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Collectif Solidaires : "Être à l’écoute des besoins diversifiés"

Collectif solidaires, liste pour les élections consulaires 2021 pour l'ArgentineCollectif solidaires, liste pour les élections consulaires 2021 pour l'Argentine
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 19 mai 2021

Marie Uteau Venegas est tête de liste du Collectif Solidaires pour les élections consulaires 2021 pour l'Argentine. Elle revient avec Pauline Maynier et Hervé Segata sur leur programme. 

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Marie : Je m’appelle Marie Uteau Venegas, j’ai 34 ans et je suis née au Chili d’une mère chilienne et d’un père français. J’ai vécu au Chili, au Portugal et en France, avec des courts séjours en Tunisie, en Bolivie et en Espagne. En France, j’ai travaillé dans le secteur associatif, dans des structures de développement local rural et d’éducation populaire avec différents types d'acteurs : personnes SDF, personnes immigrées, personnes en situation de handicap ; enfants, adultes et adolescent·es. Je suis arrivée à Buenos Aires en 2012, avec un projet de reprise d’études. Intéressée par le domaine de la santé mentale communautaire et l’enfance, j’ai travaillé ici en tant qu’auxiliaire de vie scolaire et accompagnante thérapeutique. Actuellement, je suis professeure de français dans les écoles primaires publiques de la capitale, Buenos Aires.

Pauline : Je m’appelle Pauline Maynier, j’ai 34 ans et je suis originaire d’Occitanie. Après avoir travaillé en France dans le milieu associatif (ruralité, lutte contre l’exclusion et la pauvreté), je me suis installée il y 4 ans à Villa Carlos Paz, dans les sierras de la province de Córdoba. Je suis traductrice et maman d’une petite fille franco-argentine.

Hervé : Je m’appelle Hervé Segata, j’ai 46 ans et je suis originaire de Grenoble. Après des études d’économie et une dizaine d’années passées comme chargé d’études dans différentes entreprises en France et aux États-Unis, j’ai décidé de venir en Argentine pour y “passer quelques mois”... Cela fait 16 ans que je vis ici. C’est à Buenos Aires que j’ai effectué un changement radical de vie : je me suis formé aux Arts dramatiques et je suis devenu comédien. En parallèle, la politique m’a toujours intéressé et je considère d’ailleurs que toute création artistique a une portée politique.

 

Comment avez-vous constitué votre liste ?

Marie : Tout a commencé en 2017. Nous avons créé, avec d’autres Français·es, résident·es ou de passage, franco-argentin·es ou non, le groupe d’action de la France Insoumise à Buenos Aires. À partir de cette date, nous avons organisé des activités d’information et de sensibilisation sur des thèmes sociopolitiques mettant en lien la France et l’Argentine : la répression des Gilets jaunes, les réformes néolibérales de l’éducation au Chili comme en Argentine et en France, les liens entre les anciens membres de l’OAS et la dictature argentine, etc.

Hervé : Ce qui fait la force de notre liste, c’est justement que nous ne nous sommes pas constitués pour l’occasion. SOLIDAIRES est la continuité logique d’un groupe qui agit depuis plusieurs années. Et avec l’apparition de la pandémie, nous avons multiplié nos initiatives solidaires envers les Français·es et certains segments de la population argentine particulièrement vulnérables dans ce contexte. Ces actions nous ont permis de faire la connaissance d’un plus grand nombre de Français·es, disséminé·es sur l’ensemble du territoire argentin et qui partagent nos valeurs de solidarité, d’humanisme, d’écologie et de féminisme. Notre liste fédérale est le résultat de ce travail et réunit des Français·es qui vivent à CABA, en Province de Buenos Aires, à Cordoba et à Chubut.

Pauline : Notre liste est le résultat d’une dynamique collective et si nous sommes élu·es, notre mandat le sera aussi : nous proposons un mandat rotatif et collectif. Au-delà de la candidate, il y a une liste, et au-delà de la liste, tout un collectif. Nous représentons la diversité de situations des Français·es vivant en Argentine ; nous avons des parcours, professions, centres d’intérêts divers et nous vivons également dans différentes provinces de l’Argentine.

 

Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français d'Argentine ?

Hervé : Le profil des Français·es d’Argentine a beaucoup évolué ces dernières années. Les “résident·es”, qui ont délibérément choisi de vivre en Argentine, ont pris le pas sur les expatrié·es qui atterrissaient ici au hasard d’une mutation administrative ou d’une décision de multinationale. Travailleuse sociale, traductrice, enseignante, agriculteur bio, comédien etc. Notre liste est à l’image de cette nouvelle “France d’Argentine”. Le défi de cette communauté “changeante” est de maintenir vivant son lien avec la France et son identité française tout en assumant sa totale intégration à la société argentine. Il s’agit de définir les nouveaux contours sociaux, administratifs et culturels de ce “tiers pays” auquel nous appartenons tous, nous Français·es résident·es d’Argentine.

