Un petit restaurant coincé entre deux boutiques de la Friesenwall affiche complet tous les midis. Quelle est la recette de son succès? Ce n'est ni en servant des pizzas, Brötchens, salades ou kebbabs qu'il attire une bonne partie des travailleurs du quartier mais avec un concept simple et généreux. Razzie vous raconte l'histoire d'une pause midi attachante et surprenante

 

Des nappes et des dessous de plats à carreaux rouges et blancs sur des tables communales en bois, pour une vingtaine de clients, un local à l'allure plutôt modeste, s'étirant sur toute sa longueur, j'entr'aperçois au fond et de loin, un comptoir et un distributeur à boissons. Aucune indication précise ne m'interpelle: Café ? Restaurant ? Plats à emporter ? A deux doigts de m'éclipser, un jeune homme me rattrape gentiment et avec un grand sourire, il m'invite à venir découvrir de plus près ce qui se sert chez Hausmanns. Un peu sceptique, je me laisse quand même entraîner.

De la casserole à l'assiette

Le fameux comptoir offre plusieurs cloches et de façon très dynamique, il les soulève l'une après l'autre comme un spectacle et me présente à voix haute et enthousiaste tous les mets: ici la soupe du jour, le plat du jour, le végétarien, les légumes, les desserts...Tous les plats ont quelques points en commun: d'une influence allemande, ils sont tous chauds et viennent d'être fraîchement préparés (goulash, Kasseler, roulade, Wiener Schnitzel, Frikadelle...). En dégustant un velouté de brocoli suivi d'une Wiener Schnitzel à la dinde, servie avec des pommes de terre au romarin et une salade de saison, j'observe la carte de la semaine. Cette dernière m'interpelle par sa diversité et sa simplicité. Que des plats faits maison, avec des ingrédients frais de base que tout le monde connaît mais variés tous les midis (à base de viande de porc et de b?uf, des légumes comme le céleri, les carottes, les pommes de terres, des bouillons, et bien plus...).

Une maman aux fourneaux ?

Ma première impression relève de la satisfaction et du réconfort: ce que j'avais mangé était bon, servi quasi directement de la casserole, comme à la maison. J'avais l'impression d'être chez une mère allemande et je m'imaginais une dame avec son tablier sobre revisitant ses plats traditionnels et régionaux avec pour mission de nourrir le peuple avec des portions généreuses, sans «Schickimicki» (sans chichis) comme disent les Allemands. Et, franchement pour 6 euros le plat principal, j'étais très contente car il est difficile de faire mieux en ville. Vous pouvez même satisfaire votre appétit sucré en rajoutant un petit dessert pour EUR 1.50.

En moi-même, j'ai osé m'avouer «bien joué la Mutti allemande!». Une autre surprise de taille m'attendait déjà dans un autre coin de Hausmanns; la maman allemande n'était pas exactement là, mais elle en était l'inspiration, l'image virtuelle, le pilier du concept. Les véritables maîtres d'?uvre se sont avérés être deux jeunes gars, Christian Kaesbach, en salle et Goran Cerpnjak, chargé de cuisiner: les vrais Hausmänners derrière tout ce show. Culotés et pleins d'énergie, ce sont bien ces deux agitateurs qui se décarcassent pour nous faire plaisir et qui, pour le coup remplacent la maman allemande, et nous nourrissent tous les jours du lundi au samedi.

Une cantine socialisante

Au-delà de la bonne bouffe, on retrouve également une belle ambiance dans ce local, rustique mais branché. Comme on partage les tables, on se retrouve à parler à son voisin, voire améliorer son allemand et on déjeune vraiment avec toutes sortes de clients. L'hétérogénéité vient d'un seul et même objectif, commun à tous: bien manger, pas cher et dans un laps de temps assez court pour pouvoir retourner travailler ou continuer ses courses.  

Hausmanns, sans prétention, a su me convaincre au-delà d'une vitrine simplissime, m'a fait découvrir une autre manière de manger allemand dans une atmosphère moderne avec un savoir-manger vrai et authentique, accessible à toutes les bourses: avec tous les points positifs de cette toute petite pause déjeuner, on y retrouve plus que son compte; c'est quasiment un cadeau que la maison nous fait.

Razzie (www.lepetitjournal.com/cologne) Jeudi 15 mars 2012

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HAUSMANNS
Friesenwall 29
50672 Cologne
Tel: 0221 2773610
http://hausmanns.eu/

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