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Queen Street et ses artistes : Bruce, guitariste et chanteur

Le Petit Journal AucklandLe Petit Journal Auckland
Bruce et sa guitare à Queens Street, Auckland © Photo Ray Riedel
Écrit par Elise Martin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 août 2018

En France, il est commun pour tout utilisateur des transports publics, de se retrouver à attendre son métro en compagnie d’une petite mélodie. Mieux que la radio, des guitaristes, des chanteurs, des violoncellistes, enjolivent les quais. Auckland ne peut pas connaître puisqu’il n’y a pas de métro. Peut-être était-ce une des raisons de la construction de City Rail Link ? En attendant, la rue principale de Queen Street semble être le meilleur endroit pour exprimer son talent. Nous avons décidé de vous en faire découvrir quelques-un. 

 

Chaque jour, devant TopShop ou de l’autre côté, près du Starbucks, sur Queen Street, Bruce, son ampli et sa guitare enchantent les passants. Certains balancent leur tête en attendant de traverser, d’autres improvisent des petites danses en rentrant dans les magasins, ou chantonnent juste en passant devant lui. Il y en a aussi qui tapotent dans leurs mains, qui s’arrêtent prendre des vidéos et lancent des pièces ou même des billets. Mais il se peut aussi que ce soit des cigarettes ou un médiator. « Un cheeseburger », finalement, c’est peut-être ça la meilleure surprise que Bruce a retrouvé dans son étui. 

Tout droit venu du Brésil, Bruce a l’habitude de se produire, il est musicien depuis 12 ans. Avec Hocus Pocus Machine, son groupe, ils ont fait des concerts, enregistré des DVDs. Mais il arrivait un moment où le guitariste/chanteur voulait plus. La prochaine étape semblait évidente : la tournée autour du monde ! Très occupé et également très dépendant du groupe, c’est tout seul que Bruce est parti pour conquérir le public du monde entier.

 

QUEEN STREET ET SES ARTISTES Le Petit Journal Auckland
Bruce et sa guitare à Queens Street, Auckland © Photo Ray Riedel

 

Et comme première étape, pourquoi faire les choses à moitié ? Direction la Nouvelle-Zélande ! Ensuite ce sera peut-être l’Australie ou l’Asie du Sud. « J’ai déjà fait de la musique dans la rue au Brésil, mais les temps devenaient vraiment difficile. Ici, je pense que je peux gagner un peu d’argent. En général, en 1h30/2h, je fais environ 100 dollars ». Après, chaque jour est différent : s’il pleut, si nous sommes en week-end et même si nous sommes en début ou fin de mois, tout est à prendre en compte. D’ailleurs, c’est le temps le pire concurrent de Bruce « S’il se met à pleuvoir, tout le monde se dépêche de retourner rapidement à l’intérieur. Mais je dois aussi faire plus attention à mon matériel! C’est dans ce genre de situation qu’on se dit que tu dois vraiment aimer faire ça pour jouer dans de telles conditions ». 

 

Et justement, pourquoi être artiste de rue quand on a fait partie d’un groupe ? « Se poser, être là et profiter de l’instant présent, essayer de capter l’attention du public, c’est mon challenge. Finalement, la seule concurrence que je peux avoir, c’est moi-même. Tout le monde a le droit à son moment, c’est le talent qui est récompensé ! ».  La meilleure récompense pour Bruce ? Non, pas le cheeseburger, mais la réaction des enfants quand ils entendent et découvrent ce qu’il joue. « Ils sont capables de capter le feeling de la musique parce qu’ils vivent dans une sorte de méditation que les adultes oublient en grandissant. » L’attitude des enfants est vraiment intéressante et magique pour Bruce, ils donnent de l’attention différemment et avec beaucoup d’admiration.

 

« Ce n’est même pas forcément à cause des chansons mais plus grâce aux sensations. Parce que la set list ce sont des classiques : Pink Floyd c’est ce que je préfère jouer ! Mais tout ce qui est rock et blues, c’est parfait pour attirer le public. Les derniers hits sont aussi une façon de se faire une place, c’est par des cover que les autres peuvent évaluer le niveau. » Et c’est également grâce à ce fameux Pink Floyd que Bruce a eu son meilleur souvenir d’artiste de rue. « Il y avait cette allemande qui m’écoutait depuis un moment et elle a voulu parier avec moi. Elle disait qu’à la prochaine chanson, je ne pourrais pas gagner plus de $5. C’était un mauvais jour, elle avait sûrement raison. J’ai alors joué une chanson des Pink Floyd. Et… je n’ai pas gagné $5. J’ai gagné 11 fois plus ! Avec une chanson, j’ai récolté $55 d’un seul coup. »  

 

Cette fois-ci, il s’est dit qu’être musicien dans la rue était incroyable. Il veut juste se poser un moment. Il a y une différence entre être artiste de rue et artiste dans un groupe « Dans la rue, tu n’as pas forcément d’espérances des passants. C’est normal que tout le monde ne s’arrête pas. Quand les gens marchent dans la rue, ils ne sont pas obligés de me donner de l’attention, contrairement à ce qui peut être espéré des concerts et où la réaction du public est plus gênante. » 

Et pour Bruce, l’aventure ne fait que commencer. Son projet est de jouer dans (presque) toutes les villes du monde ! En attendant qu’il se retrouve dans votre rue, vous pouvez retrouver sur les réseaux sociaux : 

 

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