Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

VILLA LA FLEUR - L’art de l’école de Paris

villa la fleurvilla la fleur
Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 26 novembre 2018, mis à jour le 26 novembre 2018

La Villa La Fleur est une splendide villa dans le style art déco, qui se trouve à seulement quelques kilomètres de Varsovie. Elle contient une vaste collection de peintures, issues de la célèbre École de Paris. Il s’agit d’un des seuls musée privés en Pologne. C’est dans les années 90 que M.Roffler a commencé sa collection et a décidé de l’installer ici à Konstancyn. Le bâtiment date de 1906, il a été rénové et a ouvert ses portes en 2010. Lepetitjournal.com/Varsovie vous invite à découvrir leur dernière exposition intitulée “Les femmes du Montparnasse”.

L’exposition temporaire que vous avez la possibilité de visiter jusque fin décembre s’intitule Kobiety Montparnassu ou Les femmes du Montparnasse. Elle présente des artistes femmes qui ont su se faire un nom à l’époque ainsi que les différentes muses des artistes du Montparnasse. La problématique mise en avant au sein de cette exposition est celle du changement sociétal et artistique de la période de l’entre-deux guerres. On y voit naître l’idée de la nouvelle femme moderne qui prend de l’importance à cette époque, avec ses différents symboles. 

Un de ces symboles, qui se faufile dans les tableaux, est celui de la coupe de cheveux à la garçonne, également appelée “Bob”. Cette coiffure est initiée par un coiffeur polonais, elle prend vite de l'ampleur et gagne en popularité auprès des femmes qui tentent de s'émanciper. Les femmes artistes ont pris part à ce mouvement d’émancipation qui s’est déroulé après la 1ère Guerre Mondiale, en se mettant à occuper des postes de travail auparavant réservés aux hommes, partis combattre au front. 

Une de ces artistes est la célèbre Tamara de Lempicka, qui en devient la figure principale. Elle vit, pour les moeurs de l’époque, une vie scandaleuse et indépendante ce qui lui attire beaucoup d’attention. Ses oeuvres les plus célèbres de cette période mélangent le style de la Renaissance avec celui des peintures sacrées italiennes, comme le tableau intitulé La Polonaise

"la polonaise"
La Polonaise

 

Sa popularité lui vaut de se trouver à la Une de la couverture du magazine féminin allemand “Die Dame”. Dans un de ses portraits les plus connus, elle est au volant d’une Bugatti verte imposante, et incarne ainsi les symboles des années folles. Après la Seconde Guerre Mondiale, ses oeuvres ne sont plus autant acclamées en Europe. Elle décide de s’installer aux Etats Unis, où elle change son style et par la suite choisit de se diriger vers l’art abstrait. 

Sont également exposés dans la villa, les portraits d’une autre femme brisant les normes, Aicha Goblet, danseuse et mannequin de couleur qui s’est fait une place importante dans le milieu artistique et organise à l’époque beaucoup de réunions et débats. Une autre figure de cette époque est Alice Ernestine Prin, plus connue sous le nom de “Kiki de Montparnasse" et devenue un des symboles des années 20 libérées. Actrice, mannequin, muse, peintre, sa carrière s’est malheureusement détériorée après la crise des années 30, comme ce fut le cas pour beaucoup d’autres femmes de cette génération. Alors qu’elles s'efforcent de poursuivre leur voie dans la libéralisation des moeurs, le milieu socio-culturel entrave malheureusement souvent leur vie et freine leur évolution. Ce fut le cas d’Alicja Halicka, artiste peintre qui s’est lancée dans une carrière artistique  alors que son mari était parti combattre à la guerre. Pourtant reconnue, elle a dû arrêter sa peinture au retour de son mari car celui-ci n’était pas favorable à la voie qu’elle avait choisie. 

Halicka
 Peinture-collage par Halicka

Une autre femme au destin tragique, Nathalie Kraemer, exprime dans ses tableaux le sentiment de peur de la communauté juive envers l’antisémitisme d’avant la Seconde Guerre Mondiale. Cette artiste sera déportée à Auschwitz et mourra peu de temps après son arrivée au camp.

nath


Dans cette exposition vous découvrirez aussi le travail d’un homme, Xawery Wolski, qui a tenté de porter un regard différent sur la représentation des femmes à l’époque avec la réalisation d’une sculpture de femme enceinte. Ce dernier a essuyé de nombreuses  critiques pour son audace.

Cette collection retrace la perception des femmes présentes dans le milieu artistique pendant les années de l’entre-deux guerres. Alors qu’un mouvement d’émancipation se renforce durant cette période, elles n’arrivent malheureusement pas toujours à échapper à la pression de la société ou de leur entourage proche. 

Merci à Varsovie Accueil de nous avoir conviés à la visite guidée dans le cadre de ses visites culturelles. 

Adresse de la Villa La Fleur: Szpitalna 14, 05-510 Konstancin-Jeziorna

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 26 novembre 2018, mis à jour le 26 novembre 2018