Deuxième volet de notre dossier consacré à la garde d'enfants en Allemagne. Trois jeunes mamans de la région de Cologne nous racontent leur expérience, entre difficultés et surprises
Marina, 33 ans, conseillère clientèle et vente, est maman d´une petite Léora de deux ans. Désireuse de reprendre son activité professionnelle trois jours par semaine, elle a entrepris la recherche d´un mode de garde pour sa fille. A Cologne (Ehrenfeld) quand Léora avait six mois et à Frechen six mois plus tard. "Je me suis lancée au départ à la recherche d´une Kita dans mon quartier. Celle-ci m´a informée qu´une demande devait être faite au Jugendamt. Une grande majorité des Kindergartens accueille de nouveaux arrivants dans leurs groupes en août. Il était donc difficile d´obtenir une place dans les mois suivants ma demande. Le Jugendamt m´a proposé en parallèle le nom de nounous". Après plusieurs rencontres concluantes avec des assistantes maternelles, Marina trouve chaussure à son pied chez une Tagesmutter de son quartier. Lors de son arrivée à Frechen, la jeune maman prend de nouveau contact avec le Jugendamt de la ville. "Chaque ville possède son système de gestion de garde. A Frechen c´est un membre d´une association évangélique qui a noté mes souhaits. Le Jugendamt ne gère pas cette tâche". Quelques semaines plus tard, notre charmante Léora faisait connaissance avec sa Tagesmutter. Et votre demande dans une Kita ? "J´ai reçu un an plus tard une lettre m´attribuant une place à Cologne, mais nous étions déjà installés à Frechen !", poursuit Marina.
L'option de l'accueil collectif
Sigrid, 31 ans, responsable dans l'événementiel, est maman d´un bébé de 9 mois prénommé Nolan. Elle aussi souhaite reprendre le travail, quatre jours par semaine. "J´ai déposé il y a cinq mois une demande au Jugendamt de Cologne pour obtenir une place dans une Kita et chez une Tagesmutter. C´est l´association Wir für Panz qui s´occupe de l´attribution des places chez les nounous à Lindenthal. Il est nécessaire de téléphoner chaque semaine pour obtenir les coordonnées d´une nounou quand une place se libère". Et voilà ce qu'on a lui a répondu. "Il n´y a que très peu voire aucune place dans votre cas : Lindenthal, Sülz et Ehrenfeld sont des quartiers où la demande est importante". Cette maman a rencontré en tout quatre nounous à Lindenthal. "A chaque fois, cela a été décevant. La nourriture, la taille de l´appartement et une mauvais impression envers l´assistante maternelle étaient en cause". Des candidatures libres ont été également déposées dans les Kitas privés ou des crèches parentales (Elterminiativ) du quartier. "Il existe très peu de Kindergartens qui admettent les enfants de moins de deux ans. L´accueil est variable. Certains acceptent de vous faire visiter les lieux quand d´autres vous répondent poliment qu´une visite sera possible lorsqu´une place sera libre. Deux places sont disponibles par an pour 400 candidatures déposées !". L´impression de Sigrid vis-à-vis des accueils collectifs est très positive. "A l´exception d´une Kita, elles sont toutes formidables. Il y a beaucoup de créativité dans les concepts pédagogiques. J´ai rencontré un personnel motivé et passionné à qui je laisserais mon enfant les yeux fermés", s´enthousiasme-t-elle. "J´ai finalement trouvé une place dans un regroupement de Tagesmutter à Leverkusen, ville où je travaille, après cinq mois de recherche plus ou moins intensive. J´ai trouvé les coordonnées de ces nounous sur internet. A l´inverse de celles rencontrées sur Lindenthal, la Tagesmutter m´a semblé très professionnelle, sympathique et adaptée aux besoins de Nolan", conclut avec soulagement la maman.
A chacune son mode de garde
Anna, 32 ans, ingénieur à temps plein, est maman d´un petit Gabriel de 2 ans, gardé dans une Kita à Deutz. "Gabriel adore fredonner à la maison la dernière chanson qu´il a apprise avec ses petits copains du Kindergartennote la maman. Il fait aussi de la gymnastique, de la peinture, du bricolage et apprend des histoires contées en allemand. C´est un atout certain pour son apprentissage de la langue. Toutefois, le Kindergarten ne reste pas à mes yeux un mode de garde idéal pour les enfants de moins d´un an au regard du manque de matériel pour les nourrissons et de formation des éducatrices". "Ma nounou est une perle ! Je souhaite la conserver pour un futur enfant, s´exclame de son côté Marina. C´est un plaisir de voir ma fille accourir dans ses bras chaque matin". Elle souligne sa grande flexibilité et la confiance établie. Ayant elle-même cinq enfants, la Tagesmutter garde outre Léora deux autres petites filles. "C´est un cadre plutôt idéal pour le développement social de mon enfant", ajoute Marina. Mais ce type de garde propose souvent un nombre limité d´activités en comparaison avec une Kita. "J´envisage à long terme de placer ma fille dans une structure collective. J´ai déjà établi une demande à la ville de Frechen mais je ne suis pas impatiente. Il me faudra revoir mes horaires de travail ou trouver une tierce personne qui pourra récupérer Léora avant 16 h30".
Quelques conseils aux parents
Et vous, où en sont vos recherches de garde ? Découragés ? Nos mamans vous délivrent leurs ultimes conseils.
Sigrid : "Soyez prêts à consacrer tout votre temps et votre énergie à la recherche d´un mode de garde, pendant plusieurs mois, si vous habitez dans des quartiers comme Lindenthal. Vous n´obtiendrez de la considération de la Kita que si vous lui exprimez votre détermination, voire si vous frôlez le harcèlement".
Marina : "Préférez l´assistante maternelle à la crèche pour votre enfant âgé de moins de deux ans. A partir de 3 ans, une structure collective est souhaitable".
Anna : "Adaptez vos horaires de travail à vos éventuels horaires de garde. Ne calquez pas votre mode de vie français en Allemagne. Les infrastructures d´accueil de la petite enfance sont trop différentes".
A.D.C (www.lepetitjournal.com/cologne) Lundi 30 janvier 2012
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