Des officiers de la police thaïlandaise ont été sanctionnés pour avoir fait la fête avec Sek Loso, un rockeur local interpellé pour possession d'armes, après sa libération sous caution.
"Leurs actions vont à l'encontre de la discipline policière", a expliqué vendredi le porte-parole de la police, Krissana Pattanacharoen.
La police rappelle à ses officiers qu'"ils ne doivent pas agir d'une façon qui prête à penser, de façon erronée, que la police a des relations personnelles avec les suspects", a-t-il ajouté.
Des images du dîner tapageur des deux colonels de police de la province de Nakhon Si Thammarat (sud) avec le musicien, connu sous le nom de Sek Loso, ont circulé sur les réseaux sociaux début janvier.
Le bad boy de la scène rock thaïlandaise, habitué des pages people des magazines pour ses frasques, avait été interpellé le 31 décembre 2017 après la diffusion d'un clip le montrant tirant en l'air devant un temple bouddhiste.
Le chanteur avait aggravé son cas en sortant une arme à feu lors de son interpellation à son domicile à Bangkok. Il avait été transféré à Nakhon Si Thammarat, où se trouve le temple devant lequel a été tourné le clip.
Mais après sa libération sous caution, le chanteur n'en tenant visiblement plus rigueur à la police, avait posté sur Instagram des photos de lui dînant avec les deux officiers de police, les décrivant comme des "frères".
Un troisième officier de police, à Bangkok, a aussi fait scandale sur les réseaux sociaux pour avoir eu les pouces en l'air sur une photo prise au poste avec Sek, lui-même tout sourire. "Merci super-intendant pour avoir rendu ma vie plus facile", écrivait Sek sous la photo.
Comme ses deux collègues du sud de la Thaïlande, il a été transféré le temps de l'enquête disciplinaire.
Sek Loso s'est quant à lui insurgé contre les accusations de traitement de faveur sur la Toile, assurant n'avoir pas été "privilégié par rapport à d'autres".
Les autorités thaïlandaises sont réputées pour leur corruption et le traitement de faveur qu’elles réservent aux puissants. Le cas le plus emblématique est celui de Worayuth Yoovidhya, héritier de la fortune Red Bull, responsable d'un accident meurtrier –contre un policier- avec sa Ferrari en 2012.
Un mandat d'arrêt n'avait été émis que près de cinq ans plus tard par la justice thaïlandaise. Et il a finalement pu s'enfuir à l'étranger.