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La secte chrétienne de Gloriavale perd son leader historique

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La communauté Chrétienne de Gloriavale
Écrit par Axelle Martin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 août 2018

Le décès de Neville Cooper, le 15 Mai 2018, fondateur des Cooperites en 1969 remet la secte néo-zélandaise sur le devant de la scène. Le petit journal vous donne les éléments essentiels de ce phénomène d'actualité. 

Qui sont les Cooperites? 

Les Cooperites ou la Communauté Chrétienne de Gloriavale est un groupe religieux chrétien vivant tout à fait reclus et de façon autosuffisante sur la côté Ouest de l'île du sud. Neville Cooper l'a officiellement présidé jusque dans les années 2010 et ce malgré un nombre un important de faits divers autour de la secte : violence, viol, harcèlement sexuel et psychologique ou encore extorsion de ces membres.

Les 50 familles composant la communauté - soit environs 520 personnes - vivent dans l'application stricte des principes de la Bible. Tous suivent un mode de vie rigide : les rôles sont répartis selon les genres, l'accès à l'information, à la technologie et au monde extérieur sont restreints. Malgré ces limitations, le groupe religieux a su constituer un panel d'entreprises capable de subvenir aux besoins de ses membres. En contrepartie, ceux-ci travaillent gratuitement pour le Trust. Classée en tant qu'organisation caritative et église, les Cooperites ne sont pas soumis à l'impôt. Leur fortune est estimée à 40 millions de dollars. 

Les dérives sectaires de la communauté de Gloriavale

La comparaison avec les sectes Mormons ou Amich se tient dans le style de vie mais s'arrête rapidement. Ces deux groupes sectaires américains ont développé leurs propres doctrines. Les Cooperites sont en réalité des chrétiens ultra-conservateurs. Cependant, certains éléments conduisent à les qualifier de secte : 

  • Le leadership exclusif et indiscutable composé par un groupe restreint exclusivement aux hommes est à la tête du conseil d'administration.
  • La séparation du reste du monde et sa diabolisation.
  • L'exclusivité : il n'y pas de salut en dehors du groupe, les membres qui ont fui sont des "traîtres damnés". 
  • Le contrôle de l'information : à titre d'exemple, les membres n'étaient pas au courant et refusaient de croire à l'inculpation pour viol de leur leader Nerville Cooper en 1995 - ce dernier n'a effectué qu'une année en prison.  
  • Le contrôle social et psychologique notamment par l'intimidation y compris des anciens membres ou de personnes extérieures à la secte : ainsi, un libraire de la région de Gloriavale a dû retirer de ses étalages un ouvrage critiquant ouvertement le guide spirituel de la communauté. 

La secte de Gloriavale tient le devant de la scène médiatique depuis une dizaine d'années : reportages, articles ou encore interviews d'anciens adeptes, tous témoignent des dérives radicales. Face aux accusations successives et répétées, le gouvernement a enquêté à partir de 2015. Dix-huit mois plus tard, un accord sous forme de cahier des charges a été signé entre les Cooperites et la commission spéciale. On peut toute fois s'étonner de la souplesse du texte et de la marge d'action laissée aux membres dirigeants. Comme le souligne Anke Richter dans son article du Spinoff sur le sujet, le gouvernement ne semble pas avoir appris des épisodes sectaires intervenus précédemment.

Le décès du fondateur et leader de la secte pourraient avoir des conséquences importantes pour ces 50 familles : implosion de la communauté de Gloriavale? Raidissement du groupe dirigeant autour du legs de Neville Cooper? Le futur de la Communauté Cooperite est incertain.

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