Emmaüs vient de fêter ses 60 ans. Le mouvement fondé par l'abbé Pierre pour venir en aide aux plus démunis rassemble aujourd'hui 300 groupes dans 36 pays.
Découverte de la communauté Emmaüs de Cologne qui ?uvre au quotidien dans la solidarité et contre l'exclusion
Meubles, porcelaine, lampes, articles électroniques. La récupération et la vente d'objets usagés sont les activités principales d'Emmaüs Cologne (Photo : Magali Hamon)
C'est dans la banlieue nord de Cologne, à Niehl, que vivent et travaillent une vingtaine de compagnons. Des personnes en détresse ou en difficulté que la communauté Emmaüs de Cologne, créée en 1959, a accueillies et aide aujourd'hui à se reconstruire. Ici, comme dans toutes les communautés, les compagnons retrouvent leur dignité par le lien social et une activité qui leur permet de vivre.
"Ce qui compte, c'est le travail, explique Pascale Does, responsable. Chacun dans la mesure de ses possibilités physiques aide à la vie communautaire, c'est-à-dire au travail."
A l'image du slogan choisi pour les 60 ans d'Emmaüs en 2009, "Ne pas subir, toujours agir", l'aidant et l'aidé, ne font dans ces lieux d'accueil qu'une seule personne.
La soupe pour les sans-abris
Dans cette communauté "non religieuse et ouverte à tous, à la différence des communautés en Autriche", les compagnons font principalement un travail de récupération et de valorisation des objets usagés. Les donations d'objets, meubles et livres sont proposés à la vente dans le grand magasin de 1500 m2. Un petit magasin supplémentaire à Nippes est tenu par des bénévoles. Autre action de solidarité : la communauté envoie des conteneurs de vêtements et de meubles à destination des groupes Emmaüs en Pologne, en Ukraine et en Amérique latine. Très impliquée dans le tissu social, elle s'investit dans l'aide aux sans-abris du centre-ville et de plus en plus aussi dans l'aide aux sans-papiers. Une des actions les plus importantes reste la « soupe de nuit » distribuée chaque soir du lundi au vendredi sur l'Appellhofplatz. Ce projet est soutenu par 80 bénévoles. "Malheureusement, c'est une action dans la rue, car nous n'avons pas de locaux", déplore Pascale Does.
Plus de précarité, plus de solidarité
Plus de 150 personnes gravitent autour de la communauté Emmaüs de Cologne, qui, à l'occasion de ses 50 ans en 2009, s'est retrouvée sous le feu des projecteurs.
Mais avec la crise, le nombre de pauvres et d'exclus s'est accru et même s'ils sont nombreux, les bénévoles ne sont jamais assez. "Nous avons toujours besoin de gens pour décorer, vendre ou ranger, pour le tri des habits, la vente, ou le petit magasin à Nippes", confie Pascale. D'autant plus dans un contexte de tension exacerbée ressentie chaque jour : "L'après-midi, quand on travaille au magasin, on remarque une plus grande nervosité et surtout une plus grande pauvreté des clients qui viennent chez nous. Les gens sont plus agressifs et essaient plus de marchander."
Magali Hamon (www.lepetitjournal.com/cologne) jeudi 14 janvier 2010
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Informations :
www.emmaus-koeln.de
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