Etonnant ? Pas vraiment ! L’Inde est le 1er pays (de loin) en nombre d’usagers de Whatsapp (Application mobile multiplateforme qui fournit un système de messagerie instantanée via Internet et via les réseaux mobiles) d’après les estimations d’eMarketer. Le Brésil est le 2ème pays avec 99 millions d’utilisateurs, devant les USA avec 68,1 millions de fidèles.
400 millions d’utilisateurs
En juillet 2019, l’application annonçait qu’elle venait de dépasser la barre des 400 millions d’utilisateurs en Inde, faisant du pays son plus gros marché mondial. Un chiffre qui aurait doublé en 2 ans ! Pourtant, la concurrence est rude : TikTok [application mobile lancée en 2017 par ByteDance pour créer et partager des vidéos courtes] fait de l’ombre à Facebook et WhatsApp en rassemblant environ 120 millions d’utilisateurs en Inde.
De grands projets en cours et à venir
Pour continuer sa croissance et ne perdre aucune part de marché, de nombreux projets sont sur le point d’être concrétisés. En effet, le groupe s’est enfin décidé à ouvrir les vannes. Dès le 3ème trimestre 2019, des millions de personnes jusqu’à présent privées de l’application de messagerie de référence, ont pu l’utiliser sur leur « feature phone » [téléphone mobile qui intègre la possibilité d'accéder à Internet ou stocker et écouter de la musique, mais qui n'offre pas les fonctionnalités avancées d'un smartphone].
Par ailleurs, le géant de la messagerie envisageait dès 2018 de lancer son 1er service de paiement en ligne. Ce service "permettrait de payer quelqu'un aussi facilement que de passer des messages", a indiqué Will Cathcart, un haut responsable du groupe, dans un communiqué. Selon lui, de tels services sont importants pour permettre à des millions de personnes de s'insérer dans l'économie numérique du pays. Le nouveau service ferait face à de la concurrence comme Paytm, Phonepe ou encore Amazon Pay et Google Pay. En février 2020, La National Payments Corporation of India (NPCI) a enfin donné son accord pour que le service Whatsapp Pay se lance de manière progressive sur le marché Indien. Le service sera d’abord mis à la disposition de plus de 10 millions de personnes par le biais de l'application. Après le lancement réussi, WhatsApp Pay deviendra probablement l'une des plus grandes applications de paiement mobile en Inde, étant donné le nombre d’utilisateurs whatsapp dans le pays….
Le gouvernement Indien est vigilant…et intrusif ?
En 2018, la propagation de « fake news » via WhatsApp avait provoqué une série de violences et de meurtres dans le pays ; à titre d’exemple, un ingénieur informatique de 27 ans, pris pour un kidnappeur, avait perdu la vie suite à une rumeur circulant sur la messagerie. Des mesures avaient été prises comme la restriction d’utilisation ou de transfert de messages. Ce phénomène inquiétant s’explique notamment par l’arrivée des smartphones et d’internet mobile dans des zones reculées du pays. Découvrant tout juste ces nouvelles technologies, beaucoup de personnes prennent parfois pour argent comptant tout le contenu qui y circule…
Aujourd’hui, le gouvernement indien ayant beaucoup de désaccords avec WhatsApp sur la manière de contrôler les données et voulant sans doute avoir le dessus sur des débordements, passe à l’action :
- De nouvelles lois viennent d’être promulguées en Février 2020 par le gouvernement de Narendra Modi, l’autorisant à demander aux grandes entités web – dont whatsapp – l’identité des utilisateurs ! Dans les faits, Facebook (propriétaire de whatsapp), YouTube, Twitter et TikTok devront soumettre les informations en leur possession sur leurs usagers, sur simple demande du gouvernement. Bye bye la confidentialité des données… à suivre...
- Les autorités souhaitent créer leur propre messagerie pour permettre aux services gouvernementaux d’échanger entre eux. Mais ce n’est pas le 1er pays à avoir l’idée : Aujourd’hui, la Chine, et la Corée du Nord ont leur propre application de messagerie, pour plus de sécurité ; La France a aussi lancé cette année « Tchap », sa propre application de tchat cryptée et uniquement réservée aux employés du gouvernement français.