

C'est avec un grand sourire qu'Anne Grillo nous a reçus chez elle cette semaine. Cette diplomate chevronnée a pris ses fonctions de Consule générale de France à Barcelone le 1er septembre dernier. Rencontre
Lepetitjournal.com : Quel a été votre parcours jusqu'au consulat de Barcelone?
Anne Grillo : Barcelone est ma première expérience de consule générale, et c'est un peu un aboutissement. J'ai auparavant alterné des postes de diplomate, à Paris auprès des directions des Nations-Unies et d'Asie méridionale, en ambassade à Pékin et tout dernièrement j'ai été adjointe de l'ambassadeur de France au Maroc pendant 4 ans. C'était pour moi un souhait très fort d'avoir une expérience consulaire. Cela correspondait également à ma conviction que l'on ne peut pas envisager de relations entre deux pays en faisant l'impasse sur sa communauté à l'étranger.
Pourquoi votre choix s'est-il porté sur Barcelone?
La circonscription regroupe les communautés autonomes d'Aragon, des Baléares et la Catalogne. La communauté française y est très importante, très diversifiée et bien intégrée. Ensuite, il s'agit d'une région essentielle dans la relation franco-espagnole. On arrivait en période électorale et il est intéressant de débuter en même temps que de nouvelles équipes locales. Et enfin, je l'ai sans doute choisie aussi pour sa dimension méditerranéenne. Arrivant du Maroc, j'étais particulièrement sensibilisée à cette thématique, point de convergence entre l'Orient, l'Afrique et l'Europe.
Vous êtes la première femme consule à Barcelone, cela a-t-il été difficile?
Il est vrai que c'est la première fois dans toute l'histoire du consulat général de Barcelone qu'une femme occupe ce poste. J'en suis fière, et j'ai reçu un accueil très positif, aussi bien de la part des Catalans que des Français. On me l'a fait remarquer parfois, mais toujours en termes très chaleureux et amicaux.
Quel bilan tirez-vous de cette première année ?
J'ai consacré les six premiers mois à faire un état des lieux, connaître ma nouvelle équipe, mes nouveaux interlocuteurs. Je suis parvenue à nouer une relation de confiance avec les autorités locales catalanes, dans tous les domaines : économique, culturel, scientifique, associatif, religieux, entre autres. Et je commence à avoir une idée précise de la communauté française présente ici.
Comment avez-vous vécu le blocage du consulat par les Indignados ?
Avec beaucoup de calme ! Le consulat a été bloqué une journée, le lundi 30 mai. Il a fallu tout d'abord assurer la sécurité des agents et des installations. Nous avons eu ensuite un énorme travail pour gérer les rendez-vous pris ce jour-là. Il faut savoir que nous recevons au Consulat de Barcelone 200 à 300 personnes par jour, dont beaucoup sont des Français de passage en difficulté. Les Indignados ont compris que bloquer le consulat n'était pas en accord avec leurs revendications. Certains ont vu des Français dans la détresse arriver en pleurant. Ils ont finalement cessé rapidement le blocage.
Quelles sont vos projets et vos objectifs?
Je souhaite que le consulat reste l'interlocuteur de proximité pour le quotidien des Français ici, que nous continuions à améliorer la qualité de notre service et que nous tissions un vrai lien entre les différentes composantes de la communauté. Nous devons également continuer notre mission de protection et de sécurité. Je veux également donner une dimension solidaire à notre action, car certains de nos compatriotes sont parfois dans des situations très précaires. Un autre objectif est d'identifier dans chaque communauté autonome de la circonscription quelques domaines ciblés sur lesquels on peut approfondir la coopération. Je souhaite continuer le travail de mes prédécesseurs pour la promotion de la langue française, selon deux axes majeurs: la relance de l'enseignement du français dans les écoles et l'appui du choix de cette langue dans le cadre de la formation professionnelle. Enfin, la préparation des échéances électorales de 2012 représente un énorme travail de planification. Nous voterons l'année prochaine pour les présidentielles et, c'est une nouveauté, pour les députés élus par les Français de l'étranger. J'invite d'ailleurs tous les résidents français à vérifier leur situation électorale dès que possible et en tout état de cause avant le 31 décembre. Et ils ne sont pas obligés de se déplacer, ils peuvent tout faire en ligne.
Propos recueillis par Aurélie CHAMEROIS (www.lepetitjournal.com - Espagne) Vendredi 10 juin 2011
Site du consulat général de France à Barcelone: http://www.consulfrance-barcelone.org/
Lien spécial élections pour les Français de l'étranger: http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/les-francais-etranger_1296/vos-droits-demarches_1395/elections_2490/index.html







