Depuis quelques semaines, le prix de l’essence et surtout du diesel ont beaucoup augmenté dans les stations-services françaises. Le diesel est le carburant le plus vendu. Et face à cette hausse des prix, les français expriment de plus en plus leur colère. Beaucoup pensent que l’État est le principal responsable de cette situation.
En effet en 2018, les taxes ont augmenté de 7 centimes pour le diesel et de 4 centimes pour l’essence, et le gouvernement va au fur et à mesures imposer des taxes sur le carburant jusqu’en 2022.
Pourquoi la hausse ?
Le but du gouvernement : aligner les taxes du diesel sur celles de l’essence. Le diesel était moins taxé jusqu’à il y a 5 ans. L'État a beaucoup encouragé les français à utiliser des voitures qui roulaient au diesel, en pensant qu’elles polluaient moins car elles consomment moins de carburant que les voitures à essence. Mais dans les faits, le diesel rejette d’autres types de polluants, dont des particules fines. Ces mêmes particules qui provoquent la mort d’environ 48 000 français chaque année.
Ainsi, depuis 2014, avec la loi sur la transition énergétique, le gouvernement a complètement changé ses politiques par rapport au diesel et veut augmenter toujours plus les taxes. Le Président Emmanuel Macron explique qu’il va continuer d’augmenter ces taxes afin de lutter contre la pollution, et que l’argent récolté va servir à financer cette lutte. Mais dans les chiffres, seulement 20% de la somme financera directement la transition énergétique. Et le reste de l’argent récolté ira directement dans le budget de l’État.
Cette controverse nourrit directement les arguments de l’opposition, en assenant que la transition énergétique servirait de prétexte pour renflouer les caisses de l’État.
En 2019, les taxes augmenteront de 6 centimes pour le diesel et de 3 centimes pour l’essence.
Mais ce qu’il faut bien voir, c’est que seulement 25% de ces taxes reviendraient à l’État, les 75 autres % des prévisions actuelles s’expliquerait par l’augmentation générale du prix du baril. Depuis 2016, le prix du pétrole a quasiment triplé, et ne prévoit malheureusement pas de baisser sa cadence d’inflation.
Quelles conséquences ?
La colère des français s’expliquerait dans les conséquences que ces taxes auront sur leur quotidien. Par exemple, les salariés qui ont besoin de leurs voitures pour aller au travail, surtout ceux qui habitent dans des zones rurales verront leur pouvoir d’achat baisser. Les chauffeurs routiers et les propriétaires de voitures roulant au diesel seront doublement touchés, car ils payent leur carburant plus cher, mais surtout parce que leur voiture a subitement perdu beaucoup de valeurs. De plus, la ville de Paris a pour projet d’interdire la circulation de voitures diesel dans ses rues d’ici 2024.
C’est pour toutes ces raisons que le mouvement des Gilets Jaunes a vu le jour, invitant les français à bloquer les routes ce samedi 17 novembre. Les organisateurs parlent d’un mouvement apolitique. Pourtant, les partis du Rassemblement National, des Républicains et de La France Insoumise ont participé aux rassemblements ce weekend.
Si la mobilisation n’était pas au niveau attendu, c’est quand même plus de 287 000 manifestants qui sont descendus dans la rue samedi, partout en France. 409 personnes - dont 28 policiers, gendarmes ou pompiers - ont été blessées, et parmi elles, 14 le sont gravement. En Savoie, une manifestante a été tuée après avoir été renversée par une voiture.
Invité au JT de France 2, Édouard Philippe réaffirme que malgré la colère « le cap sera tenu ».
Et ensuite ?
Pour tenter de calmer le mouvement, le gouvernement travaille sur plusieurs mesures et quelques pistes ont déjà été évoquées. La première, qui est déjà prévue, c’est l’augmentation du chèque énergie, une aide de 150 euros en moyenne pour payer les factures d’électricité, de gaz, de fuel… En 2019, le chèque énergie augmentera de 50 euros. Près de 4 millions de ménages en bénéficient actuellement. Le gouvernement parle aussi de financer 1 million de primes à la conversion au lieu des 500 000 prévues d’ici 2022. Autre mesure évoquée, la défiscalisation des aides sur le carburant, qui permettrait aux employeurs d’aider les salariés aux revenus modestes, déjà en place dans les Hauts-de-France. Enfin, selon Bruno Lemaire, les distributeurs se sont déjà engagés à baisser le prix des carburants au jour le jour en fonction du prix du baril.
Et vous, loin de la France, pensez-vous que le gouvernement a raison d’augmenter les taxes sur le carburant ?