

Les Saoudiens ont blacklisté 11 pays dont l'Algérie auxquels ils reprochent de ne pas montrer assez de fermeté dans la lutte contre le financement du terrorisme.
Voilà une information qui risque de nuire aux relations entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite. Le royaume wahabite a décidé de mettre l'Algérie dans sa black liste des pays qui ne «lutteraient pas suffisamment contre le financement du terrorisme». Ce n'est pas un canular, mais une information officielle reprise par le journal Saoudien Mekka (La Mecque) dans son édition du 17 mai 2015.
Selon ce journal, le ministère saoudien des Affaires étrangères a instruit les autorités concernées du pays (les ministères de l'Industrie et du Commerce et le Conseil de la monnaie saoudienne), de faire preuve de «plus de vigilance» dans leurs transactions financières avec onze pays, dont l'Algérie, afin de «parer aux risques d'implication dans des affaires du blanchiment d'argent ou du financement de terrorisme».
Selon le même journal, les autorités saoudiennes ont demandé également l'identification des opérateurs avant d'engager des transactions financières avec eux. Huit conditions-recommandations à prendre considération ont été énumérées par le ministère des Affaires étrangères de ce pays. L'Algérie est mise dans la même liste que l'Ethiopie, l'Indonésie, le Pakistan, la Syrie, la Turquie, l'Equateur, Myanmar et le Yémen.
Le gouvernement saoudien accuse ces pays de «ne pas respecter leurs engagements dans le cadre du Groupe d'action financière contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (Gafi)». Et ce rapport cite aussi l'Iran et la Corée du Nord sur sa liste de pays «se refusant à toute coopération» dans la lutte contre ces deux fléaux.
Dans son instruction, le ministère saoudien des Affaires étrangères a énuméré huit mesures à «appliquer strictement» dans leurs relations financières avec les onze pays cités. En tête de ces mesures, le «durcissement des conditions d'identification des clients, afin de connaître l'identité du véritable bénéficiaire, avant toute transaction avec les personnes physiques ou morales dans les pays qui présentent une faiblesse dans leurs dispositifs ou n'appliquant pas les recommandations du Gafi contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme».
Dans ce sens, il a également recommandé de «se conformer scrupuleusement aux notes d'avertissement établies par le Gafi, aux résolutions du Conseil de sécurité ou de la commission chargée de l'application du chapitre VII de la Charte des Nations unies en la matière». Cette décision risque de créer une nouvelle embrouille entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite. Le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas encore réagi à cette information. Il est, selon des sources proches de ce département, en phase de vérification de cette information.
Amar Chaabane (www.lepetitjournal.com/alger) mardi 19 mai 2015







