Dans la perspective des prochaines élections législatives partielles, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans les circonscriptions des Français de l’étranger concernées. Nicolas Oufkir, candidat à la 9ème circonscription pour Le Pouvoir Citoyen a répondu à nos questions.
Les Français résidant au Maghreb et en Afrique de l’Ouest voteront sur place au premier tour le dimanche 2 avril et le deuxième le dimanche 16 avril. En ligne, les votes se déroulent plus tôt, du 24 au 29 mars pour le 1er tour et du 7 au 12 avril pour le 2e.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Je suis Nicolas Oufkir, entrepreneur, professeur de Sciences économiques et sociales dans un établissement français à Rabat et chercheur affilié à Sciences Po Bordeaux, spécialisé dans les politiques publiques et internationales. Je suis né au Maroc il y a 38 ans, dans une famille engagée qui promeut le travail et le mérite.
Mon expérience dans le secteur privé, combinée à son expertise académique, m’ont permis de développer une vision solide et pragmatique du monde qui m’entoure. Je suis officiellement candidat aux élections législatives partielles dans la 9e circonscription des Français établis hors de France qui aura lieu les 2 et 16 avril prochains. Je suis engagé sous l’étiquette du parti Le Pouvoir Citoyen, avec ma remplaçante Atika Amlil, une professeure franco-marocaine installée au Maroc depuis 17 ans.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
En tant que Français de l’étranger, nous avons toujours voté pour des députés parachutés depuis Paris mais dans l’espoir d’avoir quelqu’un de compétent qui puisse cerner nos problématiques et défendre nos droits à l’Assemblée nationale. Un candidat qui sera présent lorsqu’il faudra rappeler aux décideurs politiques que nous devons être reconsidérés dans leurs politiques publiques.
Or, nous savons toujours que rien n’a changé. Entre un député violent, qui n’a rien pu obtenir comme résultat concret après 5 années de mandat, et un député qui vit désormais avec sa femme à des milliers de kilomètres de Paris et de sa circonscription, ne se rendant ainsi présent que très peu au sein de l’hémicycle, notre situation de Français de l’étranger ne fait qu’empirer. D’ailleurs, le gouvernement annonce une hausse de 6,9% des cotisations à la CFE dès avril 2023 alors que le député sortant et qui se représente promettait de faire baisser.
Je me présente donc, avec ma remplaçante Atika Amlil, pour mettre en application notre projet qui tend à améliorer notre condition de vie, nous Français de la 9e circonscription, et à nous garantir les mêmes droits que nos compatriotes de la Métropole.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Cette 9e circonscription des Français de l’étranger m’a vu naître ainsi que mes 2 enfants. J’y suis installé et m’y investis en tant qu’entrepreneur dans le domaine médical et professeur dans un établissement français. Je suis donc directement touché par les problématiques récurrentes que vivent mes compatriotes. Je me devais donc d’agir pour améliorer notre sort.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?
Cela fait maintenant 14 ans que j’ai quitté la France pour la première fois. D’abord au Canada où j’ai vécu 6 ans, ensuite au Maroc puis en Égypte et enfin de retour au Maroc depuis 2020.
Durant ces 14 années d’expatriation, je me suis retrouvé confronté à des problématiques récurrentes de toute Française et tout Français de l’étranger : des démarches consulaires longues ou inabouties, des cotisations maladie et retraite qui coûtent cher, un sentiment d’insécurité dû à un manque d’assistance de la part de nos services diplomatiques, une scolarisation des enfants hors de prix, un droit au compte bancaire bafoué, des obstacles administratifs lors du retour définitif en France et pleins d’autres. Je suis donc un Français de l’étranger de longue date et je dois dire que je connais très bien les problématiques que rencontrent mes compatriotes.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
En France, le mandat d'un député est de représenter le peuple au niveau national en siégeant à l'Assemblée nationale. Le député est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans et a pour mission de légiférer, c'est-à-dire de participer à l'élaboration, la modification et l'adoption des lois. Le député français est également chargé de contrôler l'action du gouvernement, en posant des questions écrites ou orales et en participant aux débats parlementaires. Il peut également déposer des amendements lors de l'examen des textes de loi.
