TOURISME - Tikjda retrouve ses touristes

Par Lepetitjournal Alger | Publié le 11/01/2015 à 19:46 | Mis à jour le 12/01/2015 à 05:25

 

Haut-lieu du tourisme de montagne, Tikjda grouille ces jours-ci de touristes, trois mois après la décapitation du guide français Hervé Gourdel, à un jet de pierre d'ici, par un groupe de djihaddistes se réclamant de Daesh.

Perchée à près de 1500 mètres d'altitude au c?ur du massif Djurdjura et à une trentaine de kilomètres au nord-est de Bouira (120 km à l'est d'Alger), Tikjda, station climatique à la renommée bien établie, brillait de tous ses éclats, ce vendredi 9 janvier. Au moment où les villes et hameaux de la plaine sont encore emmaillotés dans une glaciale brume hivernale, la montagne s'est mise, depuis le début de la matinée, à l'heure du printemps. On n'est pas obligé de mettre de gants ni bonnet. Le soleil et la neige semblent avoir conclu un accord pour permettre aux visiteurs de passer d'agréables moments et d'admirer le paysage féerique de Tikjda.

À dix heures déjà, l'embouteillage commence. Les visiteurs qui viennent d'Alger, Boumerdès, Blida, M'sila, Tipaza et même de Ouargla, sont arrivés très tôt ce vendredi. De l'intersection menant à Thighzert jusqu'au centre national des sports et des loisirs de Tikjda (Cnslt), sur une distance de moins de deux kilomètres, on peut mettre plus d'une demi-heure pour arriver à destination."Descendez les gars ! La route est bloquée. On continue le parcours à pied", dit un jeune garçon à ses amis qui n'ont pas tardé à quitter le bus. D'autres passagers font de même. Et les boules de neiges commencèrent à se lancer dans une ambiance bon enfant.

La page de l'insécurité est?déchirée

À Tikjda, on tombe facilement sous le charme des paysages. Une fois les visiteurs quittent leurs véhicules, c'est le départ vers l'aventure. Tous les recoins de la station grouillent de monde. La page de l'insécurité est bel et bien tournée, déchirée. Après les longues années de la décennie noire et l'odieux assassinat, le 24 septembre 2014, du guide de haute montagne français Hervé Gourdel par le groupe terroriste «Jound El Khilafa» (Soldats du Califat) se réclamant de la mouvance Daech, Tikjda renaît de ses cendres. L'amour de la montagne l'emporte sur la peur. D'aucuns estiment pourtant que Tikjda attirerait moins de touristes algériens et surtout étrangers. C'est le contraire qui semble se produire. "Nous venons souvent à Tikjda. C'est le meilleur endroit pour découvrir la beauté de la nature et aussi pour se reposer. Mes enfants insistent qu'on vienne ici chaque week-end, on ne fait qu'exécuter", s'épanche une femme qui vient d'Alger. Comme cette famille algéroise, elles sont des centaines à prendre la route vers la montagne.

À quelques mètres du musée du parc national du Djurdjura qui porte le nom de Si Mustapha Muller, un autrichien qui a consacré sa entière au service de la biodiversité en Algérie, des enfants s'initient au Ski. D'autres s'émerveillent devant les gesticulations des singes magots qui peuplent la cédraie de Tikjda.

Tikjda renoue avec les touristes étrangers

Il est midi. L'embouteillage atteint des kilomètres. Les éléments de l'ANP et de la gendarmerie nationale gèrent tant bien que mal la circulation au niveau du point de contrôle fixe installé au lendemain de l'assassinat d'Hervé Gourdel, à proximité du complexe du Cnslt. Afin de rassurer les visiteurs nationaux et étrangers, un dispositif de sécuritaire a été mis en place. Plusieurs étrangers, notamment des français ont séjourné à Tikjda depuis le mois d'octobre dernier. L'on affirme aussi que des diplomates de plusieurs pays viennent pendant la journée pour des randonnées. Ce vendredi, des jeunes touristes hindous et égyptiens y sont venus passer la journée. Il faut souligner que dans les années 80, la station climatique de Tikjda était la Mecque des touristes étrangers.

Après quelques heures de bonheur et de joie, les visiteurs ont commencé à entamer le chemin du retour dans l'espoir d'y revenir. Pour regagner la plaine, il faut mettre des heures. Les deux voies de la RN 33 sont quasiment bloquées. Même les piétons n'y peuvent pas circuler. La nuit approche, des visiteurs partent et d'autres arrivent. À Tikjda, les week-ends sont souvent ainsi ; joyeux et très animés. On y vient se ressourcer et on repart à jamais envouté par la de Tikjda, c?ur palpitant du majestueux massif du Djurdjura.

A.Massinissa (www.lepetitjournal.com/alger) Dimanche 11 janvier 2015

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