Entre élection historique à Bruxelles, colère persistante dans le monde agricole et rebondissements du scandale OPEKEPE, l’actualité a été dense et déterminante. Voici l’essentiel à retenir avant les rendez-vous majeurs des prochains jours.


Pierrakakis, premier Grec élu à la présidence de l’Eurogroupe
Moment historique à Bruxelles : Kyriakos Pierrakakis, ministre grec des Finances, a été élu à l’unanimité président de l’Eurogroup, l’instance qui coordonne les politiques économiques des pays de la zone euro et prépare les sommets mensuels des ministres. Il devient ainsi le premier Grec à occuper ce poste, seize ans après la crise de la dette qui avait mis en péril l’appartenance du pays à l’euro. Pierrakakis – qui a pris ses fonctions le 12 décembre pour un mandat de deux ans et demi – avait déjà présenté ses priorités :
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avancer vers une Union de l’épargne et de l’investissement,
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accélérer la transformation numérique,
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répondre aux enjeux démographiques.
Son élection a été facilitée par le retrait du Belge Vincent Van Peteghem, un choix manifestement lié aux tensions autour des 210 milliards d’euros d’actifs russes gelés. Le ministre grec a déclaré que les vieilles divisions européennes – Nord/Sud, Est/Ouest, « fourmis frugales » contre « cigales dépensières » – s’étaient estompées.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a salué « un jour de fierté pour la Grèce », voyant dans cette élection un jalon sur le chemin du redressement du pays. Le président de la République, Konstantinos Tasoulas, a également félicité Pierrakakis, estimant que ce succès reflète la « reconnaissance du prestige » retrouvé de la Grèce. Même Alexis Tsipras, en pleine préparation de son retour politique, a appelé pour le féliciter.
Mobilisation agricole : colère unanime et dialogue en panne
Les protestations des agriculteurs continuent partout dans le pays. Les retards de versement des aides – largement attribués au scandale OPEKEPE – et la hausse des coûts de production nourrissent une contestation qui ne faiblit pas. Le chef du gouvernement a invité les représentants du secteur à une rencontre :
« Je vous attends lundi à 17 h, quelle que soit la délégation désignée. »
Mais les agriculteurs ont refusé l’invitation, préférant transmettre d’abord leurs demandes par écrit. Ils exigent des réponses claires avant toute réunion.
Mitsotakis a alors répliqué :
« Le dialogue ne peut pas se faire sous forme d’ultimatum. »
Scandale OPEKEPE : l’audition explosive de George Xylouris
L’examen de George Xylouris, a créé l’agitation attendue. Soupçonné d’être l’un des principaux bénéficiaires de détournements massifs de subventions agricoles, il avait refusé de comparaître auparavant. Face à la commission parlementaire, il a alors répondu de manière sélective, invoquant son droit au silence dès que les questions devenaient sensibles. L’opposition – menée par Zoi Konstantopoulou (Course of Freedom) – l’a pressé de s’expliquer sur l’origine de sa fortune et ses liens avec la Nouvelle Démocratie. Un procureur d’Athènes a ordonné une enquête préliminaire urgente pour déterminer si son refus de répondre constitue un faux témoignage.
Le chiffre de la semaine : la Grèce, championne des taxes indirectes
Le dernier rapport de l’OCDE souligne deux faiblesses structurelles du système fiscal grec :
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une dépendance excessive aux taxes indirectes (40,7 % des recettes, contre 31,2 % en moyenne OCDE),
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des cotisations sociales élevées.
En 2024, les recettes fiscales représentaient 39,8 % du PIB, bien plus que la moyenne OCDE (34,1 %). La Grèce figure ainsi au 10ᵉ rang des pays les plus taxés.
À venir
16/12/2025 — Grèves
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Poursuite de la mobilisation agricole.
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Grève générale de 24 heures dans la fonction publique.
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Arrêt de travail des chauffeurs de bus d’Attique mercredi.
18/12/2025 — Conseil européen
Mitsotakis sera à Bruxelles pour un sommet consacré à l’Ukraine et au Moyen-Orient.
18/12/2025 — Concert de Noël
Les formations musicales de l’ERT joueront des classiques de saison au Mégaron d’Athènes.























