L'équipe du Petit Journal a eu la chance de rencontrer Manon Audinet et Jason Saunders, membres de l'équipe française qui a participé au SailGP à Christchurch Otautahi.
Bonjour à tous les deux. Est-ce que vous pouvez nous parler de votre rôle au sein de l'équipe ?
Manon Audinet : Je suis Stratégiste sur le bateau de l'équipe Française. Mon rôle est de mettre en place la stratégie en amont pour faire les meilleures manches possibles et par la suite d'ajuster en fonction du vent et des adversaires. Je dois aussi faire attention aux croisements avec les autres bateaux. Tout va très vite et on ne voit pas forcément ce qui se passe.
Jason Saunders : Je suis Flight Controller et je dois faire voler le bateau le plus haut possible afin d’ aller le plus rapidement et sans accident évidemment. Le but de voler est d'avoir moins de trainée dans l'eau et ainsi d’avancer plus vite. Cela semble assez simple, mais c'est plus facile à dire qu'à réaliser. En moyenne, on tourne autour de 70 km/h avec des pointes de vitesse pouvant aller jusqu'à 100 km/h. Tout varie en fonction des conditions.
Pour expliquer à nos compatriotes qui ne sont pas dans le monde de la voile, pourquoi SailGP est si important ?
Jason : C'est le plus grand championnat de voile au monde à bord des catamarans à foils les plus rapides au monde. SailGP c’est 12 événements à travers plusieurs continents. Vous pouvez voir les bateaux les plus performants à la pointe de la technologie et menés par l’élite de la voile internationale.
Comment un Kiwi s'est retrouvé à faire partie de l'équipe française ?
Grâce à ma coéquipière et fiancée Manon. Ça fait maintenant 8 ans que j'habite en France et que je côtoie les membres de l'équipe grâce au Tour de France à la voile. J'ai commencé contre eux au sein de l'équipe Suisse et cette année, j'ai demandé à faire un changement.
Est-ce que tu vois une différence entre leur façon de naviguer et de communiquer à bord et celle des Français ?
Jason : Dans l'équipe Suisse, nous avions plus d'étrangers à bord, donc l'anglais était de rigueur. J'ai eu besoin d'un petit ajustement, mais on est surtout très orienté performance. On laisse nos egos de côté afin de toujours pouvoir nous améliorer.
Manon, tu fais partie des deux femmes à bord avec Amélie Riou. Comment s'est passée ta sélection ?
J'ai fait les J.O. de Tokyo avec Quentin Dela oierre. Quand on a arrêté le projet Olympique, il était déjà sur SailGP. Par la suite, j'ai décidé de passer la sélection pour les femmes à bord. Je connaissais déjà les athlètes de l'équipe, car la voile est un petit milieu et je suis ravie d'en faire partie.
Comment se passe votre préparation étant donné que vous ne pouvez pas vous entraîner entre chaque régate ?
Manon : Dans un premier temps, nous avons accès à toutes les données des autres bateaux, le moindre réglage en temps réel à la seconde près. Les vidéos de chaque équipe donc nous pouvons les débriefer par la suite avec des réunions chaque semaine pour faire progresser le projet. Il y a aussi de la préparation mentale, notamment avec la visualisation pour optimiser au mieux.
Quel est le bilan de votre début de saison ? *
Jason : On a vraiment senti une progression dans l'équipe et on monte au fur et à mesure dans le classement course après course. On est très content de notre niveau technique par rapport aux conditions. On sait que les résultats vont arriver. Il faut juste être patient. Nous visons toujours le podium à San Francisco pour la Grande Finale.
Jason, comment te sens-tu par rapport à cette 9ème course qui se déroule dans ton pays d'origine ?
C'est génial, je suis super content de pouvoir participer à cette course en NZ. En ce moment, je reviens rarement, donc ça me permet aussi de revoir ma famille et de naviguer ici. Les plans d'eau sont magnifiques et les conditions superbes.
Et toi Manon, que penses-tu de la NZ ?
Je n'y ai jamais habité, mais j'y ai passé du temps quand on n'avait pas d'événements sportifs. C'est un pays que j'aime beaucoup et j'adorerai y vivre un jour. C'est aussi la première fois qu'on a pu amener notre bébé à découvrir son deuxième pays. C'est un moment très spécial pour nous et on espère pouvoir revenir à la fin de l'année quand ça sera un peu plus calme.
Est-ce que Jason a eu le temps de vous faire visiter le pays à toi et au reste de l'équipe ?
Manon : Non, malheureusement le timing est trop serré, on est vraiment là pour la performance.
Jason : Ah si quand même ! Je vous ai fait découvrir le café Flat White !
Vous pouvez suivre les aventures de l'équipe de France via leur compte instagram @sailgpfra *L'interview a été réalisée le samedi avant la finale de la 9ème course.
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