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EMMANUEL DELEAU - "Le désir d'entreprendre, c'est dans mon ADN"

Écrit par Lepetitjournal Barcelone
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 11 juin 2014

Vendredi dernier, sur les coups de 13h15 se réunissaient à l'Entresuelo une cinquantaine d'entrepreneurs francophones autour d'un déjeuner. A l'origine de ce rendez-vous intimiste, Emmanuel Deleau, créateur de La Peña des Entrepreneurs, un club de networking pour les dirigeants d'entreprises.

Il y a 8 ans de cela, Emmanuel Deleau est venu s'installer à Barcelone pour créer la filiale espagnole d'une entreprise française dans le secteur de la communication et du marketing. "Avec mon épouse, on a eu l'opportunité de s'installer ici, mais c'est avant tout un choix de vie que nous avons fait", explique-t-il. Après avoir travaillé pendant 5 ans sur Barcelone, la maison mère française a décidé de fermer son antenne catalane. Amoureux de Barcelone et sa qualité de vie, ce franco-espagnol était bien décidé à rester vivre sur place et c'est ainsi qu'il s'est mis à son propre compte. Chez Emmanuel Deleau, l'entrepreneuriat est une seconde nature : "J'ai toujours entrepris et j'ai toujours voulu entreprendre. Même en ayant d'autres activités salariées, j'ai toujours plus ou moins participé dans des projets d'entrepreneuriat. Le désir d'entreprendre, c'est mon ADN."

Mais surtout depuis 6 ans, Emmanuel est à l'initiative d'un club de networking spécialisé pour les chefs d'entreprise : La Peña des Entrepreneurs, "un club d'entrepreneurs créé par des entrepreneurs", résume-t-il. La Peña a vu le jour dû à une insatisfaction : avoir écumé les clubs de networking de la capitale catalane et n'avoir jamais trouvé un club réservé aux chefs d'entreprise comme il l'aurait imaginé. Emmanuel Deleau et son ami Stéphane Guerrero ont décidé de créer le leur : La Peña des Entrepreneurs.

Lepetitjournal.com : Pouvez vous revenir en quelques mots sur la philosophie de votre club ?
Emmanuel Deleau : A Barcelone, on ne trouvait pas de club qui soit réservé aux chefs d'entreprises. On s'est aperçu que lorsque tu te rends à un networking avec 150-200 personnes et que tu es chef d'entreprise, tu es finalement un peu donné en pâture aux commerciaux qui viennent faire leur boulot et veulent donc te vendre des services, ce qui est d'ailleurs normal dans ce type de clubs. Mais très rarement tu as l'opportunité de te retrouver entre chefs d'entreprises, de pouvoir échanger des visions de chef d'entreprise. Même si bien sûr, tu es là pour développer ton business parfois tu as besoin d'un conseil, d'un coup de main, ou tout simplement d'un support. Par définition, un chef d'entreprise est seul : qu'il soit son propre patron ou patron d'une entreprise de 2000 personnes, dans les prises de décisions stratégiques la responsabilité repose sur ses seules épaules. L'idée, c'est donc avant tout d'échanger. Par exemple, un pro de la communication de son entreprise peut buter sur une problématique où ses compétences sont limitées, et c'est peut-être une personne qui travaille dans les cosmétiques qui va lui apporter une solution, en fonction de son expérience propre. Dans la solitude, il est bon de confronter ses idées à celles des autres.

Stéphane et moi avons monté La Peña des entrepreneurs avec l'envie d'échanger avec d'autres. On a donc fait un premier déjeuner en appelant nos amis : on était 6 à table, et puis avec le bouche à oreille, on a été 8-10 et aujourd'hui la Peña regroupe près de 500 entrepreneurs essentiellement basés à Barcelone. Stéphane est rentré en France il y a 3 ans et c'est Philippe de Lagarde qui m'aide actuellement à animer le Club.

