Emmanuel Macron a souhaité le "retour à la démocratie" en Thaïlande en recevant lundi le chef de la junte militaire, le général Prayuth Chan-O-Cha, avec lequel il a signé un accord pour la fourniture d'un satellite d'observation.
Le Premier ministre thaïlandais a été reçu pendant près d'une heure à l'Elysée, au quatrième jour de sa visite en France au cours de laquelle il a notamment été accueilli au siège d'Airbus à Toulouse.
Durant l'entretien, Emmanuel Macron "a exprimé la volonté de la France d’accompagner la Thaïlande, pays ami de longue date et partenaire important de la France en Asie du Sud-Est, sur le chemin du retour à la démocratie, ainsi que son attention à la situation des droits fondamentaux dans ce pays", a indiqué l'Elysée.
Il a noté "l’engagement" de Prayuth Chan-O-Cha "à ouvrir l’espace politique dans un très proche avenir et à tenir les élections d’ici février 2019", a ajouté la présidence.
Avant lui, la Première ministre britannique Theresa May avait également appelé mercredi à des élections "libres et transparentes" en recevant le général Prayuth.
Âgé de 64 ans, ce dernier est à la tête de la junte militaire qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat en 2014. Il a promis des élections générales pour le début 2019 dans le royaume, où "la situation des droits humains se détériore de plus en plus", selon Human Right Watch (HRW).
A l’issue de l’entretien, Emmanuel. Macron et Prayuth Chan-O-Cha ont officialisé des accords sur la fourniture d'un satellite d’observation de la Terre et sur la création d’une entreprise conjointe entre Airbus et Thaï Airways pour le développement d’"un centre de maintenance aéronautique de rayonnement régional", selon l'Elysée.
D'une valeur de 200 millions d'euros, le satellite Theos-II va permettre à la Thaïlande de surveiller l'agriculture, notamment les rizières, et l'érosion du littoral.
La Thaïlande, deuxième économie d’Asie du Sud-Est après l'Indonésie, s'est lancée dans une ambitieuse politique de grands travaux qui intéresse plusieurs grandes entreprises françaises, notamment Thales pour le ferroviaire ou Vinci pour le développement d'autoroutes.
A l’occasion de sa visite au Royaume Uni et en France, le chef de la junte a également pris le temps de rencontrer des membres de la communauté thaïlandaise de chacune des deux capitales qui lui ont réservé un accueil chaleureux. Mais Londres et Paris abritent aussi des réfugiés politiques comme Giles Ungpakorn et Jaran Ditapichai qui ont, l’un est l’autre, organisé des manifestations dénonçant notamment le soutien de la dictature militaire par les gouvernements britannique et français.