Pauline : Je réside hors de la capitale, à Villa Carlos Paz et à mon sens, le principal défi pour les Français·es vivant en Argentine est l’extension et du territoire et la centralisation de beaucoup de services -et en l’occurrence des services consulaires- à Buenos Aires. Cela crée un déséquilibre et des inégalités d’accès aux services publics, et cela peut aussi susciter un sentiment d’isolement. Nous voulons travailler pour garantir l’accès de tous·tes les Français·es d’Argentine aux droits sociaux : droit à la retraite, droit à la santé, droit à l’éducation, etc. Les enquêtes menées auprès des Français·es de l’étranger montrent que cela reste un défi au quotidien.

Marie : Les contraintes posées par la pandémie sont venues s’ajouter à ces difficultés. Je pense qu’actuellement, pour les Français·es d’Argentine comme pour les Argentin·es, ou les Français·es en France, le défi majeur est de savoir s’adapter à ces contraintes, à la crise écologique et sociale et à l’accroissement des inégalités qui les accompagne. S’adapter sans se résigner au “chacun pour soi” : ça, c’est un vrai défi.

 

Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?

 

Hervé : Pour commencer, notre conseiller sera... une conseillère. Cela peut surprendre en 2021, mais le Collectif Solidaires sera la seule liste à être menée par une femme ! Sa mission sera bien entendue d’orienter les Français·es dans les méandres d’une administration qui a souvent tendance à négliger ses ressortissants, surtout lorsqu’ils vivent depuis longtemps à l’étranger.

Marie : Il nous semble que son rôle est d’être à l’écoute des besoins diversifiés et de faire respecter les droits pour chacun·e malgré les inégalités géographiques, sociales, économiques, face à une administration qui par nature propose des réponses protocolaires et/ou uniformes. Nous voulons défendre un rôle de conseiller·e qui participe d’une meilleure information sur les droits, l'accès aux droits passant inévitablement par la connaissance de ceux-ci. Nous voulons en plus enrichir ce travail d’information par des propositions qui permettent de mobiliser les citoyens et citoyennes autour des thématiques qui les concernent : c’est l’intérêt de se présenter au nom d'un Collectif. Loin de nous contenter d’être un pion de plus qui donne une légitimité à des structures de pouvoir qui nous semblent pour beaucoup dépassées, nous utiliserons le peu d’espace qui nous reste dans le champ démocratique pour nous engouffrer dans les brèches et continuer à faire vivre une certaine idée de la citoyenneté, de l’engagement et du débat démocratique… C’est avec cette détermination là que nous voterons pour un Sénateur ou une Sénatrice qui puisse défendre nos idées. Nous accompagnerons aussi, si besoin, nos député·es et sénateur·trices dans les propositions qu’ils ou elles pourront faire.

Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?

 

Pauline : Notre programme est basé sur trois axes essentiels : diversité, transparence et action collective. La diversité des Français·es d’Argentine est territoriale, de genre, socioéconomique et culturelle. Nous voulons défendre l’accès aux droits sur tout le territoire et pour tous·tes, comme moyen de lutter contre les inégalités. 

Marie : Pour ce qui est de la transparence de notre action, nous nous engageons à rendre des comptes sur l’utilisation de l’indemnité de la conseillère. Nous avons pris également 12 engagements simples mais des engagements que nous nous efforcerons de tenir et pour lesquels nous ferons un bilan périodique. Ces engagements, qui sont consultables sur notre circulaire, touchent à tous les aspects de la vie des Français·es en Argentine : besoins de protection sociale et de santé, accès à la retraite, soutien à une écologie locale sur tout le territoire argentin, accès à une éducation en langue française, accompagnement sur les questions de genre et engagement pour des initiatives citoyennes innovantes.   

Hervé : Notre action sera collective, car si nous sommes élu·es, la fonction de conseiller·e sera occupée successivement par plusieurs personnes. La législation française le permet. Cela nous permettra de mettre à profit les compétences individuelles des membres du Collectif, ainsi que notre expérience collective de terrain. Nous voulons mettre à profit ce mandat pour renforcer voire institutionnaliser les initiatives que notre Collectif a déjà mis en place, à l’image de nos trois premiers groupes d’actions, Solifem (groupe destiné à toutes les femmes et identités de genre dissidentes qui cherchent un espace d’échanges et de sororité), Soliverde (Pratiques écologiques et écologie politique) et Soliarte (communauté d’artistes francophones d’Argentine) et continuer à proposer des actions solidaires dans tous les domaines pour nos compatriotes d’Argentine. 

Collectif Solidaires - Citoyen.ne.s de gauche, écologistes et féministes

Marie Uteau Venegas

Cedric Prestat

Tamara Wackernagel

Hervé Segata

Pauline Maynier

Jean-Paul Cazalé

Françoise Cormeau

Pour en savoir plus sur les élections consulaires et les autres listes : Elections consulaires : modalités de vote et candidats en Argentine

damien bouhours
Publié le 19 mai 2021, mis à jour le 19 mai 2021

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