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LITTERATURE - Assia Djebar tire sa révérence

Écrit par Lepetitjournal Alger
Publié le 7 février 2015, mis à jour le 9 février 2015

 

L'immense écrivaine Assia Djebar, auteure d'une vingtaine de romans, s'est éteinte hier soir à Paris des suites d'une longue maladie, laissant le monde littéraire francophone en deuil.

Femme de lettre très célèbre, écrivaine de renom et membre de l'académie française, Assia Djebar n'est plus. Elle est décédée, vendredi soir, dans un hôpital parisien des suites d'une longue maladie. La triste nouvelle a été confirmée, ce matin 7 février, par sa famille et ses proches. Ces derniers affirment être en contact avec l'ambassade d'Algérie en France et le ministère de la culture pour le rapatriement de son corps en Algérie conformément à ses v?ux. La célèbre écrivaine devra être inhumée, selon son souhait, au cimetière de Cherchell aux côtés de son père et de son frère Mohamed.

Née à Cherchell, le 30 juin 1936, Assia Djebar, de son vrai non Fatma-Zohra Imalayène, a été très prolifique durant sa longue carrière. Elle a écrit de nombreux romans, des recueils de poésie et des essais traduits dans 23 langues. Elle a également écrit pour le théâtre, comme elle a réalisé plusieurs films. Grace à son ?uvre riche et variée, elle a acquis une notoriété mondiale et passe, aujourd'hui, pour un des auteurs majeurs du Maghreb, voir de la francophonie. Son riche parcours sera couronné le 16 juin 2005 par une immense consécration : son élection à l'Académie française.

Première algérienne et première femme musulmane à intégrer l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, en 1955, où elle choisit l'étude de l'Histoire, Fatma-Zohra Imalayène a suivi, en 1956, le mot d'ordre de grève de l'UGEMA (l'Union générale des Étudiants musulmans algériens).

Le monde littéraire en deuil

Sa première ?uvre littéraire, le roman La Soif, a été écrit alors qu'elle était encore étudiante. Et c'est à partir de là qu'elle adopte le nom littéraire, Assia Djebar. Le don de l'écrivaine s'est confirmé également dans le théâtre et le cinéma. Durant les années 1960, elle délaisse l'écriture pour réaliser deux films: La Nouba des femmes du mont Chenoua en 1978, long-métrage qui lui a valu le Prix de la Critique internationale à la Biennale de Venise de 1979 et un court-métrage La Zerda ou les chants de l'oubli en 1982. En spécialiste de la littérature algérienne d'expression française, l'écrivaine soutiendra, en 1999, sa thèse à l'université Paul-Valéry Montpellier 3 sur « Le roman maghrébin francophone, entre les langues et les cultures ».

Avant d'intégrer l'académie française, Assia Djebar avait été déjà élue, en 1997, à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. En 2001, elle a rejoint l'université de New York où elle a enseigné au sein du département d'études françaises. Avec son décès, c'est le monde littéraire algérien et francophone qui est en deuil.

Amar Chaabane (www.lepetitjournal.com/alger) samedi 7 février 2015

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Publié le 7 février 2015, mis à jour le 9 février 2015

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