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Grégoire Putz, SIFA NZ & Australie : « L’enjeu logistique est vital »

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« Nous avons une responsabilité particulière dans la mise en œuvre d’une réponse efficace à apporter à la crise puisqu’une partie importante de notre activité relève du transport de médicaments et de matériel médical »
Écrit par SIFA Logistics
Publié le 22 mars 2020, mis à jour le 28 avril 2020

Alors que les restrictions sanitaires sont exceptionnelles, le transport de marchandises doit aussi faire face, partout dans le monde, à cette situation inédite. Dès lors, comment cette crise sanitaire se répercute-t-elle sur ce secteur d'activité ? De quelle manière les entreprises font-elles face à la pandémie ? Grégoire Putz, directeur des branches Australiennes et Néo-Zélandaises chez SIFA Logistics, spécialiste du transport maritime et aérien notamment depuis et vers la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les îles du Pacifique, répond à nos questions sur ce contexte singulier.  

lepetitjournal.com : Bonjour Grégoire, en tant qu’entreprise de transport, comment êtes-vous impactée par la crise mondiale du Coronavirus ?

Grégoire Putz : En tant qu’entreprise à vocation internationale, nous sommes bien sûr directement concernés par la pandémie. Dans un premier temps, nous avons tout mis en œuvre afin d’anticiper l’entrée en vigueur des mesures restrictives. Dès les premières alertes, nous avons élaboré un plan susceptible d’assurer la continuité de nos activités, en nous basant d’ailleurs sur le scénario le plus astreignant. Concrètement, cela allait de la vérification du parc informatique « back-up », jusqu’à la mise sur pied d’une journée test de télétravail afin de tester les nouveaux processus et mode de communication des équipes. La deuxième phase concernait nos partenaires, fournisseurs et sous-traitants afin de les impliquer dans cette mutation et nous assurer qu’ils étaient en mesure d’adopter les nouvelles dispositions. Dans un troisième temps, nous avons précisément défini un certain nombre de mesures sécuritaires afin de sensibiliser et protéger nos collaborateurs.

Globalement, j’ai le sentiment qu’en tant qu’entreprise française, nous avons davantage anticipé la situation que les entreprises locales très probablement du fait d’être plus directement concerné de donc de suivre la situation de plus prêt.

Au niveau de votre secteur d’activité, comment cette crise sanitaire se répercute-t-elle ?

La pandémie est mondiale, notre activité aussi. Or avec plus de 600 collaborateurs dans le monde dont un quart en France, le Plan de Continuité d’Action a pris une toute autre ampleur en métropole. Outre les aspects opérationnels déjà évoqués, nous avons une responsabilité particulière dans la mise en œuvre d’une réponse efficace à apporter à la crise puisqu’une partie importante de notre activité relève du transport de médicaments et de matériel médical. De ce fait, il ne peut être question de réduire la voilure et d’attendre que la tempête se calme. Le challenge est, au contraire, de garantir plus que jamais la qualité de nos services, la réactivité de nos équipes et la rapidité de nos interventions car l’enjeu est littéralement vital.

 

Nous avons une responsabilité particulière dans la mise en œuvre d’une réponse efficace à apporter à la crise puisqu’une partie importante de notre activité relève du transport de médicaments et de matériel médical 

 

Comment y parvenez-vous ?

Pour y parvenir, nous organisons les équipes en shift (roulement horaire) de travail afin de réduire les regroupements et respecter les règles de distanciation sociale. Surtout, nous faisons en sorte d’être en mesure de travailler sur l’ensemble des fuseaux horaires pour assurer un gain de temps maximal dans la chaîne d’approvisionnement.

Les compagnies aériennes et maritimes sont des partenaires essentiels pour vous, or on sait qu’elles sont elles-mêmes fortement déstabilisées par le contexte actuel.  

Pour être totalement honnête, nous naviguons à vue. Les annonces arrivent au compte-gouttes. La réalité évolue en permanence et, finalement un peu comme tout un chacun, nous tentons de recouper les informations afin d’avoir une vue la plus fiable possible de la situation. Le trafic aérien passagers a largement diminué et cela influence les « slots de fret » disponibles. Par ailleurs, les prix ont connu une flambée puis s’avèrent désormais très volatiles. Concernant le transport maritime, l’impact de la crise est encore réduit, du moins en l’état actuel des choses.

Comment voyez-vous la suite des événements ?

Quoi qu’il advienne, je pense qu’il y aura un avant et un après Coronavirus, pour le commerce international, pour SIFA et, sans doute aussi, pour nous tous en tant que citoyens. Même s’il est bien difficile aujourd’hui d’en imaginer l’impact réel et persistant. On prétend que les grandes avancées naissent souvent au départ de situations de crise. Sans vouloir me projeter aussi loin, je constate simplement que les mesures actuelles nous ont amenés, chez SIFA, à nous interroger sur un certain nombre de nos "process", à imaginer puis à mettre en place en un temps record de nouveaux modes de fonctionnement, à relever des défis inédits que nos clients nous soumettent au jour le jour. À ce titre, au-delà de son lot de malheurs et d’angoisse, la crise du Coronavirus s’avèrera peut-être aussi source de progrès.

 

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