Écrit par Parler Darija
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 16 mars 2010
Bêlements sur les parkings, couteaux ensanglantés, moutons à tous les étages ?Alors que les marocains comme les musulmans du monde entier s'apprêtent à célébrer demain l'Aïd el Kebir, revenons sur l'origine de cette fête, et sacrifions quelques clichés
L'Aïd El Kebir, "La Grande Fête", appelée également "Aïd el Adha", "Fête du Sacrifice"ou "Fête du Mouton"est plus qu'un événement religieux. C'est aussi une grande fête familiale et sociale, synonyme de rencontre, de joie, de partage et de fraternité. Pour les croyants, la fête du sacrifice est l'occasion de donner et faire le bien.
A l'origine
L'Aïd el Kebir commémore la soumission d'Ibrahim à Dieu. Alors qu'Ibrahim est sur le point de sacrifier son fils Ismaël, Allah arrête son bras et lui donne, par l'entremise de l'archange Gabriel, un mouton à égorger à la place. En souvenir de cette soumission, après la prière et le sermon de l'Aïd, les familles musulmanes sacrifient un mouton ou un bélier (parfois d'autres animaux comme des vaches ou des chèvres), en l'égorgeant, couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers La Mecque. L' Aïd el Kebir marque chaque année la fin du hajj (pèlerinage à la Mecque).
Le sacrifice en pratiques
La pratique de ce sacrifice à domicile est très controversée dans certains pays occidentaux, comme en France, où l'abattage rituel des animaux est interdit en dehors des abattoirs agréés. Cependant, peu de lieux alternatifs sont mis à disposition de la communauté musulmane pour égorger les animaux dans les conditions d'hygiènes requises. Selon le Parisien, dans son édition du 14 octobre 2009, "la Seine-Saint-Denis, département comptant le plus de musulmans en Ile-de-France (environ 450.000 personnes), ne dispose d'aucun abattoir pour sacrifier en toute légalité les moutons". Un projet d'abattoir mobile est toutefois prévu, en collaboration avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis et le Conseil régional du Culte musulman (CRCM).
Au Maroc, dans l'application de la sunna (pratique religieuse), le sacrifice se déroule à domicile (dans la cour ou sur la terrasse), et est accompli par le chef de famille ou le fils aîné. Par ailleurs, les bouchers du quartier (avec couteau et tablier blanc), déambulent dans les rues en proposant leurs services aux habitants.
Préparatifs et rideaux fermés
En France, les quelques 5 millions de musulmans s'apprêtent à prendre leurs congés pour un long week-end de fête. Au Maroc, c'est tout le pays qui va s'arrêter durant une semaine, la majorité de la population se réunissant en famille. Le mouton est le centre de l'attention durant cette période de préparatifs. On s'enquiert, en famille, de son état, de sa taille, de son prix, de sa laine. Les frères, s?urs ou cousins vivant loin de chez eux, réservent par téléphone le meilleur mouton, qui les attendra à la maison familiale la veille de l'Aïd.
Depuis 10 jours, les grandes surfaces, étales et échoppes sont pris d'assaut pour faire les réserves et anticiper les fermetures. A Casablanca, le supermarché Marjane organise sur son parking la vente massive de moutons (entre 1800dh et 4000dh le mouton selon la taille).
La sunna veut que le mouton soit réparti en trois parts égales : une pour la famille, une pour les voisins, et une pour les plus pauvres. De nos jours, tout le monde veut avoir son mouton et malheureusement, bien des familles pauvres s'endettent auprès des banques pour réussir cette fête. Assiste-t-on à une évolution des pratiques et des valeurs ?
Le petitjournal Casablanca souhaite une bonne et joyeuse fête à tous. Aïd moubarak saïd.
Illustrations, O.Berard, pour lepetitjournal.com Casa


Simon LAVABRE (www.lepetitjournal.com - Casablanca), vendredi 27 novembre 2009.
L'Aïd El Kebir, "La Grande Fête", appelée également "Aïd el Adha", "Fête du Sacrifice"ou "Fête du Mouton"est plus qu'un événement religieux. C'est aussi une grande fête familiale et sociale, synonyme de rencontre, de joie, de partage et de fraternité. Pour les croyants, la fête du sacrifice est l'occasion de donner et faire le bien.
A l'origine
L'Aïd el Kebir commémore la soumission d'Ibrahim à Dieu. Alors qu'Ibrahim est sur le point de sacrifier son fils Ismaël, Allah arrête son bras et lui donne, par l'entremise de l'archange Gabriel, un mouton à égorger à la place. En souvenir de cette soumission, après la prière et le sermon de l'Aïd, les familles musulmanes sacrifient un mouton ou un bélier (parfois d'autres animaux comme des vaches ou des chèvres), en l'égorgeant, couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers La Mecque. L' Aïd el Kebir marque chaque année la fin du hajj (pèlerinage à la Mecque).
Le sacrifice en pratiques
La pratique de ce sacrifice à domicile est très controversée dans certains pays occidentaux, comme en France, où l'abattage rituel des animaux est interdit en dehors des abattoirs agréés. Cependant, peu de lieux alternatifs sont mis à disposition de la communauté musulmane pour égorger les animaux dans les conditions d'hygiènes requises. Selon le Parisien, dans son édition du 14 octobre 2009, "la Seine-Saint-Denis, département comptant le plus de musulmans en Ile-de-France (environ 450.000 personnes), ne dispose d'aucun abattoir pour sacrifier en toute légalité les moutons". Un projet d'abattoir mobile est toutefois prévu, en collaboration avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis et le Conseil régional du Culte musulman (CRCM).
Au Maroc, dans l'application de la sunna (pratique religieuse), le sacrifice se déroule à domicile (dans la cour ou sur la terrasse), et est accompli par le chef de famille ou le fils aîné. Par ailleurs, les bouchers du quartier (avec couteau et tablier blanc), déambulent dans les rues en proposant leurs services aux habitants.
Préparatifs et rideaux fermés
En France, les quelques 5 millions de musulmans s'apprêtent à prendre leurs congés pour un long week-end de fête. Au Maroc, c'est tout le pays qui va s'arrêter durant une semaine, la majorité de la population se réunissant en famille. Le mouton est le centre de l'attention durant cette période de préparatifs. On s'enquiert, en famille, de son état, de sa taille, de son prix, de sa laine. Les frères, s?urs ou cousins vivant loin de chez eux, réservent par téléphone le meilleur mouton, qui les attendra à la maison familiale la veille de l'Aïd.
Depuis 10 jours, les grandes surfaces, étales et échoppes sont pris d'assaut pour faire les réserves et anticiper les fermetures. A Casablanca, le supermarché Marjane organise sur son parking la vente massive de moutons (entre 1800dh et 4000dh le mouton selon la taille).
La sunna veut que le mouton soit réparti en trois parts égales : une pour la famille, une pour les voisins, et une pour les plus pauvres. De nos jours, tout le monde veut avoir son mouton et malheureusement, bien des familles pauvres s'endettent auprès des banques pour réussir cette fête. Assiste-t-on à une évolution des pratiques et des valeurs ?
Le petitjournal Casablanca souhaite une bonne et joyeuse fête à tous. Aïd moubarak saïd.
Illustrations, O.Berard, pour lepetitjournal.com Casa
Simon LAVABRE (www.lepetitjournal.com - Casablanca), vendredi 27 novembre 2009.

Publié le 27 novembre 2009, mis à jour le 16 mars 2010
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