Le 19 juin 2025, le classement Quacquarelli Symonds des universités a été publié, l'Université de Buenos Aires (UBA) pointe au 84ème rang. Malgré une perte de 13 places, elle est l’unique d’Amérique Latine dans le top 100 tandis que l’an passé l’université de Sao Paulo, au Brésil, et celle pontificale catholique du Chili, entre autres l’accompagnaient. Les critères du classement QS -les possibilités d'emploi, le nombre d’étudiants par professeur, …- sont différents de celui tout autant connu de Shangaï qui met davantage l’accent sur les titres reçus par les étudiants et professeurs notamment les prix Nobels ainsi que la qualité de la recherche. En 2024, ce dernier plaçait l’université de Buenos Aires dans la fourchette 201-300 rang. Mais alors, quels sont les aspects de la UBA qui la démarquent et en font la « meilleure » d’Amérique Latine ?


article écrit par Lauriane Charrier
Une université internationale
Un des critères qui pèse dans la balance du classement QS, c'est le nombre d’étudiants et de professeurs étrangers. En 2023, selon le site officiel de l'UBA, la faculté de médecine comptait dans ses rangs 24,62% d’élèves d’autres pays et dans l’ensemble ils représentent 8,68%. "C’est la meilleure" répond Ayrton Arnold, élève Brésilien en médecine. "Au Brésil, l’accès en médecine est très élitiste" renchérit Renan Alves, médecin diplômé de cette même université. Selon un rapport sur l’année scolaire 2023-2024 du ministère du capital humain, les non nationaux les plus représentés dans les universités publiques en général en Argentine sont, dans l’ordre, les Brésiliens, les Péruviens et les Équatoriens. Les Européens ne représentent que 2,9% contre 95,9% d’Américains.

Les motivations des étudiants étrangers à venir y étudier
"Je n’ai pas réussi à passer l’examen pour rentrer à l’université au Brésil. J’ai su que l’université de Buenos Aires tout comme la ville étaient très très bien et je suis venu ici. La faculté d’architecture est incroyable et les professeurs sont excellents. C’est très exigeant, le niveau est bon. Tu apprends énormément", confie Arthur Freitas, étudiant brésilien. "C’était mon rêve d’étudier à l’étranger et dans mon pays c’était compliqué d’accéder aux études que je voulais. L’Argentine c’est présenter comme une option parce que l’une de ses universités était dans les 100 meilleures au monde. Des connaissances sur place m’ont également encouragé en me racontant leurs expériences", raconte Aarón Coello, étudiant équatorien en médecine. Carolina Chimbo est du même pays et poursuit les mêmes études : "J’ai choisi la UBA surtout pour son prestige, pour le niveau de son éducation."
Sur quoi se base sa renommée ?
Un des autres critères importants pris en compte dans le classement QS est la réputation qui la précède, académique (30% de l’évaluation totale) mais aussi auprès des employeurs (15%). "J’ai choisi la UBA parce qu’elle est reconnue. Ils ont gagné beaucoup de prix Nobel. Tout le monde sait qu’elle est prestigieuse mais exigeante. C’est dur", exprime Ila Humai Chate, étudiante en pharmacie. "L’université est plutôt exigeante et même stressante. Mais cela fait partie de l’apprentissage", commente également Carolina. "J’ai su pourquoi c’était la meilleure quand j’ai vu l’exigence", ajoute Ayrton. "Tu te rends compte que c’est l’une des 100 meilleures universités parce ceux qui arrivent à obtenir leurs diplômes ont un très haut niveau. Valider les examens est difficile. Les professeurs d’une même matière s’organisent très différemment, ce qui créer un fossé entre les futurs professionnels. On est très indépendants et je peux le comprendre mais à la UBA cela s’extrapole à un niveau exagéré. Son efficacité et engagement à éduquer et former les futurs médecins devraient aussi être évalué lors du classement", ajoute Aarón.
Pourquoi une perte de 13 places ?
Si certains aspects ont gagnés des points comme la proportion d’étudiants par professeur, les coupes budgétaires que l’institution publique affronte notamment dans le domaine scientifique se font ressentir dans le rang qui lui est attribué par rapport à l’année précédente. Le vice-président de QS, Ben Sowter, souligne "Les universités publiques argentines font face à des pressions grandissantes au milieu de problèmes de financement, besoins sociaux changeants et résultats des étudiants inégaux, ce qui ouvre un débat sur le futur du système de l’éducation supérieur." Diane Devaux, étudiante française en échange pendant l’année 2023-2024 à la faculté de sciences économiques, le confirme: "cela se voit qu’elle n’est pas très bien entretenue par manque de moyens."
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