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DANIEL RAYNAL – Turin, une ville où il fait bon vivre

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 3 décembre 2013, mis à jour le 4 décembre 2013

Interviewé en septembre 2009, alors qu'il venait tout juste de faire sa rentrée au lycée Jean Giono en qualité de proviseur, Daniel Raynal déclarait déjà : "J'ai l'impression d'habiter ici depuis toujours". Aujourd'hui, quatre ans après son arrivée, il prend le temps de s'interroger sur l'Italie telle qu'il la rêvait et de comparer cette image avec son expérience concrète de la vie turinoise. 

Lepetitjournal.com : Pourquoi avez-vous choisi Turin ?
Daniel Raynal : Sur la liste de préférences remplie au moment de ma demande de mutation, j'avais indiqué Turin en troisième position, juste après Alicante et Milan. Ces choix parlent d'eux-mêmes : culturellement, j'appartiens à l'Europe du Sud ; c'est donc tout naturellement vers elle que je me suis orienté quand j'ai décidé de partir à l'étranger pour connaître ce qui, au-delà des nouveaux défis professionnels, représentait une véritable expérience de vie.

Quelle image aviez-vous de la ville avant votre arrivée ?
Mon fils aîné, qui était en passe de terminer sa scolarité, étudiait l'italien à l'école. Avec sa classe, il avait visité le nord de l'Italie, notamment Milan et Turin. Il avait vraiment aimé cette ville et ne cessait de nous répéter que Turin, c'était vraiment bien ! Paradoxalement, c'est le seul membre de la famille à ne pas avoir pu profiter de la ville puisque cette mutation a eu lieu au moment de son arrivée dans l'enseignement supérieur? en France. De manière plus générale, l'Italie nous correspondait bien, elle rimait pour nous avec la culture, la dolce vita, le bien vivre, le bien manger, avec tous les ingrédients d'une ambiance méditerranéenne.

Quelle a été votre réaction en découvrant Turin ?
Le premier impact avec Turin a été difficile, mais cela n'avait rien à voir avec la ville. Les dossiers à gérer dès mon arrivée étaient loin d'être évidents, à commencer par le déménagement du Lycée français dans les locaux de corso Casale dans lesquels nous nous trouvons aujourd'hui. Disons que je n'ai pas pu profiter de la ville tandis que ma femme et ma fille ont très vite organisé leur vie autour de la découverte, des balades, des boutiques. Au début, je n'ai pas du tout perçu l'aspect dolce vita, loin de là ! En revanche, cela valait la peine d'attendre. J'ai découvert Turin grâce aux membres du conseil d'administration qui m'ont accueilli. Turin par les Turinois. Et là, j'ai retrouvé l'image à laquelle je m'attendais. La gastronomie, la convivialité?

Turin en quelques mots?
Il est difficile de ne pas tomber dans les lieux communs. Mais comment ne pas les citer ? La richesse culturelle, la qualité de vie, une grande ville qui reste à taille humaine, reposante, et puis quelques moments privilégiés : savourer une pizza sur la place Vittorio en embrassant du regard le fleuve et la colline, siroter un aperitivo dans le Quadrilatero? Finalement, on a beau dire, il y a ici une vraie ambiance méditerranéenne, la chaleur en moins, mais on la retrouve à l'intérieur dès qu'il n'est plus possible de rester en terrasse ! Et surtout, il y a cette extraordinaire diversité culturelle, architecturale et artistique que l'on perçoit de manière quasi immédiate, dès la première demi-heure passée en ville. Sans parler du choix vraiment incroyable offert par une programmation culturelle qui s'adresse à tous les goûts et à tous les âges.

Vous parliez déjà italien ?
Non. Là encore, je n'ai pas eu le temps. Disons que j'ai appris par capillarité, et que l'espagnol m'a aidé. Je trouve que c'est une langue aux sonorités fantastiques. Aujourd'hui je comprends bien et j'arrive à me faire comprendre, mais je ressens comme une pudeur linguistique, une sorte de considération pour la langue italienne. Je déteste entendre parler italien avec un accent français, pour moi c'est presque un manque de respect !

Quels sont vos mots ou expressions préférés en italien ?
"Oppure", c'est un mot qui a des sonorités excellentes. Mais encore "ciao", "però". Et "esatto", que j'utilise avec plaisir pour souligner que c'est ça, c'est bien ça !

Quatre ans après votre arrivée, vous êtes devenu un vrai Turinois ?
Je me sens chez moi à Turin, j'y trouve mon compte. Tout d'abord, je suis plutôt citadin, mais j'aime respirer l'air de la campagne et ici c'est possible grâce à une simple balade à vélo dans la colline ou le temps d'un footing le long du Pô. Et puis c'est aussi une ville où tout respire la France. En tant que Français, on s'y sent vraiment bien accueilli. Il y a une proximité évidente entre la France et le Piémont, matérialisée par le piémontais si proche de mon occitan natal. Bien sûr, il n'y a rien de commun entre l'Italie du Nord et l'Italie du Sud (ah, la Méditerranée?), mais l'Italie du Nord c'est aussi bien que l'Italie du Sud ! Je trouve également que la France et l'Italie sont deux sociétés vraiment très proches. Il m'arrive souvent de rencontrer des Italiens très critiques envers leur pays et qui soupirent en comparant France et Italie ; pour ma part, je pense qu'il est illusoire de vouloir comparer des fonctionnements si différents organisés par des citoyens pourtant si proches.
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) mercredi 4 décembre 2013

 

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Publié le 3 décembre 2013, mis à jour le 4 décembre 2013

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