On a testé pour vous : voyage au pays des gauchos

L’hiver approche : avant de passer ses soirées sous un plaid au coin du feu, j’ai voulu profiter d’un dernier jour au soleil. Quoi de mieux que de rendre visite à d’authentiques gauchos de la pampa argentine ? Oui, ils existent toujours et pas si loin que ça : direction San Antonio de Areco, à 120 km de Buenos Aires. 

D’abord, il faut le mériter : comptez 2h30 de trajet environ en voiture. J’en profite pour découvrir les abords ruraux de la capitale, le campo, dans sa brume hivernale. 11h30 : nous passons le portail de l’Estancia El Ombu, sur la route 31. Il s’agit d’un ranch typique d’Amérique latine, dédié à l’élevage de bovins et à l’agriculture. Après avoir déposé nos sacs, Belen, employée du lieu, nous emmène dans un magnifique salon d’époque. Cheminée de bois massif, fauteuils, billard et peintures de famille : tout y est. Je suis transportée au XIXe siècle argentin. Après une petite collation de bienvenue composée de délicieux empanadas, je fais le tour du propriétaire. Ce dernier, c’est Juan Pablo Villallo, 40 ans.

Son arrière-grand-père achète l’Estancia El Ombu en 1834 pour se dédier à l’exploitation agricole. "Nous accueillons des touristes toute la semaine depuis 1993 : français, anglais, espagnols… Les touristes argentins, eux, viennent plutôt le week-end se ressourcer de la vie citadine”. Il y a en effet de quoi se changer les idées : l’estancia compte 11 chambres, un restaurant , une salle de jeux, deux piscines et des terrains de foot et de volley. 

J’ai le choix entre balade à cheval ou promenade en carriole. Puisque nous sommes chez les gauchos, j’opte pour la première option. Benjamin nous guide, en tenue traditionnelle : béret, ceinture de cuir et poignard à sa taille. Il nous explique que les chevaux sont en liberté totale dans les 300 hectares de l’exploitation. Après l’effort, le réconfort : rendez vous dans la salle à manger. Au menu, traditionnel asado : un copieux défilé de viandes grillées accompagnées d’un vinto tinto (vin rouge). Tous les chiens de l’estancia patientent autour des touristes, dans l’espoir d’obtenir leur part. Après une glace en guise de dessert, je m’installe sur un banc dans le jardin. Un duo de danseurs interprètent une chacarera et un gato, deux danses folkloriques originaires du nord de l’Argentine. Des musiciens chantent et jouent du tango. L’un des danseurs me prend la main : c’est à notre tour de rendre hommage à la culture du campo argentin. Pour finir, un gaucho nous fait, sous nos yeux ébahis et dans le silence le plus total, une démonstration de la doma india. En français, cela désigne une méthode de dressage à l’indienne, c’est à dire héritée des peuples indigènes d’Argentine. L’entraînement, non-violent, est fondé sur la communication et le lien de confiance développé avec son cheval. C’est ainsi que l’animal se retrouve couché sur son dos, son maître posé dessus, lui murmurant des phrases à l’oreille. Les touristes, américains pour la plupart, sont impressionnés. Je ne suis pas en reste : l’endroit est magnifique et convivial, tout en conservant une authenticité souvent chère aux Français·e·s qui voyagent. Au moment du départ, Juan Pablo vient personnellement nous dire au revoir. Les autres gauchos, eux, se sont remis au travail avec les chevaux ou dans les champs, dans l’attente des touristes du lendemain.

Je retourne dans le tumulte et l’agitation de Buenos Aires, des souvenirs plein la tête, et du tango dans les oreilles. En bref, si l’envie vous prend de partir découvrir la culture gaucho, foncez ! Une voiture de location, des vêtements confortables, et un appareil photo : vous êtes prêts pour une journée en estancia.

Pour profiter de cette journée : 
Dia de Campo - 120 dollars au moment de la publication de cet article. 
Réservations par Whatsapp : +54 9 2326 492080 ou par mail : reservas@estanciaelombu.com