Tantôt haïe tantôt adulée, Alice Schwarzer est une femme qui a joué un grand rôle dans le mouvement féministe en Allemagne. Portrait d'un personnage marquant
Ses premiers pas dans le féminisme
Alice Schwarzer a fêté le 3 décembre dernier ses soixante-dix ans. Elle a passé la plus grande partie de sa vie à se battre pour l'égalité entre les femmes et les hommes et pour l'émancipation de la femme. Issue de Wuppertal, elle a été élevée par ses grands-parents. Elle part à Paris deux fois durant sa jeunesse: entre 1960 et 1963 et entre 1970 et 1974. Lors de son deuxième séjour, elle se lie d'amitié avec Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. Elle rédige un premier livre : Alice Schwarzer - Simone de Beauvoir : Discussions entre compagnes de route » sur la biographie de Simone de Beauvoir. Elle devient une membre engagée du mouvement de Libération de la femme (MLF). Journaliste et étudiante durant cette période, elle milite en 1971 pour le droit à l'avortement : elle participe à deux manifestes publiés dans les magazines français Le nouvel observateur et allemand Stern où plus de trois cents femmes déclarent avoir déjà avorté. Elle avouera en 2005 ne pas être réellement passée à l'acte. La même année, un livre intitulé Toutes contre le paragraphe 208 (avortement) est signé par sa plume.
Son combat
Alice Schwarzer devient alors le symbole du féminisme en Allemagne. Elle se bat contre la pornographie et la prostitution, l'obligation de porter le voile, l'inégalité entre les hommes et les femmes dans le milieu professionnel ou encore la violence faites aux femmes. En 1977 elle devient rédactrice en chef et éditrice de son propre magazine Emma. Ce personnage bouscule une société allemande patriarcale et les schémas de pensée bien établis de la femme au foyer.
Cette journaliste rédigera d'autres ouvrages passionnants sur la condition de la femme. Elle résume dans son dernier numéro d'Emma son combat jusqu'à aujourd'hui : « L'inégalité des sexes est le principe sur lequel se sont construites toutes les autres inégalités. Si ce fondement s'écroule véritablement, toutes les autres inégalités s'écrouleront comme un château de cartes. » (traduction libre).
Anna Di Capua (www.lepetitjournal.com/cologne) Vendredi 8 mars 2013
http://www.welt.de/kultur/article111768087/Alice-Schwarzer-Der-feministische-Vatikan.html
http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-7837760.html
http://www.emma.de/
A l'occasion de la journée de la femme, à lire également dans les autres éditions allemandes du petitjournal.com :
- Le point sur la situation du deuxième sexe des deux côtés du Rhin sur l'édition de Francfort
- Le portrait d'Ursula von der Leyen sur l'édition de Munich
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