SANTE – Pharmaciens en colère, reconduction de la grève

Protestant contre la libéralisation de leur profession, les pharmaciens ont décidé de reconduire leur grève. Alors que les files d'attentes s'allongent aux portes des officines, le dialogue s'annonce difficile

En réaction aux dispositions du projet de loi sur l'ouverture de leur profession, les pharmaciens ont décidé de reconduire pour une durée de 3 jours leur mouvement de grève, lors d'une réunion samedi du conseil d'administration de la Fédération panhellénique des pharmaciens (PFS). Ainsi, tout comme la semaine passée, les pharmacies du pays resteront fermées mercredi, jeudi et vendredi, sauf celles de garde. Les pharmaciens réclament que gouvernement procède à certaines corrections jugées nécessaires dans le projet de loi et qui, selon les professionnels de la santé, avaient été convenues lors du dialogue avec le ministère de la Santé.

Les assurés auront accès aux médicaments, sauf au Pirée
En attendant, "Les assurés peuvent acheter leurs médicaments normalement avec leur ordonnance de leur caisse d'assurance-maladie. Mardi dans toutes les pharmacies, et les autres jours dans les pharmacies qui sont de garde", a bien indiqué le président de la PFS, Th. Abatzoglou.
Par contre, les pharmaciens du Pirée ont dès à présent adopté une ligne plus dure, décidant des grèves de 48h reconduites dès hier, lundi. Le président de leur association, C. Kouvaris, a de plus informé de que les pharmacies membres n'accepteront plus les ordonnances de cinq caisses d'assurance-maladie, en raison de retards de cinq mois dans le paiement des participations de leurs assurés.

Qu'est ce qui va changer pour les pharmaciens ?
La libéralisation de la profession des pharmaciens est un des volets du projet de loi relatif à la réforme du système de santé national, déposé au Parlement la semaine dernière. D'après le ministre de la santé, en charge du dossier, Andréas Loverdos, celui-ci est essentiel et sert les intérêts économiques du pays ainsi que ceux des citoyens. Il prévoit notamment :
- l'extension des horaires d'ouvertures aux après midi du samedi, lundi et mercredi
- une pharmacie pour 1.000 habitants au lieu de 1.500 jusqu'à présent
- l'ouverture de nouvelles pharmacies autour des hôpitaux et des centres de santé, sans toutefois que leur nombre ne dépasse le double de celles déjà existantes
- la création de pharmacies en tant que sociétés en nom collectif
- une réduction de 6,5% au profit des caisses d'assurances, en fonction du chiffre d'affaires.
S.P. (www.lepetitjournal.com/athenes.html) Mardi 25 Janvier 2011