Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Fatou Sagna Sow : "Les Français de l’étranger sont une chance pour la France"

fatou sagna sow legislativesfatou sagna sow legislatives
Écrit par Lepetitjournal.com Abidjan
Publié le 27 mars 2023, mis à jour le 27 mars 2023

Dans la perspective des prochaines élections législatives partielles, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans les circonscriptions des Français de l’étranger concernées. Fatou Sagna Sow, candidate à la 9ème circonscription sans étiquette a répondu à nos questions. 

Les Français résidant au Maghreb et en Afrique de l’Ouest voteront sur place au premier tour le dimanche 2 avril et le deuxième le dimanche 16 avril. En ligne, les votes se déroulent plus tôt, du 24 au 29 mars pour le 1er tour et du 7 au 12 avril pour le 2e. 

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

Bonjour, Je suis Fatou Sagna Sow, maman de deux jumeaux de 12 ans. Juriste d’affaires de formation et actuellement consultante basée à Dakar depuis 2016. Je suis une femme de gauche d’expérience et je suis candidate à l’élection législative partielle pour la 9ème circonscription des Français de l’étranger. Un territoire qui regroupe les 16 pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

A la différence de tous ces candidats hors-sol, je suis 365 jours par an une Française de l’étranger. Je suis la seule à vivre réellement sur la circonscription et à m’être illustrée ces dernières années par mon combat aux côtés de mes concitoyens de la 9ème. Nul besoin de me faire expliquer les problématiques de la vie locale, je les connais, je les vis au quotidien. En tant que juriste expérimentée, je serai une députée efficace et rapidement opérationnelle. 

Passionnée de politique, cela fait 23 ans que je mène des combats et que je me mets au service des autres. J’ai notamment été élue conseillère municipale en France, dans les Yvelines. Un mandat passionnant qui m’a permis durant 6 années d’être  au cœur de la gestion d’un territoire et au service de mes administrés.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Tout d’abord je suis franco-sénégalaise. J’ai, très jeune, été impliquée dans des projets associatifs pour le développement d’une localité en Casamance dans le sud du Sénégal. Depuis 2016 j’ai fait le choix d’établir ma résidence dans cette circonscription; d’y élever mes enfants, qui sont inscrits dans une des nombreuses écoles françaises de la 9ème. J’y ai développé une activité économique, puisque j’ai créé le cabinet de New Deal Consulting qui crée du lien entre les entrepreneurs et investisseurs étrangers et les forces vives locales du continent.  

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

Je suis, depuis mon arrivée dans la circonscription, très active pour la défense des droits de mes concitoyens français. A la fois au travers de mes combats tant dans la sphère politique que professionnelle. 

Au début de ma carrière politique en France, j’ai été proche des écologistes, j’ai par la suite adhéré au PS et effectué mon mandat de conseillère municipale dans cette ville socialiste des Yvelines. A mon arrivée au Sénégal en 2016, j’ai très vite rejoint La République En Marche, formation politique avec laquelle j’ai eu un parcours que je qualifierai de compliqué et qui s'est soldé par une rupture définitive il y a quelques mois. 

Les diasporas et les Français de l’étranger ne sont toujours pas valorisés à leur juste niveau. On est jamais mieux servi que par soi même ! Je tourne donc la page de ces formations politiques qui sont plus dans la posture ou dans l’obstruction. Tout ceci finit par tuer le débat démocratique et par détourner les français de la politique, il est temps d’agir autrement !

Élue députée, mon engagement sera celui du respect intégral et strict de la parole de mes concitoyens de la 9ème  circonscription des Français de l’étranger. Indépendante de tout parti politique ou autre coalition mosaïque, c’est à eux que je rendrai des comptes et c’est auprès d’eux que je puiserai mon énergie et mon inspiration pour toujours mieux les servir.

Le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest sont des territoires d’avenir. La France a la chance d’entretenir une relation historique avec chacun des 16 pays. Il me tient à cœur d'œuvrer pour resserrer ces liens d’amitié par des actions concrètes; et de montrer et de valoriser l’apport au quotidien de français de la circonscription dans ces territoires.
Élue députée je participerai à la construction d’un nouveau discours, notamment à destination des jeunes des deux continents. J’aurais à cœur de combattre le populisme et le repli sur soi de part et d’autre. Et de construire pour les générations futures un nouveau paradigme entre la France et chacun de ces pays. 