D'où vient le nom du club : La Peña des entrepreneurs ?
Le nom m'est venu parce que mon oncle majorquin, qui était architecte, allait obligatoirement tous les mardis déjeuner avec sa Peña. Evidemment c'était bien plus petit, ils étaient une quinzaine. Et dans cette Peña, il y avait un architecte, un commissaire de police, un juge, un cardiologue, un photographe... Toutes ces personnes mangeaient ensemble pour passer un bon moment. Si bien qu'il y avait une cohésion dans le groupe et que lorsque l'un d'entre eux avait  il y avait une problématique, un autre l'aidait à  résoudre le problème, soit via du business, ou via un coup de main à charge de revanche après.
 
Une définition du networking à votre façon ?
Pour moi le networking ça doit être une façon non obligatoire et agréable de faire du réseau. Mais surtout, il faut s'y rendre en pensant apporter de sa personne dans un premier temps, se mettre au service des gens? Et puis directement ou indirectement, à un moment donné, on récupère le service donné auparavant.
 
Donc l'esprit de la Peña, c'est "détente" et "business" ?
Oui, pas besoin d'être coincé, trop sérieux et de mauvaise humeur pour être un bon entrepreneur. On peut tout à fait faire du business dans des conditions sympathiques et c'est pour cela qu'on se réunit autour d'un verre ou d'un déjeuner. Mais aujourd'hui la Peña c'est aussi un terreau de chefs d'entreprises qui sont prêts à partager leurs expériences pour aider de nouveaux et jeunes entrepreneurs.
 
La Peña réunit des membres de quelles nationalités ?
A peu près 75% de la Peña est française ou francophone. Pour le reste, il y a beaucoup d'Espagnols et de Catalans. On est heureux de cette mixité parce que le but de la Peña était d'arriver à mélanger des milieux qui ne cohabitent pas forcément. Ce n'est pas toujours facile en étant entrepreneur français ici, de rencontrer d'autres entrepreneurs catalans ou espagnols.
 
Quelles sont les conditions pour entrer dans la Peña ?
Il y en a seulement deux. Pour entrer à la Peña il faut être patron de son entreprise, que l'on soit salarié ou non.  Aussi il faut entrer dans un numerus clausus, parce qu'on essaye de ne pas avoir de sur-représentation de corps de métier afin de ne pas devenir un club d'avocats ou de comptables (Façon de parler...). En général, la représentation d'une profession est limitée entre 3 et 5 membres. Mais s'ils ont une spécificité, il peut y avoir des exceptions. Sinon à la Peña, il n'y a aucune obligation de nationalité ni de taille d'entreprise, même si nous sommes très axés sur les petites et moyennes entreprises.

La Peña, c'est combien de rendez-vous par mois ?
On a deux rendez-vous par mois : un déjeuner toujours un vendredi, pour marquer la fin de semaine, et depuis deux ans on organise des afterworks, généralement un jeudi soir. Ces rendez-vous sont planifiés de telle façon qu'en général il se passe deux semaines entre le déjeuner et l'afterwork.
A ce propos, le prochain apéro sera exceptionnellement décalé au mercredi 25 juin au lieu du 19, parce que l'un de nos membres organise pour les Français la projection d'Au bout du conte en présence de sa réalisatrice, Agnès Jaoui.
 
La Peña s'est peu à peu développée depuis 6 ans, vous avez d'autres idées en tête ?
Depuis 6 ans, j'essaye de rester à l'écoute de nos membres. D'ailleurs je suis en train de réfléchir en fonction de ce qu'ils me demandent sur l'idée d'organiser ponctuellement des petits déjeuners à thème, avec des présentations concrètes pour mettre en lumière un entrepreneur qui pourrait apporter quelque chose à la majorité. Je pense aussi à offrir des services concrets à nos membres, qui leur serviront au quotidien (mais je ne peux pas en dire plus pour l'instant). On fera évoluer la Peña là où elle nous mènera, on suivra les demandes des membres.
J'aimerais ajouter qu'on est très heureux à la Peña d'accueillir un maximum d'entrepreneurs, et aussi je veux encourager tous ces nouveaux chefs d'entreprises quels qu'ils soient, à venir nous rencontrer.
 
Léa JOURDAN (www.lepetitjournal.com - Espagne) mercredi 11 juin 2014
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Publié le 10 juin 2014, mis à jour le 11 juin 2014
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