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Nouvelle-Zélande : elle raconte son confinement en auberge de jeunesse

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Écrit par Laure Giraud
Publié le 27 mars 2020, mis à jour le 27 mars 2020

Comme des dizaines d’autres français(es), Laure Giraud est actuellement confinée dans une auberge de jeunesse en Nouvelle-Zélande. Une auberge un peu particulière néanmoins, dans le sens où elle ne comprend aucun dortoir mais bien une chambre individuelle pour chacun de ses membres. Au YWCA, on lutte également pour l’égalité des genres et on donne de la voix aux femmes et ce depuis 140 ans. Mais alors comme s’organise la vie en confinement dans cette auberge pas comme les autres ? Quel est l’état d’esprit de ses résidents ? Témoignage. 

Lundi 23 mars 2020 : La Nouvelle-Zélande passe en niveau d'alerte 3

Ça y est. Le mot est lancé et se répand assez rapidement parmi les résidents. Meeting ce soir, à 19h, sur le parking intérieur : « On nous donnera les nouvelles règles de vie en communauté dans l’auberge et dans le pays et on tentera d’apaiser les craintes » m’explique une autre pensionnaire de l’auberge.

Kerry, la manager, prend alors la parole en commençant par nous dire qu’elle nous aime et qu’elle est là pour nous protéger. Dans cette perspective, elle prend la décision de venir s’installer avec nous dans l’auberge. Sa voix porte loin, et c’est tant mieux, car nous observons plus ou moins bien la distanciation sociale, faisant de notre groupe de résidents un essaim éparpillé.

 

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Sur les visages, des sourires se mélangent aux lèvres crispées et tendues. Kerry nous rassure, place une petite blague puis redevient sérieuse, le tout en énumérant les règles principales : 2 mètres de distance entre chaque personne, pas plus de 6 en même temps dans la cuisine, on se lave les mains régulièrement, on utilise le gel hydroalcoolique et tousse dans son coude. Kerry nous présente finalement Catherine, une spécialiste de la gestion de crise et des catastrophes. Venue pour aider, Catherine est pointue, sérieuse et méticuleuse. Les résidents s’accrochent à ses lèvres et je crois que nous y trouvons toutes du réconfort.

À la fin du meeting, si les visages sont légèrement moins crispés, les corps restent toutefois tendus. Nous savons tous que l’alerte 3 ne fait que préparer au niveau 4 qui doit commencer dans 48h.

Mercredi 25 mars 2020 : À l'heure du confinement

Il est aux alentours de 18h30 lorsque nous recevons tous le même message d’alerte du gouvernement Néo-Zélandais. Personnellement, j’ai frôlé la crise cardiaque deux fois, de l’inconvénient d’avoir deux numéros de téléphone. Il n’est pas encore 19h que nombre de résidents sont déjà sur le parking, patientant à 2 mètres de distance les uns des autres. Cette fois-ci, il y a moins de monde, certains préférant rester dans leur chambre et écouter à la fenêtre. Les visages sont anxieux et j’avoue avoir moi-même un peu de mal à sourire.

 

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Kerry nous lit à haute voix les nouvelles directives du gouvernement : respecter les règles, rester à la maison, agir comme si nous avions le Covid-19 ; avant d’ajouter : « À partir de 23h59 ce soir, l’endroit où nous sommes est l’endroit où nous devrons rester jusqu’à la fin du confinement ». Dès lors, s’en suit une vague de départs précipités : les personnes qui veulent quitter le pays pour rentrer chez elles – et qui ont la chance d’avoir trouvé un vol – font leurs valises en vitesse, de même que ceux qui ont trouvé un autre type d’hébergement - plus privé, avec moins de monde, ou en dehors de la ville.

Enfin, pour celles et ceux qui désirent rester, Kerry annonce qu’elle instaurera une page Facebook pour que nous soyons tous en lien, que nous organiserons des activités communes mais toujours en accord avec les principes de précautions, qu’elle promet de se mettre à chanter etc. Le plus important étant que nous nous sentions bien et en sécurité.

 

Vous souhaitez vous aussi témoigner ? Partager votre expérience pendant cette période de confinement ? Écrivez-nous dès à présent à : auckland@lepetitjournal.com

 

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