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Au delà de rédiger et de voter la loi, ainsi que de contrôler l’action du gouvernement. Je rappelle que le député est élu au suffrage universel direct, Il est l’élu du peuple. Pour valablement porter les revendications de ses administrés, il est impératif qu'il vive au quotidien les mêmes préoccupations qu’eux. Nous avons trop d’élus hors-sol, qui ne font que défendre les intérêts partisans de leur formation politique ou pire, d’un chef politique. Ce n’est pas ma conception de la démocratie. Pour que l’Assemblée nationale retrouve la place qui est la sienne, à savoir la première représentation nationale, il faut désormais plus de députés indépendants et réellement au service du peuple.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Nous représentons la France, dans cette circonscription, quel que soit notre domaine d’intervention, nous portons cette mission, cette responsabilité. Au même titre que les diasporas africaines vivant en France, nous sommes le ciment de toutes ces relations bilatérales historiques et souvent heurtées par le passé colonial. Mais nous maintenons ouvertes, au quotidien les voies du dialogue, de la connaissance et de l’enrichissement mutuel. A ce titre nous devons être véritablement accompagnés par la France, en tant que parents, pour une scolarisation de qualité et accessible pour nos enfants; en tant que famille, pour un véritable soutien dans les moments délicats; pour être à nos côtés lorsque nous portons le savoir faire français dans le cadre d’initiatives économiques ou associatives.

Nous devons avoir accès aux services de base, tels que la santé, ou le droit au compte, la reconnaissance de résidence de repli pour nos biens immobiliers de l’hexagone. Il y a également urgence à améliorer substantiellement l’accueil dans les consulats et ambassades. Ainsi qu’à accélérer la dématérialisation des démarches. Les Français de l’étranger sont une chance pour la France, et pour son ouverture vers le monde. Il est fondamental qu’on nous permette de vivre sereinement ce choix d’expatriation.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Je prévois dans les prochains jours d’aller en Côte d’Ivoire, avant de me rendre au Maghreb. D’autres déplacements sont également prévus dans le reste de la circonscription, notamment au Mali assez rapidement. En marge de ces déplacements, je me tiens dores et déjà à la disposition de mes électeurs dans le cadre de mes e-permanences. C’est l’occasion pour chacun de m’interpeller directement. C’est cela ma conception de la démocratie !

Par ailleurs, mon équipe de campagne couvre un maximum de territoires. J’ai des responsables dans quasiment tous les pays de la circonscription, qui se concertent en permanence et relaient les précieuses informations locales. Ils ont tous pour particularité un véritable ancrage territorial et possèdent donc une expertise locale avérée. Je suis particulièrement fière de l’équipe qui nous accompagne César et moi dans cette fabuleuse campagne de proximité.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

Tout d’abord, je me battrai pour que tout Français dispose du droit de parrainer une personne de son choix pour un visa d’entrée sur notre territoire national. En tant que Français nous sommes tous responsables et parfaitement capables, quel que soit notre lieu de résidence, de toujours faire les bons choix dans l’intérêt de notre pays et dans le respect strict de la loi. Il est urgent d'humaniser notre politique des visas. 

Un Français de l’étranger a le droit d’organiser un événement en France et d’inviter des participants de la circonscription avec la certitude que ces derniers puissent faire le déplacement, un Français de l’étranger amoureux a droit de présenter sa fiancée à ses parents trop âgés pour faire le déplacement d’Orléans à Abobo ! 

Par ailleurs, je me battrai pour une révision profonde des modalités d’octroi des bourses scolaires. Les Français de l’étranger sont obligés de se mettre à nu pour faire une demande de bourses, c’est particulièrement humiliant. Je ne peux comprendre que l’on réclame jusqu’aux relevés bancaires aux parents ! Il faut remettre de la confiance, permettre aux parents de faire des déclarations sur l’honneur, quitte à multiplier les opérations de contrôle à postériori. Moins de paperasse administrative, plus de confiance et de responsabilisation. 

Enfin, je serai aux côtés de nos entrepreneurs. Nos petites et moyennes entreprises  ont une approche inclusive et responsable, elles sont les meilleures ambassadrices du savoir-faire français. Il convient de les mettre davantage en lumière et de les consulter pour définir de meilleures conditions d’accompagnement. 

69635308_112934073411060_5285408937963683840_o
Publié le 27 mars 2023, mis à jour le 27 mars 2023

Flash infos