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Après la catastrophe ferroviaire, les grecs veulent connaître les responsables 

Manifestations à AthènesManifestations à Athènes
Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 12 mars 2023, mis à jour le 13 mars 2023

Depuis le tragique accident qui a entraîné la mort d’au moins 57 personnes près de Tempé dans le centre de la Grèce, des millions de grecs ont mené des grèves et des manifestations dans tout le pays. Secoués par cette tragédie, les grecs en colère tentent de comprendre qui sont les responsables

 

Une erreur humaine

Les autorités grecques ont partagé différents enregistrements audio dans lesquels on entend la conversation entre le chef de gare et le conducteur peu avant la collision entre les deux trains. Selon leur bref échange, le conducteur reçoit comme information de continuer sur sa voie et de ne pas tenir compte de la signalisation montrant un feu rouge et de continuer ainsi jusqu'à Neous Porous. Le conducteur a également essayé de rentrer en contact avec le train de marchandise arrivant en sens inverse mais sans succès. Le drame s'est produit quelques minutes plus tard. Le chef de gare de 59 ans, récemment en poste, a été inculpé d'homicide par négligence et risque la prison à vie.

A cette négligence impardonnable s'ajoute une mauvaise gestion de la signalisation qui se trouve être effectuée manuellement. On peut souligner également un système en sous-effectif bien connu depuis plusieurs années et déploré par les syndicats. Malgré un trafic intense après un long weekend de festivités en Grèce, l’homme était seul en poste.

Contrat retardé

Le Parquet Européen a lancé une enquête sur le contrat 717 qui porte sur la mise à niveau du système de télécommande et de signalisation des trains dans le pays. Le contrat a été signé en 2014 et devait être mis en place vers 2020, avec la participation de TOMI (filiale du groupe construction Aktor) et de la multinationale française Alstom. Cependant, la livraison a dû être déplacée au 26 mars 2023 à cause du manque de documents et de certificats d’une des parties impliquées.

A ce sujet Mitsotakis reconnaît des années de négligence et a déclaré "En tant que Premier ministre, je vous dois à tous, et surtout aux proches des victimes, de profondes excuses. A la fois d'un point de vue personnel et au nom de tous ceux qui ont dirigé ce pays au fil des ans", ajoutant que le gouvernement "ne doit pas se cacher derrière l'erreur humaine".

 

"La privatisation tue"

La recherche du responsable reste encore un défi pour les enquêteurs: “par qui ces systèmes de sécurité doivent-ils être surveillés ? Quelle organisation devrait être responsable?” Évidemment, les infrastructures et les lignes sont gérées et contrôlées par l’État grec. Quant à la compagnie grecque, Hellenic Train, cette dernière appartient au groupe italien Ferrovie dello Stato, qui devrait être responsable des trains circulant en Grèce. Finalement, le train en question,  White Arrow, avait été fabriqué en Italie par Alstom. L’implication de multiples États européens autour de cette catastrophe, complique le travail des enquêteurs qui tentent de trouver les responsables.

Face au cri national d’un système de sécurité ferroviaire déficient depuis plusieurs années, les syndicats et les conducteurs de train ont décidé de prolonger leur grève durant plusieurs jours la semaine dernière. Entre temps, Mitsotakis a affirmé être à la recherche de financements supplémentaires de la part de l’Union européenne pour réformer et maintenir rapidement le réseau du pays. "La Grèce recherche également le savoir-faire de partenaires de l'UE pour améliorer la sécurité ferroviaire" a-t-il déclaré. 

Pour finir, alors que le ministre des transports a déjà présenté sa démission, son successeur, Giorgos Gerapetritis, a effectué "une autocritique complète du système politique et de l'Etat", tombant ainsi en pleine période pré-électorale.

 

 

 

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 12 mars 2023, mis à jour le 13 mars 2023

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