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LEGISLATIVES - Pierre-Yves Le Borgn’, actuel député et candidat PS : "Tout au long de mon mandat, j’ai été un défenseur des droits"

Pierre-Yves Le Borgn'Pierre-Yves Le Borgn'
Écrit par Lepetitjournal Cologne
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 12 mai 2017

 

A l'étranger, les élections législatives françaises se dérouleront les 4 et 18 juin 2017. Les éditions Allemagne de lepetitjournal.com s'unissent pour présenter à leurs lecteurs, avant le 4 juin, l'ensemble des candidats de la 7ème circonscription qui comprend 16 pays dont l'Allemagne. Nous avons rencontré Pierre-Yves Le Borgn', député des Français de l'étranger de la 7ème circonscription depuis 2012. Il nous présente ses actions depuis 5 ans et ses projets s’il est réélu.

Lepetitjournal.com Cologne : Pouvez-vous nous rappeler votre parcours et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?

Pierre-Yves Le Borgn’ : J'ai aujourd'hui 52 ans. Je suis né à Quimper en Bretagne. Mes parents étaient professeurs. J’ai fait une licence en droit à la faculté de Nantes puis l'institut d'études politiques de Paris et le collège d'Europe à Bruges. J'ai souvent été stagiaire journaliste au Télégramme de Brest et j’ai travaillé dans les services juridiques d'entreprises. A titre politique, je suis membre du parti socialiste depuis juin 1988. J'ai adhéré au parti socialiste influencé par les idées de Rocard et de Delors.  Pendant deux ans, j'ai milité dans le Finistère avant de partir vivre à l'étranger et de m'inscrire à la fédération des Français de l'étranger du PS. En 2003, j'ai été élu premier secrétaire de la Fédération des Français de l'étranger et je le suis resté jusqu’à mon élection à l’Assemblée nationale.

Depuis 2012, je suis député à plein temps. Je siège à la commission des affaires étrangères. J'ai écrit une quinzaine de rapports parlementaires durant la législature. J'ai pris plaisir dans le travail de contrôle de l’action internationale du gouvernement, auditionnant des ministres, des ambassadeurs et des représentants d’organisations internationales. J'ai essayé d'incarner dans mon travail à la commission des affaires étrangères notre circonscription, notamment l'Allemagne, les pays de l'Europe centrale et orientale et tous les pays des Balkans occidentaux pour lesquels j'ai une affection particulière.
Ma 2ème spécialité a été la défense des droits et des libertés publiques. Je l'ai portée à l'Assemblée ainsi qu’à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dont je suis le rapporteur général sur l’exécution des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme.

Entre votre activité parlementaire à Paris et votre circonscription, comment avez-vous réparti votre temps ?

Je suis deux jours à Paris le mardi et le mercredi. Ce sont les jours de réunion de commission, des groupes parlementaires et bien sûr de séance publique, sans oublier les questions au gouvernement. En fin de semaine, je suis en circonscription. J'ai fait trois à quatre voyages chaque mois dans la circonscription pendant ces cinq ans.

Pensez-vous avoir pu faire entendre la singularité de la voix des Français de l’étranger à l’Assemblée ?

Oui, et parfois même dans des combats difficiles qui ont pu m’opposer à la majorité dont je suis. Je pense notamment à l’affaire de la CSG-CRDS. Je me bats depuis 2012 pour que les revenus du patrimoine des Français à l’étranger ne soient pas assujettis à la CSG et à la CRDS. Ces prélèvements, parce qu’ils abondent les comptes sociaux, sont assimilés à des cotisations sociales par la Cour de Justice de l’Union européenne. Ils ne peuvent être demandés à des personnes affiliées à une autre sécurité sociale que la sécurité sociale française en vertu d’un principe cardinal de droit européen : on ne cotise à la sécurité sociale que dans le pays où l’on est éligible aux prestations sociales. C'est la base même du droit européen de la sécurité sociale et je l'ai porté pendant tout ce mandat.
Je souhaite faire disparaître ce prélèvement et obtenir que les sommes soient remboursées intégralement aux compatriotes à qui elles ont été indument demandées. Tout au long de mon mandat, j’ai été un défenseur des droits. J’ai assumé, ce faisant, la difficulté et l’impopularité de certaines des causes que je portais à Paris. Je considère que ma première fidélité va aux Français de l'étranger.

