

Lors de l'envoi la semaine dernière d'un émissaire spécial aux États-Unis, le gouvernement thaïlandais a fait savoir qu'il espérait obtenir une visite officielle du président américain, Barack Obama. Il a par ailleurs cherché à redorer son image auprès d'un de ses alliés historiques, et laissé entendre sa volonté de mettre en place des élections anticipées cette année
Le porte-parole du gouvernement thaïlandais, Panitan Wattanayagorn, a laissé entendre à Washington que des élections anticipées pourraient avoir lieu cette année (Photo DR)
Alors que les États-Unis renforcent leurs intérêts sur l'Asie du Sud-Est, son plus vieil allié régional, la Thaïlande, a invité le président Barack Obama à venir pour une visite officielle. Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a envoyé un émissaire spécial à Washington la semaine dernière afin de convaincre les décideurs américains que le royaume revenait à la stabilité et était prêt à s'engager pour ramener la colère de la rue vers les urnes. "Notre mission est de dire que nous sommes de retour aux affaires", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn. L'administration Obama travaille aujourd'hui à créer de nouveaux liens avec l'Asie du Sud-Est, sentant que le dynamisme d'une région plutôt favorable aux Etats-Unis avait été négligé par Washington en raison de ses préoccupations avec l'Afghanistan et le Moyen-Orient. Barack Obama a promis d'être présent au prochain sommet d'Asie de l'Est, provisoirement prévu pour octobre à Bali, en Indonésie. Un mois plus tard, le président américain devrait accueillir les dirigeants d'Asie-Pacifique dans son État d'origine, Hawaii, pour une rencontre annuelle.
Obtenir une visite officielle du président américain
Panitan a expliqué que la Thaïlande se félicitait du renforcement des relations entre les États-Unis et l'Indonésie, que l'administration Obama considère comme un partenaire idéal en raison de sa population musulmane modérée, et son évolution rapide vers un régime démocratique. Mais Panitan a ajouté que la Thaïlande cherchait également à obtenir une visite officielle du président américain. "Nous travaillons dur pour cela", a-t-il déclaré. "Une visite serait très bénéfique. D'ici là, nous devrions avoir un nouveau gouvernement au pouvoir". Il a également laissé entendre que le gouvernement soutenait l'idée d'élections anticipées cette année, croyant jouir d'une avance dans les sondages en raison de la reprise économique.
Une pression interne toujours présente
Mais le mois dernier, plusieurs milliers de manifestants anti-gouvernementaux Chemises rouges sont retournés dans les rues de Bangkok, leur plus grand rassemblement depuis leur occupation du c?ur de la capitale, en avril et mai 2010, durant laquelle des affrontements avec l'armée avaient fait plus de 90 morts et 2.000 blessés. Les Chemises rouges ont par ailleurs demandé à la Cour pénale internationale d'enquêter sur de possibles crimes contre l'humanité qui auraient été commis durant l'opération militaire. Panitan a rejeté l'initiative en disant que la Thaïlande n'était pas membre de la CPI.
Une élection sera "importante dans le sens où nous pouvons ramener la politique au Parlement et non pas dans la rue", a ajouté le porte-parole du gouvernement thaïlandais, qui a concédé que certains observateurs étrangers pouvaient penser que la Thaïlande est minée par les problèmes internes. Mais il a insisté sur le fait que le royaume s'était engagé au niveau international, avec notamment la récente expédition de casques bleus au Darfour. "Nous essayons de faire en sorte que les turbulences internes ne s'étendent et n'affectent pas nos relations avec nos amis". Les États-Unis ont officiellement évité de prendre parti en Thaïlande. Dans l'intervalle, ils ont concentré leurs efforts à renforcer leurs liens diplomatiques ailleurs en Asie du Sud ? notamment avec l'Indonésie et avec le Vietnam.
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) mardi 8 février 2011







