« Raviver, reconnecter et revitaliser » tels étaient les ambitions de TRENZ Hui, le salon des professionnels du tourisme qui a eu lieu à Ōtautahi Christchurch, en Nouvelle-Zélande, les 5 et 6 mai dernier. Plus de 700 personnes y ont participé, avec pour objectif de partager leurs expériences et de débattre sur l’avenir du tourisme.
Sandrine Feillet, co-fondatrice de l’agence réceptive franco-néo-zélandaise Antipodes Travel, a fait le déplacement depuis Dunedin pour saisir cette occasion de retrouver la grande famille du tourisme. Elle revient pour Le Petit Journal Auckland sur cette édition 2021.
Ce Hui (« rassemblement » en Māori) s’est déroulé sur deux jours à Christchurch, avec pour maîtresse de cérémonie la journaliste charismatique Hilary Barry (de l’émission Seven Sharp). Habituellement, TRENZ permet chaque année aux professionnels du tourisme et des médias (la plupart venant de l’étranger) de rencontrer les prestataires locaux lors de trois jours de rendez-vous en tête à tête. Un vrai speed-dating touristique !
Y ayant participé plusieurs fois, je savais que cette année serait différente avec les frontières fermées. Mais plutôt que de transformer TRENZ en salon virtuel, Tourism Industry Aotearoa (TIA) a maintenu l’événement sous la forme de journées d’échange et d’ateliers sur différents sujets : mieux connaître ses clients, prendre soin de soi, le tourisme durable, soutenir les communautés locales. Vu les sourires et les accolades dès l’ouverture du salon, on se rend compte qu’on avait grand besoin de reconnecter « en vrai ».
Christchurch avait mis en avant sa gastronomie locale lors des repas servis à TRENZ (y compris d’excellents macarons !) et sa scène artistique avec une prestation poétique remarquée de Tūmahana. Ce spectacle qui raconte l’histoire de la Création par la tribu de Ngāi Tahu, mêle musique, danse, Taonga Pūoro (instruments de musique traditionnels Māori) et arts visuels, accompagné par l’orchestre philarmonique de Christchurch.
J’ai eu le plaisir de retrouver Kevin, un français installé à Akaroa et très impliqué dans la protection des manchots avec Pohatu Penguins. Il y avait aussi d’autres agences réceptives qui se battent, comme nous, pour rester ouvertes et prêtes à la réouverture des frontières. On a parlé de la bulle Trans-Tasman bien sûr, mais la question que tout le monde avait sur les lèvres était : quand et comment Aotearoa va-t-elle ouvrir plus largement ses portes ? Il n’y a pas eu de réponse officielle mais il faudra certainement attendre que la plus grande partie de la population soit vaccinée.
D’après la dernière étude de TIA publiée à l’occasion du salon, les entreprises du tourisme ont vu leurs revenus diminuer par deux, et perdu en moyenne 4 employés sur 10 ces 12 derniers mois. Cette étude a mis en avant les souhaits du secteur : l’importance d’un leadership clair, d’une coopération entre tous les partenaires, et de l’aide du gouvernement.
Ce qui s’est traduit par l’annonce du Ministre du Tourisme, Stuart Nash, d’une enveloppe de 200 millions de dollars pour soutenir et transformer l’industrie du tourisme sur le long terme. Les aides iront à certaines régions particulièrement touchées, notamment dans l’Île du Sud, mais aussi aux petites entreprises, aux projets de développement Māori, aux organisations régionales du tourisme et au soutien psychologique. La santé mentale a d’ailleurs largement été abordée à TRENZ, avec la brillante présentation donnée par Lucy Hone sur la résilience.
TRENZ Hui a montré que le COVID-19 n’avait pas affecté tout le monde de la même façon, certains s’en sortant mieux que d’autres. Mais il est important de rester unis, au sein des acteurs du tourisme mais aussi plus largement dans la population qui ne voit pas forcément d’un bon œil l’ouverture des frontières. Comment accueillir à nouveau les touristes étrangers, en faire mieux profiter la communauté, et de manière plus éco-responsable que par le passé : tel est l’enjeu de l’avenir du tourisme en Nouvelle-Zélande !