Les députés des Français de l'étranger ont quant à eux des particularités par rapport aux députés élus dans les circonscriptions en France. Leur mandat consiste à représenter les Français établis hors de France. Ils sont élus par les Français qui sont inscrits sur les listes électorales consulaires. Leur rôle est de défendre les intérêts des Français de l'étranger au sein de l'Assemblée nationale et de promouvoir les relations entre la France et les pays où ces Français résident. Ils doivent également travailler avec les autorités locales pour défendre les intérêts des Français de l'étranger.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
On peut imaginer plusieurs sortes de situations problématiques auxquelles mes compatriotes de la 9e circonscription pourront être confrontés. Elles peuvent être d’ordre sécuritaire, comme au Mali et au Niger, ou encore sanitaire, comme à l’époque de la crise Covid-19, ou même économique, sachant qu’un Français de l’étranger au chômage qui n’est pas affilié à la CFE peut avoir beaucoup de mal à joindre les 2 bouts. Cela est sans négliger la nature locale des bureaucraties complexes et difficiles à naviguer pour effectuer des démarches administratives telles que l'obtention de titres de résidence ou de permis de travail. Les compatriotes de ma circonscription peuvent également se retrouver mêlés à des problèmes de justice, et risquer des peines sévères courrement prononcées dans plusieurs pays de la circonscription. Enfin, l’augmentation croissante des frais de scolarité dans les établissements français de la circonscription est un défi majeur auquel il faudra fermement faire face pour garantir une éducation républicaine de qualité à nos enfants.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Ma campagne est gérée par mon comité de soutien, ma remplaçante Atika Amlil et moi-même. Nous œuvrons d’abord à sensibiliser nos concitoyens de la 9e circonscription quant à l’importance de cette élection pour les inciter à voter sachant que le taux d’abstention dans notre circonscription tourne toujours autour de 85%, ensuite nous leur proposons nos 6 axes du projet. Pour ce faire, nous utilisons l’ensemble des canaux légaux qui sont mis à notre disposition, contrairement à certains candidats qui n’hésitent pas à utiliser des moyens interdits comme l’achat d’espaces publicitaires ou encore la rémunérations de certains médias dans le but de manipuler l’opinion publique.
Quant à nos soutiens, nous avons des liens assez solides avec les autorités locales de plusieurs pays de notre 9e circonscription ainsi qu’avec des élus en France métropolitaine et des responsables politiques au seins de quelques partis français qui partagent une vision proche de la nôtre et avec lesquels nous pensons siéger en cas de victoire.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
Notre projet pour la 9e circonscription comporte 6 axes qui traitent des problématiques récurrentes auxquelles nous faisons face. Il défend : une mise en place d’une couverture santé similaire à la Protection Universelle Maladie, à nos compatriotes les plus démunis ; la gratuité des frais de scolarité pour les enfants Français scolarisés dans des établissements à gestion directe quel que soit le revenu de leurs parents, avec une augmentation des montants des bourses ; la diminution de 25% du taux de cotisation à l’assurance retraite CFE ; la défense du droit au compte bancaire et l’accès au crédit immobilier pour un investissement en France ; l’amélioration des services publics consulaires et la facilitation de la réintégration à toute Française et tout Français désirant retourner en France.
Aussi, toutes les démarches administratives des Français de l’étranger pourront être entamées à travers le Guichet FDE, un équivalent du portail « service-public.fr » mais qui sera adapté aux besoins de tout Français de l’étranger.
En tant que député de la 9e circonscription des Français établis hors de France, je m’engagerai à assurer une présence régulière proche de 100% à l’Assemblée nationale, tout en maintenant un lien de proximité avec mes compatriotes, et à assurer une permanence téléphonique et électronique ininterrompue notamment par la création de bureaux FDE au sein même de la 9e circonscription, des bureaux qui seront financés par notre parti Le Pouvoir Citoyen et qui auront pour but d’accueillir toute Française et tout Français de l’étranger dans le besoin d’assistance.