Édition internationale

RETRO 2008 - Antoinette, éleveuse de vaches françaises

Écrit par Lepetitjournal Buenos Aires
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Ce soir Antoinette Huffmann quittera le salon de l'agriculture de Buenos Aires en compagnie de ses belles "Blondes d'Aquitaine"pour retrouver son exploitation agricole au centre de la province de Buenos Aires. Cette femme est l'une des rares propriétaires à élever une race 100% française en Argentine

Ce soir, après deux semaines d'effervescence, le salon de l'agriculture argentin fermera ses portes. Antoinette Huffmann (dite Toiny) quittera son stand de La Rural et rentrera chez elle, dans son "patelin"de la province de Buenos Aires au nom de "25 de mayo". C'est là qu'elle élève, avec ses sept gauchos, un troupeau de 800 vaches dont une petite centaine sont des Blondes d'Aquitaine. Antoinette, fille d'un résistant français qui a quitté la France après la deuxième guerre mondiale, présente, chaque année, ses belles Blondes. Au total, il existe trois races françaises en Argentine: la charolaise, la limousine et les Blondes, venues enrichir le cheptel argentin constitué de races locales et de britanniques. "Ces races françaises sont des vaches du Sud qui font donc peu de graisse en plus d'être des animaux de travail produisant du muscle"explique Toiny Huffman, rare femme à la tête d'une exploitation. Toiny, sur son stand, présente six bêtes et un veau.

Une Blonde de qualité
Cette race viandeuse intéresse les exploitants voulant croiser leur bétail et augmenter leur rendement. La Blonde fait de la viande de qualité: sa production fait partie de la fameuse "cuota hilton". Ce quota est défini par l'Union Européenne et permet un import de viande sans os et d'excellente qualité. L'Argentine est, avec 28.000 tonnes autorisées, le premier pays bénéficiaire de ce quota. "La viande argentine est tendre car nous abattons nos vaches, nourries à l'herbe, entre 1,5 et 2 ans lorsqu'elles atteignent 400 kilos. En Europe, elles sont abattues à six ans, la viande est plus dure". Antoinette ne mange guère plus de viande : "quand j'étais petite, j'en mangeais même au petit-déjeuner"raconte-t-elle dans son impeccable français.
Malgré ces vaches solides et sa prospère exploitation, Toiny a cédé 600 hectares sur ses 2.000 hectares de terrain à l'agriculture. Soja, maïs et blé sont ses deux principales productions : "le cycle du porduit est plus court et permet de financer nos activités"plaide-t-elle. En trois ans, elle réalise quatre cultures dans un même champ grâce à la culture en semi-direct qui permet de ne pas labourer la terre. Comme tous ses collègues, Antoinette s'est opposée au nouveau système de rétention (impôt à l'exportation) que voulaient imposer les Kirchner: "le gouvernement a réveillé un dragon"confie celle qui arbore fièrement sa photo avec De Angeli prise le jour même sur son stand. 
(www.lepetitjournal.com) mardi 5 août 2008

lepetitjournal.com Buenos Aires
Publié le 18 février 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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