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Saint-Valentin : Yannis Gounaridis, joaillier, une profession en or

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BDL
Écrit par Tony Hapetian
Publié le 10 février 2021, mis à jour le 11 février 2021

Pour certains la Saint Valentin est synonyme de fête purement commerciale. Pour d’autres elle remémore des souvenirs douloureux comme celui de n’avoir reçu aucune carte d’amour à l’école primaire.

Dans tous les cas, l’indémodable fête des amoureux aura bel et bien un goût amer pour tous cette année en vue du contexte sanitaire. Le dictionnaire Larousse définit l’amour comme le fait d’avoir pour autrui ou quelque chose de l'affection, de la tendresse, de l’amitié. Pour autant, quiconque a eu la chance de ressentir ce sentiment aussi puissant que dévastateur connaît aussi la complexité de définir ce terme totalement irrationnel. Un sentiment effectivement puissant mais qui n’a pas été épargné par la covid-19. Peu à peu, les bars, restaurants, boîtes de nuits, et de manière générale les lieux de rencontre physiques ont été troqués par des “Apéros zoom” et des rencontres virtuelles aux risques réels.

Le risque de ne plus ressentir cette alchimie qui n’est possible qu’à travers un échange de regard, une odeur de parfum, une danse, ou encore une nuit à la belle étoile lorsque le couvre-feu n’était encore qu’un terme de guerre.

Tony Hapetian

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Les bijoux pour lui sont une affaire de famille. Yannis Gounaridis, représente la 3ème génération dans la profession. Le natif de Thessalonique revient sur son parcours et nous confie ses sources d'inspiration pour les créations de sa marque “Bord de l’eau”.  

Saint Valentin joallier thessaloniki

Avant de vous présenter, pouvez-vous nous dire ce qu’est concrètement un joaillier ?

Dans un premier temps, le joaillier fabrique des bijoux  à base de métaux précieux ou semi-précieux.  Avant de façonner ces matériaux nobles, il y a tout un processus de design et de création. Le but est de bien sûr les commercialiser par la suite.

Qui est Yannis Gounaridis et depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?

Je m’appelle Yannis Gounaridis, j’ai 35 ans et j'habite à Thessalonique, ville dont je suis originaire. Je suis joaillier de profession depuis toujours. C’est un métier profondément ancré dans notre famille, je suis fier de représenter la 3ème génération d’un savoir-faire unique.

 Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai été à l'école de Thessalonique durant mon enfance. Ensuite j’ai intégré l’école privée d’art Mokume à Athènes, école dans laquelle j’ai passé 4 ans. J'y ai appris le métier de joaillier, j’ai obtenu un diplôme dans la technique et le façonnage du métal.

Créateur et chef d'entreprise: comment cela se passe au quotidien ?

Aujourd’hui j'ai deux magasins tous deux situés à Thessalonique, dont un en format workshop (atelier-vent) et un autre en format galerie (exposition-vente).

J’emploie 5 personnes à ce jour, ce sont des personnes que je connaissais déjà dans le passé, nous ne sommes pas seulement collègues de travail, nous sommes des amis. Nous entretenons une excellente relation, dans ce métier, comme tout autre d’ailleurs, c’est primordial.

Vous représentez la nouvelle génération d’un savoir-faire hors pair dans ce domaine. Votre famille a-t-elle contribué à votre réussite ?

J’ai fait mes armes à l’école privée de Mokame, mais il est vrai que j’ai beaucoup appris de mon père et ainsi que mes grands-parents, ils m’ont accompagné tout le long de ma formation et m 'ont transmis ce savoir-faire unique.

Pourquoi un nom français pour votre entreprise (Bord de l’eau) ?

Il y a bien sûr le lieu de nos boutiques qui rentre en compte, elles sont situées près du port de Thessalonique donc au “bord de l’eau”. La deuxième raison est que je suis amoureux de  la culture française, j’aime son esprit de créativité, l’état d’esprit français en général, c’est un pays d'art, de couleur, d’histoire. J’ai eu la chance de me rendre dans la capitale (Paris) pour des expositions ainsi que pour les vacances, et j’en suis tombé amoureux.

Saint Valentin joallier thessaloniki

Quelles sont les 3 principales qualités d’un bon joaillier ?

Au-delà de l’aspect technique il faut aimer ce qu’on fait c’est un métier de passion, s’il n’y a pas d’amour il n’y a pas d’inspiration et donc pas de création. Il est impératif de prêter attention à ce que l’on fait, de sans cesse se demander comment on peut améliorer le design de nos bijoux, renouveler notre création. C’est une profession ou il faut se réinventer chaque jour.

De plus, Il est nécessaire d’avoir un bon groupe, avec une bonne alchimie, cette alchimie est indispensable dans la création. J’ai la chance d’avoir un groupe constitué de personnes spécialisées dans chaque tâche, que ce soit le façonnage, le design ou la vente.

Quelle est votre journée type ?

Je marche un peu le matin pour débuter ma journée, afin de m’aérer l’esprit. Ensuite arrive la partie un peu moins fun mais nécessaire qui est de gérer toute la paperasse de l’entreprise, je paye les factures, je gère la comptabilité des boutiques.

Après m'être occupé de ces tâches un peu fastidieuses, je me consacre concrètement à mon métier, je réfléchis à de nouveaux designs, de nouvelles collections, on fait des séances photos de nos produits pour les publier sur notre site internet, on crée également de nouveaux produits.

Ou trouvez-vous votre inspiration pour créer vos bijoux ?

Chaque moment de la journée peut être une inspiration. Cela peut être en me promenant sur le port de Thessalonique par exemple. Je m’inspire logiquement des créatures marines car elles sont en concordance avec le cahier des charges de nos bijoux. Rien que le fait de me poser sur le port, ou n’importe ou au bord de la mer me permet de me ressourcer et donc de m’inspirer.

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Votre métier est une passion, en avez-vous d’autres ?

Je fais beaucoup de randonnées en montagne, j’affectionne particulièrement le mont Olympe pour cette activité. J’adore voyager aussi, même si ces derniers temps c’est compliqué. J’adore aussi écouter de la musique, ça peut être de la musique grecque à des variétés françaises en passant par le jazz, j’apprécie tout type de musique. 2020 était une année particulière pour les commerçants, une majorité d’entre eux ont souffert durant la pandémie. Comment avez-vous vécu la crise du Covid ?  Effectivement certains amis commerçants ont beaucoup souffert durant cette crise, nous avons eu plus de chances de ce côté-là, nos magasins n’ont pas trop été affectés par la pandémie, puis on a la chance d’avoir un bon vendeur !

Cela a été surtout un problème psychologique plus qu’autre chose, le fait de ne pas pouvoir voyager, bouger, voire certains amis. Mais nous avons la santé, aucun employé n’a été contaminé, c’est le principal

Dans certains pays, le métier de joaillier est en voie de disparition. Etes-vous inquiet pour l’avenir de la profession ?

Oui bien sûr que je suis inquiet. La nouvelle technologie arrive progressivement dans notre profession, elle peut apporter bien entendu des choses positives mais il manque tout de même cette touche d'authenticité et de romantisme que seule la main humaine peut rajouter.

Saint Valentin joallier thessaloniki

 

 

 

tony Capetian
Publié le 10 février 2021, mis à jour le 11 février 2021

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