Jérôme Guillot est tête de liste de Construire pour les élections consulaires 2021 pour l'Argentine. Il revient avec nous sur son programme.
Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Tout d’abord, je tiens à vous remercier de me proposer cette interview. Il est important d’utiliser tous les moyens à notre disposition afin de toucher le plus grand nombre de nos compatriotes.
Je suis né à Paris en 1961. J’ai entièrement réalisé ma carrière professionnelle au sein de l’Education nationale comme instituteur puis comme Professeur des écoles. Pendant ma carrière, j’ai obtenu le diplôme de maître formateur. Mes années d’enseignement se sont pratiquement toutes déroulées à l’étranger : à São Paulo, au Brésil, dans les années quatre-vingts puis à partir de 1990 en Argentine, au Collège franco-argentin de Martinez jusqu’en 2018, année où j’ai pris ma retraite. Parallèlement, j’ai suivi des études universitaires d’Histoire à l’université de Paris X-Nanterre, ponctuées par un mémoire de Maîtrise sur l’immigration française en Argentine de 1938 à 1998. Membre de l’association Français du monde-ADFE depuis 2003, je suis actuellement le président de la section de Buenos Aires. Je fais également partie de l’équipe du Trait d’Union, le journal numérique des Français d’Argentine. Enfin, je suis adhérent d’Europe Ecologie-les Verts.
Comment avez-vous constitué votre liste ?
Tous les candidats de notre liste sont membres de la section de Buenos Aires de l’association Français du monde-ADFE. Nous nous connaissons tous depuis assez longtemps et, indéniablement, ceci nous a grandement facilité la tâche pour constituer la liste des candidats. Grâce aux convergences d’idées qui existent dans notre groupe, le dialogue sur les points à développer et à mettre en avant durant cette campagne s’en est trouvé plus fluide. Maintenant, n’allez pas croire que tout se décide rapidement, sans accroc et que nous sommes toujours d’accord sur tout. Pas du tout. Nous parlons beaucoup avec arguments parfois contradictoires à l’appui. Ces échanges et le débat d’idées nous permettent d’affiner nos objectifs. Notre liste « Construire » est le fruit d’un travail d’équipe.
Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français d'Argentine ?
Je ne sais pas si l’on peut dire qu’il y ait un défi plus grand que les autres. Tout dépend de la situation sociale, économique, affective, générationnelle, géographique et/ou familiale de chacun. Par exemple, un compatriote sans enfant vivant dans ou près de la capitale n’aura pas les mêmes soucis qu’un Français devant scolariser ses enfants. Et ne parlons pas s’il vit loin de la capitale, en Patagonie par exemple. Les Français à la retraite n’auront pas les mêmes préoccupations que ceux qui travaillent. Ce ne sont que quelques exemples bien sûr mais, en rapport avec leur situation personnelle, on peut se demander s’ils connaissent toutes les possibilités, pratiques ou financières, à laquelle ils peuvent prétendre. Il me semble que, devant cette réalité, une de nos tâches principales consistera à faire connaître à nos concitoyens toute la gamme de dispositifs qui s’offrent à eux. Nous en sommes assez loin me semble-t-il.
Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?
La réponse à votre question est contenue dans notre slogan de campagne : Construire un espace de partage. Fondamentalement, le conseiller est un lien entre les membres de notre communauté et les instances officielles françaises. Il permet de relayer les informations vers eux, de les conseiller dans leurs démarches, de recueillir les difficultés rencontrées, voire même de tâcher de les résoudre au mieux en utilisant les divers moyens qui sont à leur disposition. Cette position de relais est fondamentale. Lorsque vous parlez avec des citoyens français qui habitent l’Argentine, beaucoup d’entre eux, je ne me risquerais pas à vous donner un chiffre mais il représente très sûrement une bonne majorité, ne connaissent pas l’existence du conseiller des Français de l’étranger ou bien n’en ont qu’une idée très vague. La méconnaissance de cette fonction élective explique, mais en partie seulement, le faible taux de participation électorale à l’élection consulaire. Et c’est peut-être cet élément que je considère comme un des points essentiels de ce mandat : faire connaître l’existence du conseiller et son utilité. Pour cela, il faudra être suffisamment inventif, créatif pour qu’existe un espace, un lieu d’échange où eux-mêmes pourront venir vers la conseillère ou le conseiller afin d’obtenir les informations dont ils peuvent avoir besoin. Comme je l’ai déjà dit aux personnes avec qui j’ai déjà eu l’occasion de parler durant cette campagne, nous n’allons pas changer leur vie ni rien de cela mais qu’ils sachent que nous serons présents et toujours prêts à répondre à leurs interrogations. C’est notre défi. En plus des traditionnels moyens habituels, il va de soi que, si je suis élu, je tâcherai de me déplacer vers eux en utilisant le maillage des consuls honoraires implantés en Argentine. Mais il est aussi tout à fait possible d’organiser des réunions en ligne. Il existe aussi de nombreux groupe de Français organisés dans les réseaux sociaux. Pourquoi ne pas s’appuyer sur eux ?
Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?
Ce que je viens de vous dire précédemment est déjà un axe de notre programme : faire connaître l’existence des conseillers auprès des Français vivant en Argentine en utilisant tous les moyens mis à notre disposition afin qu’ils sachent que nous sommes là pour servir de lien entre les instances administratives et eux en cas de difficulté ou encore pour toute demande, toute interrogation de leur part. Il va de soi que ceci nous demandera de posséder une forte compétence dans la gestion des dossiers. Par exemple, et je n’en prendrai que quelques-uns, il y a le cas des retraites dans le cadre de la convention bilatérale franco-argentine qui préoccupe nombre d’entre nous, il y a aussi la lourdeur des démarches qu’impose le certificat d’existence, ou encore beaucoup d’interrogations sur la demande de nationalité. Toute une kyrielle de questions posées et auxquelles nous nous devons d’informer. Ensuite, et au-delà de notre présence dans les conseils consulaires et dans les conseils d’établissement, nous serons conscients de notre rôle et des pouvoirs qui nous sont délégués. Ce que je veux dire, c’est que nous ne siègerons pas en votant les décisions le doigt posé sur la couture. Nous ferons entendre notre voix mais toujours, cela va de soi, dans le respect de nos valeurs de gauche et du débat démocratique.
Pour résumer : présence, solidarité, disponibilité, écoute, compétence et continuité parce que nous ne partons pas de zéro : nos représentants sont présents dans les instances consulaires depuis 2009.
Construire |
Jérôme Guillot |
Graziella Bar | |
Marc Jamin | |
Karine Gaudry | |
Carlos Schwartz | |
Flora Barki | |
Joseph Santacana |
Pour en savoir plus sur les élections consulaires et les autres listes : Elections consulaires : modalités de vote et candidats en Argentine