JUSTICE – Le maire de Buenos Aires inculpé

Mauricio Macri, maire de Buenos Aires et probable candidat à l'élection présidentielle argentine de 2011, a été inculpé vendredi pour des écoutes téléphoniques présumées illégales. Le juge Norberto Oyarbide, en charge du dossier, le soupçonne d'association de malfaiteurs, c'est-à-dire, concrètement, d'avoir profité du système d'écoutes mis en place par le commissaire Jorge Fino Palacios pour placer sous surveillance Sergio Burstein, le dirigeant de l'association des Familles des victimes de l'attentat contre la mutuelle juive de Buenos Aires (AMIA) (qui a fait 85 morts et 300 blessés en 1994) ainsi que son beau-frère, Daniel Leonardo, en conflit ouvert avec la famille Macri. Cette inculpation suit le dépôt d'une plainte par Sergio Burstein, qui disposerait d'informations sur des irrégularités commises dans l'enquête sur l'attentat de 1994. Pressenti pour diriger la toute nouvelle police métropolitaine créée par Macri, Palacios avait été inculpé par le juge en charge du dossier de l'AMIA et avait dû démissionner en novembre dernier, avant même de prendre ses fonctions. Pour Macri, il s'agit d'une "attaque ridicule de Kirchner" par l'intermédiaire d'un juge "au service du pouvoir en place" (Oyarbide a décidé de classer l'affaire d'enrichissement illicite impliquant le couple présidentiel). L'opposition hésite encore sur l'attitude à tenir – demander ou non au maire de s'expliquer devant la Legislatura de la ville – mais attendra sans doute la décision de la Chambre d'appel fédérale, devant laquelle Macri a annoncé qu'il ferait appel. Laquelle décision devrait être connue d'ici un mois. (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) lundi 17 mai mai 2010