"OUI !" : sept ans de théâtre en français à Barcelone

C'est un rendez-vous qui prend chaque année davantage d'ampleur et d'importance: le « festival OUI ! » de théâtre en français est ainsi devenu une référence à Barcelone, et même au-delà de la capitale catalane. Car le "OUI !" s'étend chaque fois davantage, pour toucher un plus large public : après Badalona, Casteldefelles et San Cugat, les spectateurs de L'Hospitalet de Llobregat pourront aussi profiter de la programmation originale élaborée par Mathilde Mottier et François Vila, avec la représentation de "Petite Zoé" à l'Auditori Barradas (11/02 à 17 heures). Signe supplémentaire de l'envergure croissante d'un festival dont Valérie Nicolas, directrice de l'Institut Français de Barcelone (IFB), a souligné l'importance lors de la présentation de cette septième édition: "Défendre le théâtre en français, c'est aussi défendre la langue française, la francophonie et les cultures francophones". Une reconnaissance tout à fait justifiée puisque, comme le rappelle François Vila, "il n'y a pas de festival de théâtre en français de cette ampleur hors des pays francophones".

Il n'y a pas de festival de théâtre en français de cette ampleur hors des pays francophones

Honneur aux autrices

Du 26 janvier au 11 février prochain, huit spectacles de théâtre en français seront à l'affiche, et au moins autant d'événements (lectures, ateliers de théâtre, rencontres,...). Dans cette logique, l'éditeur "5 sens éditions" publie d'ailleurs en format bilingue bilingue (français-espagnol) le texte de "La cabane de l'architecte", écrit par Louise Doutreligne, dont la pièce sera présentée à l'IFB le 30 janvier. À noter que les autrices occupent cette année une place de choix, puisque 75% des oeuvres sélectionnées ont été écrites par des femmes, à commencer par la pièce  de la Québécoise Rébecca Déraspe, "Ceux qui se sont évaporés", qui ouvrira le festival le 26 janvier à 19h30 dans la grande salle de l'Institut français de Barcelone. L'autrice sera présente pour cette création européenne. "C'est un bel hommage et un privilège de pouvoir présenter, pour la première fois à Barcelone, ce spectacle qui traite avec une grande sensibilité d'un sujet tabou, à savoir les personnes qui choisissent de disparaître", se réjouit Mathilde Mottier. C'est aussi la reconnaissance de la qualité d'un festival où de nombreux artistes viennent d'ailleurs régulièrement, comme c'est la cas Fabian Chappuis, metteur en scène de "Ceux qui se sont évaporés", qui avait participé à la première édition du "OUI !" en 2017.

Un festival enraciné

Depuis ses débuts, le festival a également entretenu une relation particulière avec la salle Dau al Sec de Mercé Managuerra (dans le quartier Poble Sec de Barcelone), qui accueillera cette fois-ci l'oeuvre de Fida Mohissen, auteur et acteur de "Sahada, il y a toujours un ailleurs possible", le 3 février (12h00 et 20h00). La pièce mise en scène par François Cervantes témoigne d'un amour impossible, entre exil, radicalisation et attentats islamistes ; "Un texte courageux et salutaire", note Mathilde Mottier. Dans le cadre d'une "carte blanche au Dau al Sec", Mercé Managuerra a aussi choisi d'interpréter le témoignage très personnel et poétique de Marc Garcia Coté, "La clameur du vide", qui revient sur un épisode dramatique de la vie de l'auteur, confronté à une personne suicidaire voulant se jeter du haut d'un immeuble parisien... Le texte sera présenté le 5 février (20h00) pour la première fois en catalan, comme une exception à la règle, puisque tous les spectacles du festival sont en français avec surtitres en catalan ou espagnol.

Cette collaboration avec le Dau al sec est aussi une preuve de l'enracinement du "OUI !" dans le paysage de la scène dramatique catalane. Y compris à travers la section "Km0", dédiée aux artistes qui résident à Barcelone. Dont Luc Tallieu, auteur et metteur en scène de la vie pleine d'aventures et de passions du "Chevalier D'Eon" (à voir au Reieal Cercle artistic de Barcelona, le 27/01 et 28/01 à 19h00).

Tout le programme est à retrouver sur le site du festival « OUI ! ».