La deuxième semaine du mois de mars aura été compliquée pour le président de la République argentine. Après avoir fait face au scandale de l’augmentation de son salaire et au licenciement en direct de son secrétaire d’État au Travail, son “décret de nécessité d’urgence” visant à la déréglementation de l’économie a finalement été rejeté jeudi 14 mars par le Sénat.
Le scandale de l’augmentation du salaire de Javier Milei
L’annonce de l’augmentation du salaire du Président argentin s’inscrit dans un contexte financier critique : 254% d’inflation sur un an en janvier 2024, suppression de 50.000 emplois publics, réduction des subventions, seuil de pauvreté atteint par 57% de la population…
Malgré ces chiffres, quelques points positifs avaient été relevés en février tels que l’augmentation de 30% du salaire minimum et un solde des finances du secteur public positif pour la première fois depuis 12 ans.
Face à cette situation, la découverte de l’augmentation de 48% du salaire de Javier Milei en février avait fait scandale dans le pays.
Le ministre du Travail Omar Yasín jugé responsable de l’augmentation salariale du président
Face aux accusations, le président argentin s’est exprimé en direct de la chaîne de télévision LN+. Tout en annonçant avoir annulé le décret relatif à ses augmentations salariales, il a assuré avoir “viré le secrétaire d’État au Travail” qu’il rend responsable de l’intégralité des faits, une accusation réfutée par les proches de l’accusé.
Avec cette annonce, une bataille médiatique a éclaté entre l’ancienne présidente Cristina Kirchner et l’actuel président, la première l’accusant d’être le seul responsable de ces augmentations et le second la menaçant de supprimer ses privilèges.
Le projet DNU rejeté par le Sénat
Après cinq heures de débats houleux et d'affrontements au sein de la chambre haute, le “décret de nécessité d’urgence” proposé par Javier Milei au Sénat a finalement été rejeté avec 42 votes contre, 25 en faveur et 4 abstentions; une première depuis 40 ans.
En vigueur depuis décembre, ce décret constituait la base de la politique du président de la République et son abrogation pourrait compromettre l’intégralité de ses futurs projets. Son objectif était de déréglementer l’économie argentine en modifiant, remplaçant et abrogeant plus d'une centaine de lois ou de décrets, dont celle sur les loyers et les contrats de travail.
Pour que le DNU cesse finalement d’être en vigueur, il doit néanmoins être rejeté par les deux chambres. Le vote des députés sera donc une étape charnière pour Javier Milei.