Avec Bogotá en capitale politique et économique, la Colombie est un marché à fort potentiel. Medellín attire les entrepreneurs grâce à son écosystème tech en plein essor et Cali séduit par ses opportunités dans l’industrie et la santé. Lepetitjournal.com vous présente le guide complet pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale à la porte d’entrée de l’Amérique du Sud.


Le contexte économique en Colombie
Avec environ 53 millions d’habitants en 2025, la Colombie est la troisième économie d’Amérique latine. Son produit intérieur brut est estimé à 417 milliards USD en 2024. Après une croissance modérée au premier trimestre 2025, le pays affiche une dynamique encourageante portée par la consommation privée, l’agro-industrie et les services.
Selon Coface, acteur international de référence dans la gestion du risque de crédit commercial, la Colombie devrait enregistrer une croissance du PIB de 2,2 % en fin d’année 2025. Après une période marquée par l’instabilité liée à l’inflation et à la baisse de la demande intérieure, le pays amorce une reprise progressive, portée par la consommation des ménages et les investissements publics.
Stratégiquement située en Amérique du Sud, la Colombie bénéficie d’un accès direct aux océans Pacifique et Atlantique. Elle joue un rôle central dans les échanges commerciaux régionaux et fait partie de la Communauté andine des nations (CAN) ainsi que de l’Alliance du Pacifique, un accord économique qui regroupe le Mexique, le Chili et le Pérou. Ces alliances favorisent les flux de capitaux et les partenariats économiques dans la zone.
Les secteurs attractifs en Colombie
Avec 62 % de son PIB généré par les services, la Colombie s’appuie sur un secteur financier, commercial, touristique et logistique solide. Le pays étant l'un des plus grands producteurs mondiaux de café, avocats, huile de palme et bananes, l’agriculture est stratégique. L’industrie manufacturière, notamment à Bogotá, Medellín et Cali, est en pleine croissance. Elle est soutenue par des accords commerciaux avec l’Union européenne et les États-Unis.
Le pays est aussi richement doté en ressources naturelles. Son abondance de café, pétrole, gaz, or et charbon renforce son attractivité auprès des investisseurs. Les énergies renouvelables, elles aussi, s’imposent parmi les secteurs les plus prometteurs : Bogotá, la Guajira et les plaines orientales attirent les investissements pour des projets solaires et éoliens.
Les visas pour travailler et investir en Colombie

Partir avec ses valises, ou plutôt ses cartons, en Colombie, nécessite l’obtention d’un visa. Dans le cadre de l’entrepreneuriat, un visa d’investissement est obligatoire.
Ce visa s’adresse aux personnes qui investissent dans une entreprise colombienne existante ou créent leur propre société sur le territoire. Il est particulièrement adapté aux profils souhaitant structurer une activité commerciale formelle, notamment sous des formes juridiques comme la SAS ou la Ltda. Pour en bénéficier, l'investisseur doit engager un montant minimum équivalent à 100 SMMLV (Salarios Mínimos Mensuales Legales Vigentes), soit environ 30.000 à 35.000 USD selon les fluctuations. Une fois ces conditions remplies, le visa est généralement accordé pour une durée de trois ans, avec possibilité de renouvellement. Il permet de résider et gérer son entreprise en Colombie, tout en bénéficiant d’un cadre légal favorable aux investisseurs internationaux.
Ce visa s’adresse aux personnes souhaitant créer un projet entrepreneurial ou exercer une activité indépendante en Colombie, sans avoir encore réalisé un investissement massif. Il est idéal pour les freelances, solopreneurs et petits entrepreneurs en phase de lancement. Le montant minimum requis correspond à environ 10 SMMLV (Salario Mínimo Mensual Legal Vigente), soit environ 20.000 USD. Ce visa permet de créer et de gérer une activité commerciale naissante sur le territoire colombien. Il est généralement accordé pour une durée de trois ans, avec possibilité de renouvellement selon la progression du projet. Cette solution flexible accompagne les entrepreneurs au début de leur aventure, avant d’engager des investissements plus importants ou de passer à un statut d’investisseur.
Les différents statuts juridiques pour créer son entreprise
En Colombie, entreprendre implique de choisir entre deux grandes catégories : la persona natural, pour les entrepreneurs individuels, et la persona jurídica, pour les sociétés légalement constituées. La première convient aux professionnels indépendants souhaitant exercer une activité à titre personnel, avec une responsabilité illimitée sur leurs biens. La seconde, plus protectrice, sépare le patrimoine de l’entreprise de celui de l’entrepreneur.

