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HISTOIRE - Grands personnages de Cologne : L'arrivée des Rois mages à Cologne [1162-1247]

Écrit par Lepetitjournal Cologne
Publié le 25 novembre 2015, mis à jour le 24 novembre 2015

 

Cette petite revue historique se propose de vous faire découvrir les personnages historiques de Cologne et d'ailleurs qui ont marqué l'histoire de la ville. D'Agrippine la Jeune à Johann Marie Farina en passant par Napoléon, la capitale du Rhin porte encore aujourd'hui des traces de leur passage.

Le présent article ne parlera pas des Rois mages (Gaspard, Melchior et Balthazar) de leur vivant, mais plutôt du sort de leurs reliques, des acteurs qui ont contribué à leur venue à Cologne, et du rôle central de ces dernières dans l'identité de la capitale rhénane.

1162-1164 : Destruction de Milan et transfert des reliques
Depuis le début de son règne en 1152, l'empereur germanique Frédéric Ier Barberousse [1122-1190] est confronté à un problème principal : ses relations tumultueuses avec la papauté et avec les cités du nord de l'Italie qui se rebellent contre son autorité pendant de longues années. La ville de Milan prenant systématiquement la tête de la rébellion, la décision fut prise par l'empereur de raser la ville définitivement lors de la révolte de la ville en 1162, pour calmer les ardeurs des autres villes lombardes. La ville est reconstruite quelques années plus tard, mais l'effet recherché fut atteint, la rébellion se calma.
L'empereur décida alors de confier les reliques des Rois mages qui s'y trouvaient à son chancelier Rainald von Dassel [1120-1167] qui était également archevêque de Cologne depuis 3 ans. Ce dernier transféra les reliques en 1164 qui reposèrent ensuite pendant plusieurs années dans l'ancienne cathédrale de Cologne.

Environ 1180-1225 : Un écrin d'or pour les Rois mages
Un nouvel archevêque, Philipp von Heinsberg [1130-1191] passa commande d'une châsse en or pour mettre plus en avant le côté exceptionnel des reliques à l'atelier d'un orfèvre lorrain, Nicolas de Verdun [1130-1205]. Elle ne prit place dans la cathédrale primitive qu'en 1225, 20 ans après sa mort. Ce sont ses successeurs qui se chargèrent de terminer le travail.
Néanmoins, la châsse des Rois mages reste encore aujourd'hui une merveille d'orfèvrerie du Moyen-âge et constitue un exemple criant du "style 1200", caractérisé en grande partie par les travaux du grand maître ainsi que par ses techniques novatrices pour l'époque. La châsse est aujourd'hui le plus grand reliquaire médiéval au monde.

1247 : Une cathédrale pour les sublimer toutes

L'année-même où la châsse fut installée dans l'ancienne cathédrale, il était prévu de construire une cathédrale bien plus importante pour rendre encore mieux hommage aux Rois mages. Toutefois, l'assassinat de l'archevêque de l'époque repoussa ces plans jusqu'en 1247.
La nouvelle cathédrale gothique allait nécessiter plus de six siècles de travaux et faillit ne jamais être terminée, si ce n'est grâce à la contribution de Guillaume Ier, empereur d'une Allemagne venant tout juste d'être unifiée.
Nous pouvons donc nous réjouir de pouvoir contempler de nos jours les Rois mages dans le décor tel qu'il avait été imaginé au XIIIe siècle : leurs reliques sont contenues dans un écrin d'or d'une finesse dont on vante encore aujourd'hui les mérites, et dans une cathédrale exceptionnelle qui est l'un des plus grands édifices religieux au monde ainsi que le monument le plus visité d'Allemagne.

Les effets de la présence des Rois mages
Détenir les reliques des trois saints n'a pas été sans causer une certaine effervescence dans la ville. Cologne devint durant le XIIIe siècle une ville sainte d'une telle importance religieuse qu'on la surnomma par la suite la "Rome du nord" ou "Quatrième Rome" (en référence à Byzance, la 2e Rome et à Moscou, la 3e). Ainsi les pèlerinages affluèrent, et la ville attira plusieurs grands noms qui feront l'objet des prochains articles. Un vaste mouvement de construction de nouvelles églises romanes se mit en place au XIIe et XIIIe siècles, et constitua l'ensemble des 12 basiliques romanes que nous connaissons.

Les Rois mages marquèrent aussi fortement l'identité de la ville dans la mesure où la figure du roi du carnaval est directement tirée des Rois mages, mais également parce que l'emblème de la ville présente trois couronnes, symbolisant les trois saints.

Loic Henry (www.lepetitjournal.com/cologne) Mercredi 25 novembre 2015

Conseils de lecture :
Article très complet sur la châsse
Article sur le style 1200
Les 12 basiliques romanes de Cologne (1)
Les 12 basiliques romanes de Cologne (2)
Les 12 basiliques romanes de Cologne (3)

N'hésitez pas découvrir ou à redécouvrir les autres articles de la série : Agrippine la Jeune, la fondatrice [15-49]

 

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Publié le 25 novembre 2015, mis à jour le 24 novembre 2015

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