maquereaux que j'ai redécouvert en Allemagne. Le Möhrenkuchen, avec ses petites carottes en pâte d'amande en guise de décoration, est un must pour les anniversaires d'enfants. Ces derniers se régalent aussi avec le fameux Götterspeise au Waldmeister synthétiques (gelées à l'aspérule).


Votre endroit de prédilection pour boire un verre entre amis ?

Le Biergarten Am Schwimmbad était notre QG lorsque les enfants étaient encore petits. Au programme: aire de jeu pour les enfants pendant que nous nous délassions sur une pelouse avec une tasse de café à la main. Aujourd'hui, habitant la Südstadt, nous aimons flâner au café Opera ou manger à la pizzeria authentique Grande Fratello. Plus chic, de l'autre côté de la Chlodwigplatz, le café/restau du théâtre Comedia, qui a ouvert ses portes il y a quelques années dans une ancienne caserne de pompiers, nous séduit par son décor.

Votre expression allemande préférée ?

Schlimperdibix ! Une expression employée par le magicien Petrosilius Zwackelmann, compère du voleur Hotzenplotz (le héros des célèbres livres pour enfants de O. Preussler) et que l'on pourrait traduire par "Zut", "mince alors" ou "bon sang de bonsoir"! Nous avons du entendre la cassette une centaine de fois en voiture. J'aime toujours autant (tout).

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre vie ici ?

Le fait que Cologne soit une ville à taille humaine tout en offrant toutes les possibilités éducatives et culturelles. En hiver, je la trouve définitivement triste, mais dès le printemps, j'adore le côté balnéaire que lui donne entre autre le Rhin et les espaces verts. Par ailleurs, et même si j'ai beaucoup pesté contre le système scolaire anti-autoritaire d'ici, je suis très heureuse de ce que sont devenus mes enfants, plus autonomes donc plus mûrs et calmes aussi.

Ce qui vous étonnera toujours ?

Le temps que les Allemands passent à prendre une décision (ou pas).

Ce qui ne vous surprend plus ?

Les salutations à bras le corps.

Un conseil pour les nouveaux arrivants ?

Faire comme si vous débarquiez en Papouasie et prendre le temps de casser vos préjugés. Les Allemands ne sont pas aussi disciplinés, organisés et soumis à la hiérarchie que l'on croit... A Cologne, encore moins qu'ailleurs!

Si vous deviez partir demain ?

J'irais illico presto à Berlin: la nostalgie de Paris mais en "made in Germany".

Propos recueillis par Anna di Capua (www.lepetitjournal.com/cologne) Jeudi 21 juin 2012

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