Pourquoi la COP27 est-elle importante pour l’Argentine ?

Un an jour pour jour après la Conférence de Glasgow (COP26) et la présentation d’un plan national de lutte contre le changement climatique jugé « très insuffisant » par l’organisme Climate Action Tracker, le gouvernement argentin souhaite profiter de la COP27 pour proposer un nouveau projet à la hauteur des enjeux environnementaux. 

À la demande de l'Égypte, pays hôte de la COP27, les thèmes centraux de la conférence sont les mécanismes de financement pour la lutte contre le changement climatique. Autrement dit, comment traduire les paroles de l'Accord de Paris en actions concrètes. Avant de rejoindre l’Égypte, le Président argentin a annoncé lors d’une conférence de presse, l’élaboration de nouveaux instruments de politique climatique visant à respecter les engagements internationaux en la matière. 
 

Comme d’autres pays, l’Argentine ne pourra pas tenir ses engagements 2019    

Le pays s’est engagé en 2019 à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ainsi qu’à mettre en œuvre un plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris de 2015. En théorie, ces engagements doivent permettre de contenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C. Un objectif qui apparaît intenable compte tenu du non-respect général des engagements des parties signataires. Dans ces circonstances, la délégation argentine est attendue en Égypte pour présenter ces instruments afin que le pays puisse honorer sa signature. Le Plan national d'adaptation et d'atténuation du changement climatique d'ici 2030 et la Stratégie à long terme de développement à faible émissions pour 2050, sont censés donner de la valeur aux engagements pris par l’Argentine ces dernières années. 

De nouvelles mesures annoncées par l’Argentine  

La République d’Argentine s’engage  à travers ces instruments à ne pas dépasser les émissions nettes de 349 MtCO2 d’ici 2030, soit une baisse des émissions de 19 % par rapport à l’année de 2007. Un objectif ambitieux qui doit être mené à bien à travers des lignes stratégiques : l’établissement de quotas CO2 pour des transports plus durables, la protection de la biodiversité et la valorisation des techniques de fixation des gaz à effet de serre, mais aussi la promotion de la transition productive et de l’économie circulaire, la conservation des sols, le développement des énergies renouvelables, ou encore la transformation des villes pour plus de résilience face aux événements extrêmes. Ces actions seront-elles à la hauteur de ces nouveaux instruments de politique climatique ?

Les promesses nourrissent de grands espoirs mais l’avenir reste incertain. Si les membres de la délégation assurent que la politique climatique doit être envisagée sur le long terme, il est possible que les élections de 2023 remettent en cause ces nouvelles annonces. Cette conférence internationale n’en n’est pas moins une nouvelle occasion pour l'Argentine de prendre des mesures significatives face au changement climatique.