Le changement climatique et la mauvaise qualité de l'air font partie des plus grands défis de nos sociétés modernes. Il ne s'agit pas d'un problème de demain, mais bien d'une préoccupation actuelle : les organismes de vigilance de la santé savent désormais chiffrer le nombre de personnes décédées à cause de la pollution de l'air. Le bilan est alarmant.
(photo domaine public) Déjà En 2014, l'organisation mondiale de la santé (OMS) prévenait : le changement climatique provoquera 250.000 morts entre 2030 et 2050. Actuellement, la norme européenne fixe à 20 microgrammes au maximum le nombre de particules fines par mètre cubique comme limite à atteindre à l'horizon 2020. L'OMS quant à elle, estime qu'il ne faut pas dépasser les 10 microgrammes. Rien qu'en Espagne, le changement climatique couplé à l'augmentation du trafic routier et aux fraudes des limitations d'émissions des automobiles exposeraient 33% de la population à de l'air contaminé au quotidien. Mais d'après l'association Ecologistas en Acción, la santé de 99% de la population est directement ou indirectement affectée par cette contamination.
33.000 morts prématurées par an en Espagne
L'institut DKV de la Vida Saludable et le réseau espagnol du Pacte Mondial ont présenté le 16 juin la sixième édition de l'observatoire de santé et environnement DKV Ecodes. Les experts se sont penchés sur les conséquences directes de la contamination de l'air pour les populations. Le rapport avertit que cette pollution provoque la mort de 33.000 personnes par an en Espagne (seize fois plus que les accidents de la route); des chiffres confirmés par le rapport 2015 sur la qualité de l'air en Europe de l'agence européenne de l'environnement. Les experts ont aussi expliqué que les phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront avec le changement climatique : cyclones, ouragans et tempêtes provoqueront environ 60.000 morts par an.
Entre 48.000 et 52.000 décès en France
En France aussi, la mauvaise qualité de l'air cause des dégâts humains. Le rapport 2015 sur la qualité de l'air en Europe de l'agence européenne de l'environnement chiffre à 52.600 le nombre de morts prématurées dues à des exposions à des particules PM2.5 (diamètre maximum de 2.5 ?m) de dioxyde de nitrogène et d'ozone. Les derniers chiffres de l'agence française de santé publique, communiqués la semaine dernière, estiment quant à eux à 48.000 le nombre de décès annuels liés à la pollution particulaire en France. L'agence précise que la contamination de l'air n'affecte pas seulement les grandes agglomérations. En effet, pour les habitants des zones rurales, la perte d'espérance de vie est de 9 mois en moyenne. Dans les zones entre 2.000 et 100.000 habitants, la durée de vie perdue est de 10 mois en moyenne. Mais d'après l'organisme, le risque pourrait être contrôlé si tout le monde participait : "si l'ensemble des communes réussissait à atteindre les niveaux de PM2.5 observés dans les 5 % des communes les moins polluées de la même classe d'urbanisation, 34 000 décès pourraient être évités chaque année (gain moyen de 9 mois d'espérance de vie)".
Perrine LAFFON (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 29 juin 2016
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