En quoi les Français de l’étranger ont évolué ces 5 dernières années ? Quelles sont leurs préoccupations principales aujourd’hui ?

Les questions de protection sociale et de fiscalité se détachent au regard du volume de questions et dossiers dont j’ai été saisi..
J’ai ainsi contribué à faire réduire de 15,5% à 8,2% le prélèvement sur les retraites complémentaires françaises en Allemagne. Cela a rendu du pouvoir d'achat à de nombreux retraités en Allemagne comme cela a permis aux retraités d'être remboursés du trop-perçu dans les limites de la prescription fiscale outre-Rhin par une décision de l'union des assurance-maladie allemande que j'avais sollicitée.

Le second sujet c'est l'enseignement. Il y a les enfants scolarisés dans les lycées français comme également ceux qui sont scolarisés dans les établissements locaux, au sein desquels existent parfois des filières bilingues qui s'agit de faire connaître, de soutenir et d'encourager. Je me dois autant aux uns et aux autres. Je crois en la diversité de l’offre scolaire à l’étranger. J'espère dans un second mandat encourager les filières bilingues car l'Europe, c'est construire un bilinguisme précoce et fort, grâce notamment aux disciplines non linguistiques.

Quels projets vous semblent les plus importants à défendre si vous êtes réélu ?

Je voudrais que soit  supprimée l'obligation de produire un certificat de vie quand on est à la retraite à l'étranger. Ce sera le cas pour les retraités français en Allemagne en fin d’année 2017 et je suis fier d’avoir contribué à cet effort. Je voudrais imaginer que cette solution soit étendue à d’autres pays de l’Union européenne. A tout le moins, la numérisation de l’envoi des certificats de vie doit en tout état de cause s’imposer.

Je voudrais aussi encourager le développement d'un droit franco-allemand de la famille. Mon premier rapport à l'assemblée portait sur la ratification du régime matrimonial franco-allemand. Si l’on y est parvenu alors que les régimes français et allemand du mariage sont très différents, je pense qu’on doit pouvoir le faire aussi sur le divorce, l'autorité parentale, la fin de vie, la perte d'autonomie et les droits de succession. J'ai beaucoup travaillé sur ce dernier sujet. J’aime ces questions, qui touchent plus que tout à notre condition de Français vivant à l’étranger.

Un autre sujet qui me tient à cœur, c'est l'accès à la télévision française par Internet depuis l'étranger. Nous avons un peu progressé sur ce thème, mais pas assez encore. Je défends le projet de marché numérique européen (projet présenté par la Commission européenne en 2016) pour faire tomber les barrières intra-européennes sur la circulation des œuvres numériques et ainsi faire disparaître le géoblocage qui nous empêche à ce jour d’accéder à de nombreux programmes prestigieux de la télévision français depuis l’étranger.

Vous avez soutenu Emmanuel Macron après le 1er tour de l’élection présidentielle et avez marqué vos distances avec Benoit Hamon. Or vous avez l'investiture PS. Comment envisagez-vous la suite ?

Je suis le candidat investi par le parti socialiste et j'entends le rester. C'est mon parti depuis 29 ans et j'y suis attaché : l'idéal politique de Rocard et Delors, cette gauche européenne, régionaliste, proche de l'entreprise et proche de la société civile, c'est ma famille et en rien je ne la renierai. Mais je me place dans la majorité présidentielle autour d'Emmanuel Macron. Je me sens "Macron-compatible", avec certaines différences cependant, notamment sur l’environnement et le climat. Une majorité parlementaire plurielle permettra, j’en suis sûr, de compléter utilement et en cohérence le projet du Président. Une majorité ne vit en effet sur la longueur d’un mandat que si elle est plurielle. Je souhaite à Emmanuel Macron de se reposer sur une équipe diverse et complémentaire. Je vois ma place là tout en gardant mon appartenance au parti socialiste.

Propos recueillis par Magali Hamon (www.lepetitjournal.com/cologne) Jeudi 11 mai 2017

 Site internet du député Pierre-Yves Le Borgn'

 

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Publié le 10 mai 2017, mis à jour le 12 mai 2017

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