Parmi les structures juridiques proposées en Colombie, trois formes sont particulièrement plébiscitées par les entrepreneurs étrangers selon le cabinet Kreston Global :
La SAS (Sociedad por Acciones Simplificada) : c’est la structure la plus adoptée par les startups et investisseurs étrangers. Elle se distingue par sa grande souplesse administrative, sa création rapide, la possibilité de n’avoir qu’un seul actionnaire et une responsabilité limitée au capital investi. Elle offre également une gouvernance adaptable, sans obligations trop lourdes en matière d’assemblées ou de conseils.
La Ltda (Sociedad Limitada) : équivalente à la SARL, elle est idéale pour les petites et moyennes entreprises locales ou étrangères. Les associés voient leur responsabilité limitée à leurs apports financiers. Sa structure est plus rigide que celle de la SAS, mais elle reste couramment utilisée pour des projets familiaux ou de long terme.
La SA (Sociedad Anónima) : recommandée pour les projets de plus grande envergure, cette société permet l’entrée d’investisseurs extérieurs, la levée de capitaux et une organisation plus complexe. Elle impose un minimum de cinq actionnaires et un conseil d’administration, ce qui la rend plus adaptée aux entreprises envisageant des opérations de financement importantes ou une expansion régionale.
Comment enregistrer son entreprise en Colombie ?
Pour enregistrer son entreprise en Colombie, plusieurs étapes administratives sont à suivre. Tout commence par le choix d’une forme juridique adaptée à votre activité, suivi de la vérification de la disponibilité du nom de l’entreprise. Une fois ces éléments définis, place à l’enregistrement des statuts de la société, généralement auprès d’un notaire ou d’un avocat spécialisé. L’entreprise doit ensuite être inscrite au registre mercantile de la Cámara de Comercio locale (celle de Bogotá). Cela lui confère une existence légale.
Pour l’obtention du numéro d’identification tributaire, cela se fait auprès de la DIAN, l’administration fiscale colombienne. Ce numéro est essentiel pour toute activité économique, notamment pour l’émission de factures et le paiement des impôts. L’ouverture d’un compte bancaire professionnel est aussi obligatoire pour séparer clairement les finances personnelles de celles de l’entreprise. Selon votre secteur d’activité, vous devrez également obtenir des licences spécifiques (TVA, santé, construction, etc.) auprès des autorités compétentes. Enfin, l’inscription à la Sécurité sociale des travailleurs est une étape indispensable pour garantir la couverture des employés, même dans les structures les plus modestes.
Les ressources pour les entrepreneurs en Colombie
En Colombie, vous pouvez compter sur un écosystème structuré pour vous accompagner dans votre projet entrepreneuriat. Le bureau Business France en Colombia accompagne les entreprises françaises à identifier des partenaires potentiels sur le marché colombien et à connaître ses conditions d’accès. Pour vous faciliter l’accès à l’entrepreneuriat colombien, la Chambre de commerce et d’industrie France Colombia est aussi présente. La French Tech, comme celle de Bogotá, encourage le développement des startups technologiques françaises qui cherchent à s'implanter en Colombie.
Sur place, le pays dispose d’un réseau dense d’organismes de soutien aux entrepreneurs, qu’ils soient locaux ou étrangers. ProColombia, l’agence nationale de promotion du commerce et de l’investissement, joue un rôle central en facilitant l’implantation d’investisseurs étrangers, en leur offrant un accompagnement personnalisé et une visibilité sur les opportunités sectorielles du marché colombien.
Le pays mise aussi sur l’innovation et la spécialisation. Des clusters sectoriels dynamiques, notamment dans l’AgTech, la Fintech ou la logistique, encouragent la collaboration entre entreprises, centres de recherche et institutions publiques. Ces clusters permettent de favoriser l’émergence de projets innovants à forte valeur ajoutée. Pour les jeunes entreprises et startups, la Colombie s’appuie sur un réseau d’incubateurs et d’accélérateurs performants. Parmi les plus emblématiques, Ruta N à Medellín se distingue comme un pôle technologique majeur en Amérique latine.
Des conseils avant d’entreprendre en Colombie

Se renseigner sur les secteurs attractifs du moment et sur les prérequis en termes d’immigration est essentiel. S’appuyer sur des réseaux permet d’accéder à des conseils concrets et à des retours d’expérience d’entrepreneurs déjà implantés. Et avant de créer votre entreprise, observez attentivement le contexte sécuritaire et réglementaire, qui varie selon les régions en Colombie. Il est important de rappeler que la situation sécuritaire problématique de la Colombie en raison du trafic de drogue, de l'exploitation minière illégale et de la porosité de la frontière avec le Venezuela. Une initiative du gouvernement visant à pacifier le pays par le dialogue avec les groupes armés est en cours. Aussi, le déficit fiscal et les fluctuations macroéconomiques nécessitent un business plan flexible. La transition énergétique ambitieuse du pays implique des incertitudes pour les secteurs extractifs. Le mieux serait de combiner énergie conventionnelle et renouvelable pour réduire les risques.
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