Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

INNOVATION - Des caramels bretons made in Morroco

Écrit par Parler Darija
Publié le 5 juillet 2007, mis à jour le 13 novembre 2012
Les premiers caramels bretons fabriqués et vendus au Maroc sont distribués dans un circuit haut de gamme depuis le mois de mars. Hervé Jubin, issu d'une famille de pâtissiers de Pont-Aven, a délocalisé le savoir-faire familial avec un compatriote près de Casablanca. Le futur caramel offshore existe..., nous l'avons goûté

Ils ne sont plus qu'une poignée en France à fabriquer des caramels artisanaux. Ce petit rectangle de beurre frais, de sucre raffiné, au arômes fruités ou chocolatés, sans colorants, ni conservateurs, est toujours cuit dans une bassine de cuivre au degré près. Il réclame une matière première de haute qualité et une main d'oeuvre qui ne peut pas être remplacée par la machine. Car la machine à emballer le caramel artisanal mou, n'existe pas. Tout est manuel et seul quelques artisans pâtissiers français perpétuent cette succulente tradition manuelle aujourd'hui relayée par des caramel durs industriels. Ceux qui collent aux dents contrairement aux autres.
Hervé Jubin (notre photo) est restaurateur à Casablanca. Le Maroc lui a donné l'inspiration, celle d'importer ici un savoir-faire familial toujours en activité en Bretagne à Pont-Aven et à Lyon. Avec son associé béarnais Bruno Gabe, ils sont arrivés en quelques mois à mettre au point le process du caramel breton sous un soleil marocain à la main d'oeuvre avantageuse. "Notre première recette mise au point en novembre dernier n'a pas marché avec le beurre frais et le sucre locaux. Nous avions fait des tests de goût auprès d'un panel de consommateurs"raconte Hervé Jubin. Le duo a revu sa copie. Il importe désormais son beurre frais et son sucre raffiné de France pour fabriquer ses caramels artisanaux dans l'usine de Mohammedia, près de Casablanca.

Caramel chic
Le coût de fabrication est ici divisé par deux comparé à celui de la France. Leur caramel "maison"se positionne sur le marché des produits de luxe. Car il faut du temps pour faire du bon caramel, environ une heure pour deux kilos. Au Maroc, le temps coûte moins cher. Il peut rapporter gros pour ceux qui savent le valoriser à terme. Le duo a frappé aux portes des institutionnels pour livrer ses caramels en quantité. Auprès des hôtels par exemple comme le prestigieux Hayat Regency de Casa qui a remplacé ses carrés de chocolat offerts aux clients par les caramels mous. "Ils ont été séduits par nos produits uniques, 100 % français, réguliers dans leur fabrication, avec des délais de livraisons respectés" ajoute Hervé Jubin. Ils en produisent aujourd'hui 200 kg par mois avec 15 recettes différentes.
Ce caramel chic se décline par exemple en saveurs chocolats grand-cru, aux amandes, à la cannelle ou à l'anis achetés dans les meilleurs souks du pays. Ils ont même reçu l'onction du père d'Hervé Jubin, maître-pâtissier de Pont-Aven qui a validé la conformité des premiers caramels marocains. "Notre caramel peut paraître incongru ici. Mais nous avons les moyens de fabriquer au Maroc le même produit que celui qui était fait en France avant l'industrialisation".
L'entreprise envisage d'exporter ses caramels en France. Mais elle doit d'abord résoudre la question logistique du transport et du passage de douane. Son caramel est un produit frais avec une date de péremption de deux mois. Pas question de le ramollir sur un quai de port chauffé au soleil brûlant du Maroc. "Nous étudions la question en continuant notre conquête du marché local"dit Hervé Jubin. C'est bien parti.
Didier BOUVILLE (www.lepetitjournal.com - Casablanca) jeudi 5 juillet 2007

Plus d'infos : www.vdelys.fr

Offshoring et caramel...
Dans le domaine de la gestion d'entreprise, le terme offshoring désigne la délocalisation des activités de service d'une entreprise. Dans notre exemple du caramel, le terme offshore concerne un savoir-faire artisanal pratiqué en dehors du berceau natal traditionnel. Avec en retour, l'objectif de commercialiser cette production "offshorée"sur les terres d'origines françaises. Voilà une activité offshore originale pour le Maroc déjà réputé pour ses centres d'appels téléphoniques à foison...
parler darija
Publié le 5 juillet 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024