La Côte d’Ivoire a fait part de ses engagements liés à l’aide aux réfugiés au premier forum mondial sur les réfugiés à Genève, en Suisse, les 17 et 18 décembre derniers.
La politique de migration ivoirienne s’est ouverte dès les années 1960. L’État y voit une stratégie pour augmenter les rendements agricoles et devenir un important exportateur grâce à la main d’œuvre en provenance des pays voisins.
Mais les conflits de 2002 à 2011 ont inversé la tendance et ont provoqué une forte émigration. Malgré ces émigrations, le pays a toujours connu un fort taux d’immigration, mais une population en baisse. En cause le concept « d’ivoirité », abrogé en 2016, qui exigeait que les deux parents devaient être nés dans le pays.
Par exemple, en 2017, le pays était juste derrière l’Afrique du Sud en matière d’accueil des migrants avec environ 2 200 000 d’entre eux sur le territoire, soit environ 10% de la population selon les Nations unies. Mais l’État ivoirien conteste ce chiffre et affirme qu’il y a environ 5 490 222 de non-ivoiriens (24% de la population) selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat.
Une migration en baisse
La Côte d’Ivoire est le pays d’Afrique de l’Ouest qui accueille le plus d’étrangers (Guinéens, Maliens, Béninois, Burkinabés, etc.). Mais, depuis les années 1980-1990 l’immigration diminue. La production des ressources naturelles ivoiriennes s’essouffle (cacao, café, agriculture, etc.) et ne propose alors plus assez de travail pour les travailleurs étrangers.
Si l’immigration étrangère est en baisse, l’émigration ivoirienne continue d’augmenter. Faute de diversité des cursus universitaires et à défaut de trouver un travail, de nombreux Ivoiriens quittent le pays vers l’Europe. Depuis quelques années, le gouvernement pend ses dispositions et veut convaincre ses citoyens de rester.
Malgré l’exode et les crises que le pays a connu entre 1990 et 2011, la Côte d’Ivoire reste la première puissance économique d’Afrique francophone et une terre hospitalière.
La Côte d’Ivoire tend à récupérer ses citoyens (certains sont expulsés de l’Europe). Elle doit alors gérer leur rapatriement et leur réintégration au sein du pays. Le pays doit s’efforcer d’améliorer leur condition de vie, sociale et économique. C’est pour cela que la Côte d’Ivoire a participé au premier forum des réfugiés à Genève, pour mettre en lumière les solutions proposées.
Garder le contrôle
« La Côte d’Ivoire a organisé, avec l’appui du HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), une réunion régionale sur la recherche de solutions durables pour les réfugiés ivoiriens dans la sous-région. Le Gouvernement ivoirien s’attèle actuellement à la mise en œuvre de la feuille de route issue de cette rencontre, qui met un accent particulier sur la promotion du rapatriement et l’intégration locale » d’après les déclarations de la Côte d’Ivoire lors du forum.
À l’approche des élections présidentielles d’octobre 2020, il est important pour le pays d’avoir un programme solide pour la bonne intégration de ses réfugiés.
Avec le soutien du HCR, le gouvernement s’emploie à trouver des solutions pour les inciter au retour volontaire. Parmi les solutions évoquées : l’amélioration de l’environnement sécuritaire et des droits de l’Homme, la croissance économique soutenue, et un programme social de 2 milliards de $ US. « Ces efforts conjugués ont favorisé le retour, au titre de l’année 2019, de 1 758 de nos compatriotes. À ce jour, sur les 300 000 Ivoiriens qui ont trouvé refuge hors de nos frontières, suites aux crises qu’a connu notre pays, environ 278 000 sont de retour, soit plus de 90% ».
La Côte d’Ivoire ne se limite pas à aider uniquement ses compatriotes. Le pays continue d’accueillir des étrangers. Avec l’aide et l‘assistance du Gouvernement ivoirien, et le soutien du HCR, ce sont 1977 réfugiés de 27 nationalités différentes qui ont pu bénéficier de ce service. Ces derniers jouissent à présent d’un accès aux soins de santé, à l’éducation, de carte d’identité biométriques ou de titre de séjour d’une validité de 5 ans.
Afin d’assurer le respect des droits de l’Homme, les réfugiés ont aussi accès à la couverture maladie universelle depuis janvier 2020.
Fidèle à sa politique d’hospitalité, la Côte d’Ivoire continue de proposer des solutions et des programmes pour permettre l’amélioration du pays et l’intégration de tous.