Une escort girl bélarusse connue pour avoir promis des révélations sur le rôle de la Russie dans les élections américaines a été entraînée de force en territoire russe par la police alors qu'elle transitait dans un aéroport de Moscou, a affirmé son avocat ce vendredi 19 janvier.
Anastasia Vachoukevitch, plus connue sous le pseudonyme de Nastia Rybka, avait été arrêtée fin février dans la station balnéaire thaïlandaise de Pattaya avec neuf autres étrangers qui organisaient des cours de "formation sexuelle".
Condamnée mardi à une amende, elle a été expulsée de Thaïlande jeudi dans un vol pour Moscou où elle a aussitôt été interpellée dans le cadre d'une enquête pour proxénétisme.
"Ce qui s'est passé est un scandale international", a déclaré à l'AFP Dmitri Zatsarinski, l'avocat d'Anastasia Vachoukevitch. Selon lui, sa cliente "n'a commis aucun crime" et comptait retourner "chez elle" au Bélarus quand elle a été arrêtée.
"Elle a été "traînée hors de la zone de transit (...) vers le territoire russe par des hommes non identifiés", a ajouté Dmitri Zatsarinski, qui a l'intention de porter plainte. La jeune femme est incarcérée dans un centre de détention du sud de Moscou, a-t-il précisé.
Sur Instagram, il a publié une vidéo montrant plusieurs hommes en civil, tentant de faire asseoir de force la jeune femme sur un fauteuil roulant. Alors qu'elle se débat, ils finissent par la porter vers ce qui semble être un ascenseur.
"Nastia Rybka" avait assuré être mêlée à un scandale politique avec le magnat russe de l'aluminium Oleg Deripaska, qui fut proche de l'ex-directeur de campagne du président américain Donald Trump, Paul Manafort.
Elle avait ensuite affirmé être en possession des "pièces manquantes du puzzle" sur les accusations concernant l'aide que le Kremlin aurait apportée à Donald Trump pendant sa campagne électorale.
La détention de "Nastia Rybka" a été prolongée samedi de trois jours. La jeune femme devait être présentée samedi devant un tribunal mais l'audience a été reportée à la demande du parquet, qui a demandé 72 heures pour étudier l'affaire alors que les enquêteurs demandaient qu'elle soit maintenue 30 jours en détention.
"Le tribunal a décidé de prolonger la durée de sa détention de 72 heures", a déclaré la juge du tribunal moscovite de Nagatinski, Natalia Borissenkova, citée par l'agence de presse Ria Novosti.