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Bourse de Casa : 90 milliards de DH partis en fumée en cinq mois

Bourse de Casablanca : 90 milliards de DH partis en fumée en cinq moisBourse de Casablanca : 90 milliards de DH partis en fumée en cinq mois
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Écrit par Olivier Delagarde
Publié le 6 septembre 2018, mis à jour le 6 septembre 2018

La capitalisation boursière de la place casablancaise a perdu 14% ou 87 milliards depuis son pic du 9 mars. Une chute qui traduit la perte de confiance des investisseurs et le manque de visibilité tant dans le marché boursier que dans l'économie de façon générale. Retrait des étrangers, baisse d'activité des promoteurs immobiliers, mouvement de boycott, avertissements sur les résultats, ralentissement économique, retard des réformes. Voici ce qui explique la perte de valeur à la Bourse de Casablanca.

 

Un peu comme les médias, la bourse est la vitrine d’un pays pour les investisseurs et les milieux d’affaires locaux et étrangers. Elle renseigne sur la santé de l’économie, son dynamisme, la confiance des détenteurs de capitaux dans ses perspectives et sur le climat général du pays. "Les investisseurs et les médias étrangers voient le Maroc à travers sa bourse", selon l'expression d'un important investisseur de Casablanca. Ils ne regardent pas Doing Business, mais les indices boursiers.

 

Au Maroc, la Bourse de Casablanca a longtemps été déconnectée de l’économie réelle. On se souvient qu’en 2006 et 2007, les cours réalisaient des progressions insolentes que le niveau de croissance du PIB ne justifiait pas, et que les années suivantes les cotations dégringolaient alors que le niveau d’activité économique se maintenait.

 

Aujourd’hui, le marché boursier semble un peu moins déconnecté de la réalité. Certes, il n’est toujours pas représentatif du tissu économique du pays: plusieurs secteurs d’activité comme l’agriculture, le textile, le tourisme y sont peu ou pas du tout représentés et le nombre d’entreprises cotées demeure limité. Mais l’évolution des cours et des indices boursiers aujourd’hui colle avec le climat général du Maroc et la situation socio-économique du pays.

 

Après le pic du 9 mars, la dégringolade

A côté du volume de transactions, la capitalisation boursière (nombre de titres composant le capital des sociétés cotées multiplié par leurs cours) est un indicateur pertinent à analyser car il reflète la valorisation qu’accordent les investisseurs aux entreprises listées. Parmi ces entreprises (75 au total), on retrouve des géants et des fleurons de l’économie nationale (Maroc Telecom, Attijariwafa bank…) mais aussi des réussites à taille moyenne ou petite (Dari Couspate, HPS…).

 

Depuis le début de l'année 2018, cette capitalisation boursière a fondu de 42 milliards de DH. Elle est passée de 627 à 585 milliards de DH le 3 septembre. Depuis le 9 mars, date où elle avait atteint son plus haut niveau (672 milliards de DH), elle a perdu 87 milliards de DH.

 

Des milliards de DH partis en fumée, près de 14% de la capitalisation boursière en moins de cinq mois. Certes, cette perte de valeur est théorique, virtuelle, elle ne devient réelle que lorsque les détenteurs d’actions les vendent effectivement à perte. Mais une capitalisation boursière est le reflet de la confiance des investisseurs, et une baisse de la première traduit la perte de la seconde.

 

Pourquoi cette perte de confiance? L’année avait pourtant bien démarré: de fin 2017 au 9 mars 2018, la capitalisation avait gagné 7,3% ou 45 milliards de DH, se maintenant sur la tendance haussière observée en 2016 et 2017.

 

En fait, même si la situation de la liquidité monétaire était toujours favorable et le marché des taux (concurrent du marché actions) peu attractif, plusieurs facteurs dont certains sont intrinsèques à la Bourse de Casablanca et d’autres liés à la situation socio-économique générale expliquent le renversement de tendance.

 

D’abord, même si les sociétés cotées ont publié, courant mars 2018, des résultats globalement favorables avec des bénéfices en hausse de 11% en 2017, quelques réalisations (bénéfices, dividendes…) ont déçu les investisseurs. C’est le cas des promoteurs immobiliers cotés, principalement Addoha.

 

D’ailleurs, c’est principalement le secteur immobilier qui est à l’origine de la contre-performance du marché. Son indice affiche une chute de près de 50% depuis le début de l’année. La capitalisation d’Addoha a fondu de moitié, passant de 10,6 à 5,2 milliards de DH. Celle d’Alliances de 2,6 à 1,7 milliard et Résidences Dar Saada de 4 à 2,8 milliards de DH.

 

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(avec notre confrère MEDIAS24)

 

 

olivier delagarde lepetitjournal.com casablanca rabat
Publié le 6 septembre 2018, mis à jour le 6 septembre 2018

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