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Sébastien Fantini : l’Oiseau rouge d’Amérique latine

sebastien fantini oiseau rougesebastien fantini oiseau rouge
Écrit par Loanne Jeunet
Publié le 7 décembre 2018, mis à jour le 5 mars 2020

Sébastien Fantini a atterri en octobre 2018 à Montevideo en Uruguay. A bord de sa Suzuki, équipé de son matériel audiovisuel et de son sac de survie, il part pour 18 mois à la découverte des terres sud-américaines dans le but de capturer tout ce qui a trait aux musiques et danses traditionnelles du continent. Ce projet transmédia porte le nom de l’Oiseau Rouge. Rencontre.

sebastien fantini oiseau rouge
       

Grand, svelte et musculeux, la voix étonnamment douce et posée. Artiste indépendant, musicien autodidacte, danseur de tango argentin et photographe depuis une vingtaine d’années, Sébastien Fantini a engagé un roadtrip à moto en octobre dernier, monté sur sa Suzuki DL 250 flambant neuve, gracieusement offerte par la marque qui le sponsorise. Point de départ ? Montevideo, en Uruguay. En 3 ans, ce quadragénaire qui en fait dix de moins aura l’occasion de parcourir une dizaine de pays et environ 30 000 km. Objectif de ce projet artistique baptisé l’Oiseau Rouge ? Rendre hommage à la culture musicale et aux danses d’Amérique latine, à travers des photos, des reportages vidéo, des écrits etc.

« Quand je suis arrivé à Montévidéo, j’ai eu un souci avec le transport de ma moto, qui est arrivée avec 15 jours de retard, raconte Sébastien Fantini. Du coup, j’ai pu m’acclimater à la langue et la culture. Ensuite, je suis parti pour Buenos Aires, où je me trouve actuellement, en passant par Mercedes, Minas… Des lieux pas très touristiques où j’ai pu faire de belles rencontres. »  Car les rencontres « locales », c’est ce qu’il recherche. Être au plus près des habitants en logeant chez eux, observer leurs coutumes, vivre des moments authentiques. Ainsi, Sébastien préfère opter pour le Couchsurfing, une plateforme essentiellement basée sur la rencontre et où « l’échange est plus profond et consistant », plutôt que Airbnb ou les hôtels trop impersonnels. « C’est la rencontre qui crée la richesse des voyages. »

sebastien fantini oiseau rouge
Candombe, danse locale en Uruguay © Sébastien Fantini

Financement participatif et sponsors

Pour ce projet artistique d’envergure, qui a quand même nécessité 2 ans de préparation, Sébastien a pu compter sur l’aide de son entourage et de gens enthousiastes, en faisant un appel au financement participatif sur Ulule. Sur un objectif de 4000€, 4074€ ont pu être récoltés. « Cet argent est parti très vite, sourit Sébastien, j’ai dû acheter un micro, payer les frais de transport de la moto, en container  de Marseille jusqu’à Montevideo, et prendre le billet d’avion. »  

Malgré de petits moyens financiers, il a pu bénéficier du soutien de sponsors, intéressés par la visibilité qu’un tel projet pourrait leur donner à travers toute l’Amérique du Sud. « En plus de Suzuki qui m’a fourni la moto, quelques équipementiers m’ont proposé des accessoires, une veste et un casque. »

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Quant au reste du projet, il sera financé au fur et à mesure : Sébastien rentrera tous les 6 mois en France pour démarcher de nouveaux partenaires et sponsors. Ce sera aussi l’occasion de revoir sa compagne Laura Monnier, qui le soutient outre-Atlantique et participe à l’Oiseau Rouge en se chargeant du montage et de l’arrangement sonore de ses vidéos.

« (…) La solitude crée des instants intimes, où l’on peut réfléchir, écrire. »

Sébastien a choisi de voyager seul. Parce que ça favorise les rencontres et les situations d’aventure. D’ailleurs, il n’en est pas à son coup d’essai : récemment, il a entrepris un voyage de 9000km en Espagne. Avant, en 2010, il s’était embarqué dans un projet photographique sur la mythologie, direction Damas en Syrie, un an avant la guerre, pour une épopée de plus de 6 mois et toujours à moto, son moyen de transport favori. « C’est vrai que ce n’est pas le plus pratique, concède-t-il, 8h de moto par jour pour avancer, ça fait mal au dos et à la tête. Mais c’est aussi une forme de liberté : être en contact direct avec les éléments, la chaleur, la pluie, les odeurs, sans avoir aucune sécurité. Ça me pousse aussi à créer des interactions. »

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© Sébastien Fantini

Parfois, Sébastien avoue que la solitude lui pèse. A son arrivée en Uruguay, les rapports avec les gens n’ont pas été faciles, et de la même manière il y a eu beaucoup de choses inconnues à apprendre et assimiler. « Ici à Buenos Aires, on fait beaucoup plus de rencontres, se réjouit-il. Cette sensation de solitude, ces moments un peu difficiles, je ne les ressens plus actuellement. Je me ressource au contact des gens… même si ça fait partie du voyage ! La solitude crée des instants intimes, où l’on peut réfléchir, écrire etc. »

Enfin, il reconnaît qu’il ne se sent pas toujours en sécurité, peut-être parce que la famille d’accueil chez laquelle il logeait a été victime d’un cambriolage quelques jours plus tôt. « Je recherche maintenant un logement dans une zone plus centrale, qui limitera les déplacements et qui sera plus sécurisée. De plus, les Argentins sont assez stressés, il y a une certaine paranoïa qui ne rassure pas les gens de passage. » Hors de la ville, sur les routes en mauvais état, le danger semble encore monter d’un cran, dans ce pays immense qu’est l’Argentine et dans lequel il se sent tout petit ; Sébastien doit sans cesse être vigilant. « Je suis sportif, donc je peux me défendre physiquement, affirme-t-il. En revanche si l’on me sort un revolver, je ne pourrai rien faire. Je  n’ai pas d’arme de défense sur moi et préfère ne pas en avoir : je n’aime pas les armes et je ne pense pas qu’elles pourraient m’être utiles d’une quelconque façon. » Mais tout comme la solitude dans ce genre de voyage, le danger est livré dans le même pack, à côté de la liberté. Justement, l’Oiseau rouge parce que « Oiseau », est symbole de la liberté et parce que l’Amérique du Sud est peuplée d’une multitude d’oiseaux ; « Rouge » pour représenter la couleur de la terre, propre à la culture indigène.

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© Sébastien Fantini

Dans le futur, Sébastien prévoit d’explorer d’autres continents, comme l’Asie et l’Afrique, encore et toujours accompagné de sa petite Suzuki, qu’il a baptisée Togo. Mais il en est encore loin : il doit d’abord arpenter les routes sinueuses de Bolivie, du Pérou, d’Equateur, de Colombie, Panama, Costa Rica, Honduras, Guatemala, Mexique, pour finir par celles de Cuba, grand foyer culturel de la musique et de la danse, d'où toute l’Amérique du Sud puise son inspiration.

A l’issue de cette traversée magique, Sébastien compilera tous ses textes écrits pendant le voyage, ses photographies et ses vidéos, afin d’en tirer un livre et pourquoi pas un court-métrage.

Suivez le projet artistique l'Oiseau Rouge de Sébastien Fantini sur sa page Facebook

Sa chaîne Youtube

Son site internet

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Un extrait de la prose de Sébastien Fantini
loanne jeunet
Publié le 7 décembre 2018, mis à jour le 5 mars 2020

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