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Argentine: la compagne de l'agresseur de la vice-présidente Kirchner interpellée

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Écrit par AFP
Publié le 5 septembre 2022, mis à jour le 6 septembre 2022

La police argentine a interpellé dimanche soir à Buenos Aires la compagne de l'agresseur jeudi de la vice-présidente Cristina Kirchner, dans le cadre de l'enquête sur la tentative d'attentat, tandis que son avocat disait sa conviction que l'homme "n'a pas agi seul".

La jeune femme de 23 ans, qui avait été interviewée dans les jours suivant l'attentat par des télévisions, évoquant le suspect Fernando André Sabag Montiel, a été interpellée dans une gare du quartier de Palermo, et placée en garde à vue, selon des sources judiciaires citées par plusieurs médias argentins, dont l'agence officielle Telam.

La jeune femme, Brenda Uliarte, a été interpellée sur mandat de la magistrate co-chargée de l'enquête, María Eugenia Capuchetti.

Dans les jours suivant l'attentat, elle avait notamment été interviewée par la chaine Telefe. Elle avait exprimé sa surprise et dit qu'elle n'aurait jamais pensé son ami capable d'un tel acte, et que s'il se plaignait "comme tout le monde" de l'économie, il n'avait jamais mentionné la vice-présidente Kirchner "avec agressivité".

Elle avait aussi déclaré ne pas l'avoir vu depuis 48 heures avant les faits.

Des analyses d'images de vidéo-surveillance auraient en fait montré qu'elle avait été en sa compagnie le jour de l'attentat, le 1er septembre, selon des sources proches de l'enquête citées par les médias.

Jeudi soir, alors que Mme Kirchner se mêlait à des partisans devant son domicile, un homme s'était approché d'elle et avait pointé un pistolet vers sa tête, à bout portant.

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Pour une raison inconnue, aucun coup n'est parti alors que l'arme, chargée, a bien été actionnée, a assuré peu après le président Alberto Fernandez.

L'assaillant, arrêté sur place, a été identifié comme Fernando André Sabag Montiel, 35 ans, de nationalité brésilienne, mais vivant en Argentine depuis l'enfance.

L'homme, aux motivations à ce stade inconnues, n'a pas fait de déclaration depuis son arrestation.

- D'autres "comme ce garçon" -

Sur des photos de son compte Instagram, il apparaissait porteur de nombreux tatouages dont certains (un soleil noir, un croix ressemblant à la Croix de fer) associés à une symbolique nazie.

afp

Dimanche, l'un des avocats de Cristina Kirchner avait estimé qu'il "n'a pas agi seul parce qu'il y a eu des événements préparatoires à la tentative d'assassinat".

"Il y avait d'autres personnes qui étaient au courant de cette situation, sans aucun doute", a estimé l'avocat Gregorio Dalbon sur la télévision C5N, sans pour autant avancer d'éléments étayant cette thèse.

"A mon avis, il va y avoir davantage (d'accusés) parce que je comprends qu'il n'a pas agi seul", a-t-il insisté. Pour autant, il avait spéculé que d'autres personnes impliquées "ne sont pas des personnalités publiques, ils sont comme ce garçon", paraissant discréditer la thèse d'un complot d'envergure.

Gregorio Dalbon par ailleurs indiqué qu'il demanderait à ce que "soit entendu pour s'expliquer sur ses dires" un certain "Mario".

Peu après l'attentat, ce Mario avait déclaré à une télévision être ami du suspect depuis l'adolescence, l'avait décrit comme un "marginal", un peu perdu depuis la mort de sa mère, et s'était dit "persuadé que son intention était de tuer" Mme Kirchner. Il avait aussi dit ne pas voir vu le suspect depuis dix mois, époque à laquelle celui-ci cherchait à se procurer une arme.

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L'avocat a aussi confirmé qu'une plainte serait formellement déposée lundi au nom de Mme Kirchner, pour qu'au titre de partie civile elle ait accès au dossier, et puisse suivre les résultats, suggérer des indices, des experts, ou "faire appel de résolutions qui lui porteraient préjudice".

L'attaque contre Mme Kirchner, 69 ans figure de proue de la gauche péroniste, et toujours influente dans la politique du pays sept ans après son départ de la présidence, a donné lieu à des manifestations rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes dans un pays en choc, et à une vague de condamnations internationales

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